Douleurs pelviennes : causes, quand s'inquiéter ?

Les douleurs pelviennes peuvent avoir différentes causes dont un début de grossesse. Si elles sont récurrentes ou accompagnées d'autres symptômes, il est vivement conseillé de consulter un médecin.
Les douleurs aux ovaires sont en fait des douleurs pelviennes, c'est-à-dire qu'elles se situent dans le petit bassin. Mais une douleur en bas des intestins peut être interprétée comme une douleur ovarienne. En effet, il est souvent difficile de définir si la douleur provient de l'ovaire, de l'utérus, de la vessie, du côlon (si la douleur est du côté gauche), ou de l'appendice (si la douleur est du côté droit). Quelles sont les causes des douleurs pelviennes ? Que signifient-elles ? Une grossesse ? Quand s'inquiéter ? Comment soulager les douleurs pelviennes ?
Quelles sont les causes des douleurs pelviennes ?
"Il est fréquent d'avoir des douleurs dans le bas-ventre au moment de la période d'ovulation (en plein milieu du cycle). Généralement, ces douleurs durent environ 24 heures, correspondent à une sensation de brûlure ou de pincement au niveau du bas-ventre et interviennent toujours à la même période, c'est-à-dire qu milieu du cycle menstruel", tient à rassurer le Dr Raccah-Tebeka, gynécologue-endocrinologue. L'ovulation correspond à l'expulsion de l'ovule par les ovaires et s'accompagne d'une libération d'un liquide qui circule alors dans le péritoine, c'est cette sensation qui peut être perçue comme douloureuse. Une douleur au bas-ventre peut également s'intensifier à l'approche des règles et pendant les menstruations. Dans la plupart du temps, cette douleur cyclique s'estompe en prenant un antalgique de type paracétamol ou ibuprofène. En revanche, une douleur récurrente, brutale, intense et accompagnée d'autres symptômes peut être le signe d'une pathologie gynécologique comme une infection pelvienne (salpingite), de l'endométriose, d'un kyste ovarien ou toute autre maladie qui impacte les organes situés près des ovaires. Une infection sexuellement transmissible doit rapidement être diagnostiquée et prises en charge.
Sont-elles le signe d'une grossesse ?
"Par ailleurs, chez une patiente qui a des douleurs pelviennes et qui a un retard de règles ou un oubli de pilule, on peut soupçonner le début d'une grossesse, voire une grossesse extra-utérine", poursuit-elle. Dans ce cas, il est important de réaliser un test de grossesse et de prendre rendez-vous chez un médecin.
Quand s'inquiéter des douleurs pelviennes ?
En fonction de l'intensité de la douleur, de sa persistance et si elle est accompagnée d'autres symptômes (des saignements, des symptômes urinaires comme une envie fréquente d'uriner, des brûlures, des troubles digestifs, des ballonnements, des diarrhées, de la constipation, de la fièvre...), il faut consulter un médecin sans attendre. Ce dernier pourra vous prescrire des examens complémentaires comme une échographie pour établir un diagnostic sur l'origine du problème. Parfois, "les douleurs sont tellement violentes qu'il est plus prudent de se rendre directement aux urgences. Généralement, cela arrive lorsqu'il y a un kyste ovarien qui se rompt ou lors qu'il se tord : les douleurs s'accompagnent de nausées, de vomissements et parfois, de troubles digestifs. Une intervention chirurgicale est alors bien souvent nécessaire. Dans tous les cas, une douleur au bas-ventre qui persiste doit amener à consulter", affirme le Dr Raccah-Tebeka.
Comment traiter les douleurs pelviennes ?
"Pour soulager la douleur dans l'immédiat, on peut tout à fait prendre des antalgiques simples comme du paracétamol ou un antispasmodique comme du Spasfon. Ces médicaments ne masqueront pas la pathologie, mais atténueront simplement la douleur", conseille le Dr Raccah-Tebeka.
► Une douleur qui passe après la prise d'un antalgique n'est pas forcément inquiétante.
► Une douleur qui est atténuée après la prise d'un antispasmodique peut être le signe d'une douleur de l'utérus ou des douleurs au niveau du système digestif (l'intestin est un peu spasmé).
► Si la douleur reste importante, il ne faut pas prendre de médicaments plus puissants sans consulter l'avis d'un médecin qui, en fonction de l'origine de la douleur, prescrira un traitement adapté et individualisé (hormones, anti-inflammatoires, autres traitements...). Voilà pourquoi il est important pour lui de réaliser un examen clinique associé à d'autres examens pour préciser son diagnostic.
Autre conseil : pour apaiser la douleur, il est possible d'utiliser une bouillotte ou de prendre une douche chaude. L'effet de la chaleur va permettre de détendre les contractures musculaires de l'utérus. Bien s'hydrater est également très important car l'utérus a tendance à se crisper lorsqu'il est déshydraté.
Merci au Dr Brigitte Raccah-Tebeka, gynécologue-endocrinologue.