Gêne dans l'œil : causes, que faire ?

L'œil est un organe très sensible. Une sensation de gêne peut être due à la présence d'un corps étranger ou à une inflammation d'une partie de l'œil. Quelles sont les conséquences d'une gêne dans l'œil ? Comment en venir à bout ? Le point avec le Dr Pierre Queromes, ophtalmologiste.

Gêne dans l'œil : causes, que faire ?
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Quelles sont les causes possibles d'une gêne dans l'œil ? 

Deux grands types de causes peuvent être à l'origine d'une gêne dans l'œil : 

Les corps étrangers : ce sont des particules qui sont projetées accidentellement dans l'œil. Il peut s'agir d'un cil, d'un cheveu, de grains de sable, d'un liquide…Ou encore de sciure de bois, d'une petite lame de fer chez les personnes ayant un travail manuel, de morceaux de végétaux chez ceux qui travaillent dans les espaces verts ou chez les particuliers qui font du jardinage et du bricolage. "Un coup dans l'œil via le sport peut également entraîner un ulcère de cornée, tout comme des coups d'ongles de bébé qui peuvent frotter l'œil, une feuille, les griffures de chat. Les lentilles souples peuvent aussi se fragmenter, auquel cas il arrive qu'un petit morceau reste sous la paupière", ajoute le Dr Pierre Queromes. 

Les causes non traumatiques : une gêne dans l'œil n'est pas toujours le signe de la présence d'un corps étranger dans l'œil. Elle peut être due à une conjonctivite bactérienne (sécrétions, croûtes autour des yeux), une conjonctivite virale ou allergique (œil qui pleure beaucoup, œil rouge), une grave inflammation à la surface ou à l'intérieur de l'œil (sclérite, épisclérite et uvéite), des sècheresses oculaires qui sont très fréquentes (yeux secs). L'apparition d'un chalazion (grosseur au niveau de la paupière) peut également provoquer une gêne dans l'œil. 

Quelles sont les conséquences d'une gêne dans l'œil ? 

La sensation de gêne dans l'œil est souvent accompagnée d'autres symptômes, notamment des rougeurs, des irritations, des douleurs ou des larmoiements. "En cas d'atteinte de la cornée, à cause d'une kératite ou d'un ulcère de cornée, le sujet ressent une forte gêne à la lumière (photophobie), présente une irritation de l'œil et une sensation de grain de sable très importante. Des sécrétions sales avec une surinfection bactérienne au niveau de la conjonctive peuvent également survenir", développe l'ophtalmologiste. 

Qui et quand consulter ?

"Le premier réflexe à adopter, c'est de laver abondamment l'œil avec du sérum physiologique. Si la gêne persiste au bout d'une dizaine de minutes, la consultation d'un ophtalmologiste est nécessaire pour s'assurer qu'il ne reste pas un corps étranger qui se serait impacté dans la cornée, au niveau de la conjonctive, ou sous les paupières", indique le spécialiste. 

Quels examens faire en cas de gêne dans l'œil ?

En présence d'une gêne dans l'œil, l'ophtalmologiste va procéder à différents examens :

  • L'acuité visuelle pour s'assurer qu'il n'y a pas une baisse de vision ;
  • La lampe à fente, qui consiste à observer les yeux à l'aide d'un microscope ;
  • La fluorescéine : il s'agit d'une petite goutte orange que l'on dépose à la surface de l'œil pour voir s'il y a des irritations comme des kératites ou des ulcères de cornée. 
  • Le retournement de la paupière est souvent nécessaire pour vérifier qu'il n'y a pas quelque chose qui soit passé dessous, au niveau de la conjonctive. 

"Si un corps étranger est bel et bien détecté, l'ophtalmologiste va le retirer à la lampe à fente après avoir appliqué des collyres anesthésiants sur l'œil. Il effectue ce geste à l'aide d'une spongette, petit coton tige spécial pour l'œil", précise notre interlocuteur. 

Comment soigner une gêne dans l'œil ?

Une fois que le corps étranger a été retiré, le sujet doit suivre un traitement qui hydrate l'œil afin d'estomper la sensation de grain de sable, et effectuer des lavages au sérum physiologique en cas de sécrétions pouvant persister pendant quelques jours. "En cas de risque de surinfection bactérienne ou d'infection déjà présente, un traitement antiseptique et antibiotique par des collyres peut être proposé, en complément de l'application d'une pommade à la vitamine A qui permet de cicatriser la surface oculaire (conjonctive ou cornée) dans les cas de kératites et d'ulcères. Une pathologie inflammatoire ou bactérienne sera quant à elle traitée en fonction des antécédents du patient, de la présence ou non d'allergies, d'épisodes antérieurs d'inflammation. Le traitement repose généralement sur l'association d'anti-inflammatoires et de collyres", détaille le Dr Pierre Queromes.  

Merci au Dr Pierre Quéromès, ophtalmologiste au Centre Hospitalier National d'Ophtalmologie des Quinze-Vingts et à l'OPH 78.