Plastie mammaire : définition, technique, cicatrice, prix
La plastie mammaire (ou mammoplastie) est une opération chirurgicale permettant de corriger le volume et la forme des seins. Avec ou sans prothèse, lipofilling, d'augmentation ou de réduction... Le point sur les différentes techniques, le déroulé, les risques, les prix avec le Dr Henri Sabatier, chirurgien plasticien et esthétique.
Définition : qu'est-ce qu'une plastie mammaire ?
"La mammoplastie (ou plastie mammaire) désigne une intervention chirurgicale qui a pour objectif de corriger le volume et la forme de la poitrine, explique le Dr Henri Sabatier, chirurgien plasticien et esthétique. En cas de poitrine trop importante et tombante, on parle de mammoplastie de réduction (quand il s'agit de réduire le volume de la poitrine et de la remonter). En cas de poitrine peu importante appelée hypotrophie mammaire, on parle de mammoplastie d'augmentation". La visée de cette intervention est dans la plupart des cas esthétique. La patiente souhaite généralement avoir des seins symétriques, volumineux et en harmonie avec sa morphologie.
Quelles sont les indications ?
► "La mammoplastie de diminution ou réduction mammaire est indiquée en cas d'hypertrophie mammaire afin de soulager des douleurs au niveau du dos et de ne plus être gênée par sa poitrine", poursuit le chirurgien.
► La mammoplastie d'augmentation ou augmentation mammaire permet, de son coté, d'harmoniser le volume de sa poitrine avec son envie et sa morphologie".
Quelle est la technique pour une augmentation mammaire ?
"Dans le cas d'une augmentation mammaire, on dispose de deux techniques différentes", ajoute le médecin :
- la plastie mammaire avec pose de prothèses mammaires
- la plastie mammaire avec injection, aussi appelée le lipofilling des seins, qui est une alternative à la pose de ces implants.
Quelle est la technique de la plastie mammaire avec prothèse ?
Les implants mammaires (prothèses mammaires) sont des dispositifs médicaux destinés à restaurer ou augmenter le volume des seins. Ils sont utilisés dans les situations suivantes, rappelle l'ANSM :
- reconstruction mammaire (par exemple suite à un cancer du sein, une perte de poids importante),
- malformation congénitale (par exemple le syndrome de Poland : malformation de la zone pectorale),
- augmentation de volume mammaire à des fins esthétiques.
Les implants mammaires sont remplis de gel de silicone ou de solution hydrosaline. Les enveloppes des implants sont constituées de silicone (lisse ou texturé) ou de polyuréthane. "Il existe deux formes de prothèses : soit en forme de poire dite "anatomique", soit ronde en forme de pomme à choisir en fonction de l'anatomie de la patiente, de ses antécédents médicaux et de l'effet esthétique recherché, détaille le chirurgien. L'objectif est de se rapprocher d'un résultat naturel, sans visibilité de l'implant et avec une cicatrice la plus discrète possible : soit autour de l'aréole, dans le sillon sous le sein ou dans le creux axillaire (sous les bras)". Qu'il s'agisse de chirurgie reconstructrice ou à visée esthétique, la pose d'un implant mammaire nécessite au préalable une information éclairée de la patiente sur les risques liés à l'intervention chirurgicale et aux évènements indésirables liés à l'implant. Le chirurgien doit, de ce fait, fournir une brochure explicative à la patiente, incluant les effets indésirables susceptibles de se produire et les recommandations médicales appropriées. Ces informations sont disponibles sur le site du Ministère de la santé.
Quelle est la technique de la plastie mammaire avec injection (lipofilling) ?
Seule la graisse de la patiente elle-même est utilisée, prélevée sur différentes zones (fesses, hanches, abdomen ou culotte de cheval...)
Le principe de la plastie mammaire avec injection (ou lipofilling) est de réaliser une véritable autogreffe de cellules graisseuse par réinjection de la graisse prélevée sur la patiente elle-même, détaille la Société Française de Chirurgie Plastique Reconstructrice et Esthétique (SOFCPRE). Cette technique d'augmentation mammaire est préconisée en cas d'hypotrophie modérée (seins de volume insuffisamment développé par rapport à la morphologie de la patiente), d'asymétrie mammaire modérée ou pour parfaire le résultat d'une augmentation mammaire par implants. "Il s'agit d'une solution chirurgicale naturelle car aucun implant n'est nécessaire pour augmenter le volume des seins : seule la graisse de la patiente elle-même est utilisée, prélevée sur différentes zones (fesses, hanches, abdomen ou culotte de cheval, face interne des genoux)", répond notre interlocuteur.
Plastie mammaire de réduction : c'est quoi ?
Selon la Société Française de Chirurgie Plastique Reconstructrice et Esthétique (SOF.CPRE), l'hypertrophie mammaire est définie par un volume des seins trop important, notamment par rapport à la morphologie de la patiente. Cet excès de volume est en général associé à un affaissement des seins (ptose mammaire) et parfois à un certain degré d'asymétrie. L'intervention chirurgicale a pour but la réduction du volume des seins (en éliminant le surplus de glande mammaire et/ou de graisse), la correction de la ptose et d'une éventuelle asymétrie, afin d'obtenir deux seins harmonieux en eux-mêmes et par rapport à la morphologie de la patiente (deux seins réduits, ascensionnés, symétrisés et remodelés). "En fonction du volume à enlever une telle réduction mammaire peut être réparatrice, ou encore à but esthétique quand il s'agit uniquement d'un lifting par exemple", précise le médecin.
Comment se déroule l'intervention ?
L'intervention se pratique sous anesthésie générale. "Il restera une cicatrice autour de l'aréole et en T inversé en cas de réduction mammaire, précise le spécialiste. La patiente devra ensuite porter un soutien-gorge de maintien pendant 1 mois et s'abstenir de toute activité sportive pendant 1 mois".
A partir de quel âge peut-on faire une plastie mammaire ?
L'augmentation mammaire peut être réalisée à partir de l'âge de 18 ans et à n'importe quel moment de la vie. "Pour une poitrine très importante et très gênante on peut opérer à partir de 15/16 ans une fois la croissance stabilisée", précise le Dr Sabatier.
Quels sont les risques de complications ?
Comme dans toutes opérations, il existe des complications : certaines d'ordre général, inhérentes à tout acte chirurgical, d'autres loco-régionales plus spécifiques à la plastie mammaire, reconnait la Société Française de Chirurgie Plastique Reconstructrice et Esthétique (SOF.CPRE). Les complications pouvant survenir suite à une reconstruction mammaire par prothèse sont :
Il est déconseillé de pratiquer la musculation excessive des pectoraux dans les suites opératoires.
- L'infection qui nécessite un traitement antibiotique, et parfois une réintervention pouvant aller jusqu'à l'ablation provisoire de l'implant.
- L'hématome qui peut nécessiter un geste d'évacuation chirurgicale.
- La nécrose de la peau dont le risque est surtout élevé après une radiothérapie, peut conduire à une exposition de la prothèse et imposer l'ablation de celle-ci. Le tabagisme majore également ce risque.
- La formation d'une coque contractile : la formation d'une capsule autour de l'implant est constante. Dans certains cas, cette capsule se contracte entraînant une sensation de durcissement parfois douloureux.
- Les vagues et les plis : lorsque la peau recouvrant la prothèse est fine, elle peut laisser deviner la déformation de l'enveloppe sous forme de vagues ou de plis.
- Un déplacement de l'implant est toujours possible sous l'effet des contractions musculaires. Il est déconseillé de pratiquer la musculation excessive des pectoraux dans les suites opératoires. Une reprise chirurgicale peut être nécessaire.
- La rupture ou le dégonflement traumatique par manœuvre externe : le risque est réel lors d'un traumatisme intense, ou lors d'une compression excessive au cours d'un examen mammographique. Le remplacement de la prothèse est alors nécessaire.
Le lipofilling des seins entraîne rarement de vraies complications. L'infection est normalement prévenue par la prescription d'un traitement antibiotique per-opératoire. Un pneumothorax peut survenir exceptionnellement, et doit alors faire l'objet d'un traitement spécifique s'il est important (drainage). "Une plastie mammaire de réduction réalisée dans les règles comporte peu de risques en dehors de la qualité des cicatrices et de leur importance", assure le Dr Sabatier.
Cicatrice : durée, quelles précautions ?
"Les cicatrices sont fermées à 10 jours mais elles vont évoluer sur plusieurs mois. D'abord rouges, elles vont blanchir et s'affiner avec le temps et des soins spécialisés. Des massages ainsi que des crèmes spécifiques pour les cicatrices seront conseillés", assure notre interlocuteur.
Combien de temps de convalescence ?
"La reprise du travail va de 8 jours pour une augmentation mammaire à 15 jours pour une réduction mammaire. La reprise d'une activité sportive à la suite d'une mammoplastie peut commencer à partir de 4 à 6 semaines en fonction de l'opération et du type de sport pratiqué", préconise le spécialiste.
Quelles sont les contre-indications ?
"Les contre-indications sont celles habituelles pour toutes opérations chirurgicales mais il n'y a pas de contre-indications spécifiques à la mammoplastie en dehors de maladie du sein, assure notre spécialiste. Une mammographie sera ainsi réalisée avant l'opération". La consultation avec l'anesthésiste permettra de faire le point et un bilan biologique et cardiaque sera prescrit avant l'opération.
Quel est le prix et le remboursement ?
En cas de réduction mammaire importante, une prise en charge peut être demandée. "Pour une augmentation mammaire, en dehors d'une sévère atrophie, d'une malformation ou d'une asymétrie il n'y a pas de prise en charge, conclut notre interlocuteur. Les tarifs s'établissent de 3 500 à 6 000 euros en fonction de l'opération envisagée", indique le chirurgien-plasticien.
Merci au Docteur Henri Sabatier, chirurgien plasticien et esthétique à la clinique Saint George à Nice.