Douleur à la mâchoire : causes, qui consulter, que faire ?
La douleur à la mâchoire, ou douleur de l'articulation temporo-mandibulaire, est très fréquente. Mais, sans prise en charge, elle peut se révéler invalidante au quotidien. À quoi est-elle due ? Quels sont les traitements pour la soulager ? Réponses avec Mathilde Elind, kinésithérapeute spécialiste du sujet.
Douleur à la mastication, à la déglutition, lors d'un bâillement, après avoir reçu un coup...La douleur à la mâchoire peut survenir dans de nombreuses situations. La mâchoire est constituée de l'os maxillaire et de la mandibule qui forment l'articulation temporo-mandibulaire (ATM). Cette articulation permet d'ouvrir et de fermer la bouche, de glisser de bas en haut et sur les côtés. Il en existe deux, situées de chaque côté du visage, juste devant les oreilles. Lorsque les deux articulations manquent de coordination, un blocage et des douleurs peuvent survenir.
Quelles sont les causes d'une douleur à la mâchoire ?
La douleur à la mâchoire peut avoir différentes origines. Il faut distinguer les causes aiguës, chroniques et morphologiques.
► Les causes aiguës : la douleur à la mâchoire peut être en lien avec un traumatisme, un stress ou un choc, qui va entraîner des contractures au niveau de la mâchoire et par conséquent, des douleurs.
► Les douleurs chroniques : le SADAM (Syndrome Algo-Dysfonctionnel de l'Appareil Mandicateur) désigne une douleur chronique de l'articulation temporo-mandibulaire. Elle peut survenir d'un seul côté ou des deux. Elle est généralement liée au stress, ou au bruxisme (grincement et serrement involontaire des dents). " Ces contractures vont être chroniques et entraîner des douleurs, des claquements ou des craquements au niveau de la mâchoire, mais aussi des blocages parce que l'ATM se présente comme une petite coupole en haut qui vient s'imbriquer des deux côtés de la mâchoire avec le condyle (de forme arrondie) en bas, et que les contractures peuvent faire que la boule (le condyle) peut sortir un peu de la coupole ce qui peut bloquer l'articulation en position ouverte ou fermée très invalidant puisqu'on ne peut plus manger ni parler ", explique Mathilde Elind.
► Les causes anatomiques : les mâchoires sont atypiques. La mandibule (mâchoire du bas) peut être trop reculée (retrognathie) ou trop en avant (prognathe), ce qui engendre un déséquilibre de l'articulation temporo-mandibulaire et entraîne des douleurs à la mâchoire.
"Lorsque la mâchoire est bloquée, qu'il est devenu impossible de l'ouvrir ou de la fermer, il faut se rendre aux urgences"
Quand et qui consulter ?
"Lorsque la mâchoire est bloquée, qu'il est devenu impossible de l'ouvrir ou de la fermer, il est nécessaire de se rendre aux urgences", prévient la kinésithérapeute. Des antalgiques et/ou anti-inflammatoires vont être prescrits afin de diminuer les contractures et les douleurs. Néanmoins, celles-ci peuvent perdurer pendant plusieurs semaines. S'il s'agit d'une douleur chronique, il faut consulter son médecin traitant en premier lieu pour vérifier qu'il n'y a pas une cause autre que musculaire ou articulaire. Une imagerie médicale (radio ou IRM) est réalisée pour identifier la cause de la douleur.
Comment est posé le diagnostic ?
Le diagnostic est posé par le radiologue, à la suite d'une imagerie médicale (radiologie ou IRM) de l'articulation temporo-mandibulaire.
Que faire et quel traitement ?
La prise en charge s'articule autour de trois grands axes :
► Le soulagement de la douleur par la prescription d'antalgiques et/ou anti-inflammatoires.
► La rééducation articulaire par un kinésithérapeute spécialisé : la kinésithérapie permet de lever les contractures au niveau de la mâchoire et de recentrer l'articulation dans une position de repos, de manière à ce qu'elle reste bien centrée au niveau de la mâchoire.
► La correction des troubles favorisants : selon l'origine de la douleur, une prise en charge par un orthodontiste ou un chirurgien maxillo-facial peut être conseillée. Par exemple, en cas de bruxisme, le port de gouttières est préconisé pour éviter de serrer et d'abîmer les dents.
Merci à Mathilde Elind, kinésithérapeute.