Céphalée en grappe : cause, signes, est-ce une migraine ?

Les céphalées en grappe sont des algies vasculaires de la face. Le principal symptôme est une douleur unilatérale de la tête, très intense voire insupportable. Quand s'inquiéter ? Est-ce pareil qu'une migraine ?

Céphalée en grappe : cause, signes, est-ce une migraine ?
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Une céphalée en grappe correspond à des maux de tête très intenses qui se répètent, d'où le terme de "grappe". La douleur est souvent localisée sur un seul côté du visage, toujours le même côté dans l'immense majorité des cas, contrairement à la migraine où la douleur change de côté. Comment la reconnaître ? Grâce à quels symptômes ? Comment la soulager rapidement ? Que faire si ça persiste ?

Quelle est la définition d'une céphalée en grappe ?

Les céphalées en grappe, ou "céphalées suicidaires", sont des céphalées primaires extrêmement invalidantes. Elles se caractérisent par la répétition de maux de tête douloureux et très intenses, qui surviennent de manière très rapprochée, d'où le terme "en grappe". Cette douleur aiguë est généralement localisée d'un seul côté du visage, le plus souvent au niveau de la tempe ou de l'œil. "Dans le milieu médical, on parle plutôt d'algie vasculaire de la face. Ce mal de tête, qui constitue la maladie en elle-même et ne révèle pas une pathologie sous-jacente, est considéré comme l'une des pires douleurs que le corps humain puisse ressentir. Des études ont montré que la douleur provoquée par l'algie vasculaire de la face était pire que celle d'une fracture ouverte ou d'un accouchement sans péridurale", nuance le Dr Solène de Gaalon, neurologue au CHU de Nantes.

Est-ce la même chose qu'une migraine ?

Les crises des céphalées en grappe se différencient de la migraine en ce sens qu'elles se situent toujours du même côté dans l'immense majorité des cas, alors que la migraine change le plus souvent de côté d'une crise à l'autre.

Combien de temps dure une céphalée en grappe ?

Les crises sont courtes (15 minutes à 3 heures) et se caractérisent par une intensité extrême. "Les céphalées en grappe surviennent une ou plusieurs fois par jour, souvent à horaires fixes, sur des périodes données, essentiellement au printemps et à l'automne. Elles s'arrêtent spontanément quelques semaines plus tard. Plusieurs mois voire plusieurs années peuvent s'écouler avant la prochaine crise. On estime que 80% des formes sont épisodiques et qu'il n'y a pas de rémission dans 20% des cas", développe la neurologue. 

Quels sont les symptômes d'une céphalée en grappe ?

Une céphalée en grappe se traduit par une douleur aiguë de la tempe ou autour de l'œil, d'un seul côté du visage. Cette crise s'accompagne de signes dysautonomiques (paupière qui tombe, œil rouge et larmoyant, congestion ou écoulement nasal). "A ces symptômes s'associe souvent une agitation psychomotrice : le sujet en crise a du mal à rester immobile, il ne trouve pas la bonne position pour apaiser sa douleur", ajoute la spécialiste. 

Quelles sont les causes possibles d'une céphalée en grappe ?

Les causes d'une céphalée en grappe restent mal connues. Outre une prédisposition génétique, cette affection serait en lien avec le tabagisme puisque 85% des sujets qui souffrent d'une algie vasculaire de la face sont fumeurs. Les céphalées en grappe sont plus fréquentes chez l'homme que chez la femme et débutent souvent entre 30 et 40 ans.

Comment pose-t-on le diagnostic d'une céphalée en grappe ?

Le diagnostic est clinique. Il repose sur l'interrogatoire du patient car il consulte le plus souvent en dehors des crises. Ce qu'il va décrire est très évocateur, notamment sur la chronologie des crises. Une imagerie cérébrale est réalisée de manière systématique pour s'assurer qu'il n'y a pas une anomalie au niveau du cerveau qui pourrait mimer cette pathologie. 

Quel est le traitement pour soigner une céphalée en grappe ?

Aucun traitement ne permet de guérir complètement la pathologie. Il existe deux médicaments principaux qui sont administrés au moment des crises pour réduire leur durée et leur intensité : 

Le Triptan, une substance antimigraineuse injectable en sous-cutané qui a une action vasoconstrictrice, c'est-à-dire qui va resserrer les vaisseaux sanguins. C'est le traitement de première intention chez les patients qui n'ont pas de problèmes cardiovasculaires. 

L'oxygénothérapie par voie nasale : le patient prend de l'oxygène à fort débit avec un masque haute concentration pendant une durée de 20 à 30 minutes. 

En complément, des traitements de fond peuvent être administrés au patient en période de crises pour essayer de réduire leur fréquence. 

Merci au Dr Solène de Gaalon, neurologue au CHU de Nantes.

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