Crise d'angoisse : symptômes, cause, que faire ?

Crise d'angoisse : symptômes, cause, que faire ?

La crise d'angoisse (ou attaque de panique) se caractérise par une peur intense et incontrôlée. "Quand on n'a pas vécu ça de près, on a tendance à croire que c'est un caprice" témoigne Florence Foresti à l'occasion de la sortie de sa série Désordres sur Canal+ le 3 octobre.

Palpitations, transpiration, sensation de d'étouffement, agitation, peur déraisonnée... Quand l'anxiété devient envahissante, l'état d'excitation est incontrôlable, c'est la crise d'angoisse ou attaque de panique. "Quand on n'a pas vécu ça de près – les crises d'angoisse, les attaques de panique, quand on croit qu'on va mourir… – ou la vraie dépression, on a tendance à croire que c'est un caprice de gens qui ont 'besoin d'un coup de pied au cul' " a confié l'humoriste Florence Foresti dans le magazine Elle du 27 septembre à l'occasion de la sortie de sa série "Désordres" sur Canal + le 3 octobre.

Qu'est-ce qu'une crise d'angoisse ?

"L'angoisse est une émotion normale, qui est un processus adaptatif : ça nous rend plus attentif et apte à réagir par rapport à notre environnement", explique le Pr Pierre-Michel Llorca, psychiatre et chef de service au CHU de Clermont-Ferrand. Mais cette émotion peut devenir pathologique. C'est alors ce qu'on appelle la crise d'angoisse aigüe, ou attaque de panique. "L'anxiété est un état d'hyperactivité qui augmente la performance et rend plus réactif. Dans le cas de la crise d'angoisse, l'anxiété, devenue envahissante, n'aide plus à s'adapter, et l'état d'excitation devient impossible à contrôler", ajoute le spécialiste.

Quelles sont les causes d'une crise d'angoisse ?

"La crise d'angoisse survient chez des sujets à terrain anxieux, mais peut également survenir de façon brutale et sans cause particulière", précise Pierre-Michel Llorca. Elle pourra également être associée à l'agoraphobie (peur des espaces vides ou des foules), avec l'anticipation angoissante qu'en cas de crise, on ne pourra être secouru. L'angoisse est associée le plus souvent à la crainte de mourir ou encore la peur de perdre le contrôle, de devenir fou, sans possibilité de se raisonner tant que dure l'attaque de panique, de quelques minutes à plusieurs heures. Ce trouble est deux à trois fois plus fréquent chez la femme que chez l'homme et débute le plus souvent chez les sujets jeunes (surtout entre 25-44 ans). Elle peut être associée à un autre trouble tel qu'une dépression, ou à un autre état anxieux comme une phobie. "En outre, tous les produits excitants tels que le café, la cigarette voire la cocaïne peuvent favoriser l'apparition de troubles anxieux", détaille Pierre-Michel Llorca.

Quels sont les symptômes d'une crise d'angoisse ?

"La crise d'angoisse se caractérise par un début brutal, suivi d'une montée très rapide", explique le psychiatre. Elle apparaît en moins de 10 minutes, avant d'opérer une décroissance progressive. En tout, la crise dure généralement de deux à trois heures. Si c'est un épisode isolé, on parle de crise d'angoisse aigüe ou d'attaque de panique. Si elle se répète, on parle alors de "trouble panique".

Les symptômes sont triples :

  • manifestations physiques : accélération du rythme cardiaque (palpitations, tachycardie), pâleur, tremblements, transpiration, sensation de d'étouffement ou d'étranglement, douleurs thoraciques, nausées, vomissements, vertiges, maux de tête …
  • signes comportementaux : prostration ou agitation sans but, déambulation …
  • manifestations cognitives : une peur déraisonnée, une sensation de mort imminente, l'angoisse de devenir fou, des sensations catastrophistes...

Première chose à faire : la mise au repos dans un endroit calme

Que faire pour calmer une crise d'angoisse ?

"Devant une crise d'angoisse, on doit éliminer une pathologie somatique réelle. Une évaluation médicale et des éléments de contexte permettront de s'assurer qu'on ne fait pas face à un infarctus, par exemple", explique Pierre-Michel Llorca. Une fois ces possibilités écartées, les crises de panique nécessitent à la fois un traitement médicamenteux et une prise en charge sur le plan psychologique.

► La survenue d'une attaque de panique est très liée à l'environnement. Le premier geste à adopter lorsqu'elle survient est donc la mise au repos dans un endroit calme et à l'écart de l'agitation. "Le patient pourra aussi apprendre des techniques de respiration afin d'éviter une respiration trop rapide et superficielle, et ainsi mieux maîtriser son angoisse et réagir face aux crise", ajoute Pierre-Michel Llorca.

Sur du long terme : Des mesures hygiéno-diététiques sont parmi les premières choses à respecter (pas d'excitants, se tenir à l'écart des situations à risque…).

Par la suite, si cela s'avère nécessaire, le patient pourra être amené à suivre une psychothérapie. Le traitement psychothérapeutique repose la plupart du temps sur une thérapie comportementale et cognitive.

Le traitement médicamenteux des symptômes passe parfois de façon ponctuelle par la prise d'un anxiolytique, de type benzodiazépines (diazépam, alprazolam, lorazépam, etc.). La consultation d'un médecin est indispensable en raison du risque de dépendance.

Lorsqu'on est devant un trouble panique (répétition des crises), il faut envisager un traitement dit "de fond" qui consiste en la prescription par le médecin d'un antidépresseur de type Inhibiteur Sélectif de la Recapture de la Sérotonine (ISRS) pour plusieurs mois (Prozac®, Zoloft®...). "C'est une question de hiérarchie : cela dépend de la répétition des crises et des conséquences sur le sujet. Si cela n'arrive qu'une fois, il n'y a pas de raison de donner un traitement" résume le psychiatre.

Merci au Pr Pierre Michel Llorca, psychiatre et chef de service au CHU de Clermont-Ferrand.

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