Printemps et santé mentale : effets, comment doper son moral ?

Les saisons jouent sur les cycles d'évolution de la santé mentale. Au printemps, c'est le retour de la bonne humeur et du bien-être. Mais pourquoi ? Quels sont les effets du printemps sur la santé ? Peut-on les optimiser ?

Printemps et santé mentale : effets, comment doper son moral ?
© nenetus-Adobestock

La fin du mois de mars signe l'arrivée du Printemps et favorise une meilleure santé mentale. Le retour de la luminosité et de températures plus douces accentuent les envies de bouger et de participer à des activités sociales. Quels sont les effets du printemps sur la santé mentale ? ​​​​​​Comment avoir le moral au printemps ?

Quels sont les effets du printemps sur la santé mentale ?

Il existe un lien avéré entre troubles psychologiques, météo et saisonnalité. "Il y a un vrai cycle d'évolution de la santé mentale lié aux saisons" confirme le Dr Fanny Jacq, psychiatre. "En mars-avril, nous observons une décrue des consultations en psychiatrie. Au printemps, la hausse de la luminosité favorise notre sécrétion de sérotonine, on régule mieux notre mélatonine, on sécrète également plus d'endorphines, les hormones de la bonne humeur et du bien-être" précise notre interlocutrice. "Après avoir hiberné en hiver, on sort davantage de chez soi, ce qui nous procure de la vitamine D et réduit aussi le risque de rumination qui survient lorsqu'on est enfermé" indique le Dr Jacq.

"La luminosité favorise la sécrétion de sérotonine, et d'endorphines, les hormones de la bonne humeur et du bien-être"

Le retour du soleil et des températures agréables nous poussent à ressortir et organiser des activités sociales (verres en terrasse, balade, etc). C'est une période qui motive les gens à se remettre au sport. "Par exemple, on a moins envie de faire du jogging ou de la natation quand il fait froid alors qu'au printemps les températures s'adoucissent et il pleut moins pour courir en extérieur" justifie la psychiatre. Or "l'activité sportive a des effets bénéfiques sur la santé mentale : elle diminue la dépression, le stress et augmente les capacités cognitivesprécise notre experte. Par ailleurs, après les repas riches et saturés en graisse (comme les raclettes, fondues), le printemps est la saison des fruits et légumes frais, des repas plus légers et sains, riches en nutriments. "Le printemps est la saison du grand ménage. On jette, on range, on fait le tri, on aère et on repart sur une nouvelle base" ajoute le Dr Jacq. "Une étude de l'American Journal of Preventive Medecine qui a analysé les requêtes Google, a conclu que les maladies mentales sont plus fréquentes l'hiver. En effet, les recherches liées aux maladies mentales (comment s'en sortir, recherches de psychologues, comment mieux dormir etc) baissent énormément pendant le printemps et l'été."

​​​​​​Comment avoir le moral au printemps ?

Pour optimiser les bienfaits du printemps sur la santé mentale, il faut commencer par avoir conscience de ces derniers. Concrètement : "Sortir de chez soi, mettre la tête au soleil, marcher au lieu de prendre le métro, acheter plus de fruits et de légumes, trier sa maison.. sont des moyens d'augmenter les bienfaits du printemps sur la santé mentale" précise notre experte.

Est-ce que la luminothérapie augmente les bienfaits du printemps ?

"La luminothérapie fait partie de la photothérapie, famille de traitements qui utilisent la lumière, rappelle la spécialiste. Elle est conseillée pour les individus qui ont une pathologie, un réel trouble de la dépression saisonnière (octobre à février en général)" indique le Dr Jacq. Chez eux, elle peut optimiser encore les bienfaits du printemps notamment en favorisant la régulation de leurs problèmes de sommeil. "La luminothérapie suit la règle des 3 : faire 30 minutes le matin en se mettant à 30cm face à la lampe et par phase de 3 semaines (pour éviter le risque d'addiction)" préconise notre experte. 

Merci au Dr Fanny Jacq, psychiatre.

Source : Saisonnalité dans la recherche d'informations sur la santé mentale sur Google, American Journal of Preventive Medecine, mai 2013

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