Colposeptine : retiré du marché, pourquoi ?
La Colposeptine® était un médicament hormonal d'action locale gynécologique destiné à traiter certaines affections vaginales. Il n'est aujourd'hui plus commercialisé. Des alternatives existent toutefois pour la prise en charge des troubles vaginaux, liés ou non à des surinfections par des germes.
C'est quoi la Colposeptine ?
La Colposeptine® était un médicament sous forme de comprimé gynécologique d'action locale, composé d'une hormone de la famille des estrogènes, la promestriène, associée à un antiseptique local, le chlorquinaldol. La promestriène exerce des effets estrogéniques exclusivement locaux au niveau des muqueuses génitales féminines. Elle restaure l'épithélium vaginal ce qui concourt au rétablissement de la flore du vagin, en évitant ainsi les récidives infectieuses. La promestriène est utilisée localement et n'entraîne pas d'action hormonale sur les tissus ou organes situés à distance du vagin. Le chlorquinaldol est un antiseptique stoppant la croissance de diverses bactéries. La Colposeptine® était indiquée dans le traitement local des carences en estrogène (hormone féminine) en cas de surinfection. La posologie était d'un comprimé par jour à administrer dans le vagin pendant 18 jours consécutifs (de préférence le soir au coucher). La Colposeptine® se présentait sous forme d'une boîte de 18 comprimés gynécologiques.
Pour tomber enceinte ?
La Colposeptine® n'avait pas de raison d'être utilisée pendant la grossesse et n'était pas particulièrement recommandée en cas de planification d'une grossesse. Son utilisation dans ce contexte, lorsqu'elle était médicalement justifiée (par exemple en cas d'affections vaginales), nécessitait d'en avertir le médecin au préalable afin d'avoir son avis et d'évaluer le bénéfice de la Colposeptine® en cas de grossesse en cours ou à venir. La Colposeptine® n'influait pas sur les chances de tomber enceinte, n'ayant pas d'action sur l'ovulation ou sur la production hormonale. Elle n'était indiquée que dans les affections gynécologiques locales telles que des surinfections vaginales, dues à une carence locale en estrogène.
Pourquoi la Colposeptine a été retirée du marché ?
La Colposeptine® était commercialisée par le laboratoire Teva Santé. En 2003, la Commission de la Transparence de la HAS avait rendu un avis défavorable au maintien du remboursement de ce médicament. La Colposeptine® n'était depuis plus remboursée. Sa commercialisation a finalement été arrêtée en Décembre 2015, en raison de contraintes industrielles et de l'existence d'alternatives thérapeutiques (déclarations du laboratoire Teva Santé).
Par quoi est remplacée Colposeptine ?
Il n'existe aujourd'hui pas d'autre médicament ayant la même composition que la Colposeptine®, ni de médicament d'action locale associant un estrogène et un antiseptique. Il existe toutefois la Colpotrophine® crème et capsules vaginales (médicament à base de promestriène), le Florgynal® gélule vaginale et le Trophigil® (médicaments à base d'estrogène, de progestérone et d'un lactobacille), indiqués dans le traitement symptomatique de l'atrophie vaginale liée à une déficience en estrogènes chez la femme ménopausée. Aussi, concernant les traitements anti-infectieux d'action locale, il existe la Bétadine® en ovule et en solution vaginale, à visée antibactérienne et indiquée dans le traitement local d'appoint des infections vaginales à germes sensibles, ainsi que le Vablys® comprimé vaginal indiqué dans le traitement local de la vaginose bactérienne. Il existe également le Tergynan® comprimé vaginal, le Polygynax® capsule vaginale et le Polygynax virgo® capsule vaginale (associations d'antibactériens et d'antifongiques) indiqués dans le traitement local des vaginites à germes sensibles, des vaginoses bactériennes et des vaginites non spécifiques. Le Flagyl® ovule est quant à lui indiqué dans le traitement local des vaginites à trichomonas et des vaginites non spécifiques. Il convient de tenir compte des recommandations officielles concernant l'utilisation appropriée des antibactériens. Divers antifongiques en ovules tels que l'éconazole, le fenticonazole, le sertaconazole et le tioconazole sont indiqués en traitement local des mycoses vulvovaginales surinfectées ou non par des bactéries gram positif. Enfin, il existe pour les cas les plus complexes des traitements par voie orale destinés à traiter les infections urogénitales, les vaginites et les candidoses vaginales. Il n'est pas exclu de pouvoir associer un anti-infectieux à un traitement local hormonal, si le contexte médical le justifie.
Quels étaient les effets secondaires de Colposeptine ?
Comme tous les médicaments, la Colposeptine® pouvait provoquer des effets indésirables, mais ceux-ci ne survenaient pas systématiquement. Très rarement, des irritations, des démangeaisons locales ou une allergie pouvaient se manifester. Des cas de saignements vaginaux ont également été recensés, nécessitant l'arrêt du traitement et la recherche de la cause de ces saignements.