Insuline (médicament) : indications, rapide, danger
L'insuline, hormone sécrétée naturellement par notre organisme, est également un traitement phare du diabète. Il existe sur le marché pharmaceutique environ une trentaine de médicaments à base d'insuline, qui ne sont pas équivalents selon leur durée et leur rapidité d'action.
Quelles sont les indications de l'insuline ?
L'insuline constitue l'un des traitements essentiels du diabète. Elle est indiquée notamment dans les formes insulinodépendantes de la maladie : diabète de type 1 (enfants, adolescents, adultes), diabète de type 2 en état avancé ou encore certains diabètes gestationnels chez la femme enceinte. L'insuline est une hormone naturelle sécrétée en continu par le pancréas et qui permet de réguler entre autres le taux de glucose dans le sang, c'est-à-dire la glycémie. Lorsque la glycémie augmente, comme par exemple après un repas (ingestion de glucides), cela entraîne en conséquence une sécrétion d'insuline. Cette régulation se fait de manière autonome, avec un niveau basal d'insuline en permanence et des variations ponctuelles après les repas. Par l'action de l'insuline, le glucose est transformé en énergie ou stocké afin de constituer des réserves énergétiques. Chez les personnes diabétiques, l'insuline est insuffisamment (voire pas du tout) sécrétée et la glycémie n'est pas régulée comme elle le devrait. Les médicaments injectables à base d'insuline permettent de pallier à ce dysfonctionnement.
Comment agissent les insulines rapides ?
Les insulines rapides, telles que les médicaments Actrapid®, Insuman Infusat® ou Umuline rapide® sont des insulines à durée d'action brève. Leurs effets sont observés environ 35 à 60 minutes après l'injection, leur pic d'action a lieu 2 à 4 heures après et leur durée d'action est en moyenne de 5 à 8 heures. L'injection d'insuline rapide doit se faire environ 20 minutes avant les repas. Les doses sont à adapter à la quantité de glucides ingérés lors des repas et est propre à chaque personne. Elle doit être évaluée avec le prescripteur en fonction de divers paramètres, dont les habitudes alimentaires et la sévérité du diabète.
Comment agissent les analogues rapides de l'insuline ?
La structure des analogues rapides de l'insuline (Apidra®, Fiasp®, Humalog®, Insuline asparte Sanofi®, Lyumjev®, Novorapid®) n'est pas tout à fait identique à celle de l'insuline humaine, ce qui confère à ces médicaments des propriétés légèrement différentes (reproductibilité, délai et durée d'action). Leur durée d'action est très brève, de l'ordre de 3 à 5 heures. Elles agissent au bout d'environ 15 à 35 minutes et leur pic d'action s'observe 1 à 3 heures après l'injection.
Comment agissent les insulines d'action intermédiaire ?
Les insulines d'action intermédiaires, également appelées isophanes ou NPH, sont des solutions injectables opaques (à la différence des insulines rapides qui sont incolores et limpides). Leur formulation permet une absorption plus lente dans l'organisme. Elles agissent en environ 2 heures, leur pic d'action a lieu après 4 à 6 heures et leur durée d'action est de 12 à 24 heures. Il s'agit des médicaments Insulatard® et Umuline NPH®.
Comment agissent les insulines prémélangées ?
Les insulines prémélangées (Humalog mix®, Novomix®, Mixtard®, Umuline profil®) se présentent, tout comme les insulines d'action intermédiaire, sous forme de solutions troubles. Elles correspondent à un mélange en proportions variables d'insuline rapide (ou d'analogue rapide d'insuline) avec une insuline de durée d'action intermédiaire. Elles sont généralement peu prescrites chez les enfants et les adolescents car du fait d'un mélange fixe de 2 insulines différentes, il n'est pas possible d'agir sur l'une ou sur l'autre de manière indépendante. Cela n'est donc pas compatible avec les besoins variables des enfants et des adolescents. En revanche chez les adultes stables physiologiquement, les insulines prémélangées peuvent permettre de limiter le nombre d'injections par jour.
Quand prendre les analogues lents de l'insuline ?
Les analogues lents de l'insuline sont destinés à couvrir les besoins de base en insuline sur la journée, en dehors des bolus nécessaires liés aux repas (qui eux seront apportés si besoin par des insulines ou analogues rapides et intermédiaires). Les délais d'action des analogues lents de l'insuline sont de 2 à 4 heures, avec une durée d'action de 18 à 42 heures. Selon l'analogue utilisé, il faudra réaliser 1 à 2 injections par jour. Par exemple Abasaglar®, Lantus® et Toujéo® (insuline glargine) sont à administrer 1 fois par jour, tous les jours à heure fixe (durée d'action d'environ 24 heures). Tresiba® (insuline degludec) s'injecte également une fois par jour. Du fait de sa durée d'action beaucoup plus longue (environ 42 heures), ce médicament permet plus de souplesse quant à l'horaire de l'injection et une différence de quelques heures d'un jour à l'autre aura peu de conséquences. Levemir® (insuline detemir) s'injecte 1 à 2 fois par jour selon les cas, sa durée d'action étant d'environ 18 heures. Sa fréquence d'administration dépend des besoins de chacun.
Quels sont les dangers et effets secondaires de l'insuline ?
L'effet indésirable le plus fréquent et le plus invalidant de l'insuline est l'hypoglycémie, qui survient par exemple lorsque les doses d'insuline injectées sont trop élevées ou ne sont pas adaptées à la glycémie du patient, ou encore lors du saut d'un repas (exemple : jeûne). Cet évènement potentiellement grave peut entraîner un malaise, une perte de connaissance, un coma voire un décès. Aussi, en cas de mauvais ajustement des doses lors des apports de glucose ou d'un diabète mal contrôlé, il est possible à l'inverse qu'une hyperglycémie se déclare. Dans les cas les plus sévères d'hyperglycémie, une acidocétose diabétique (présence de corps cétoniques dans le sang ou l'urine) peut survenir et parfois même être fatale. C'est pourquoi il est très important de bien maîtriser son traitement et sa maladie, ce qui implique une éducation thérapeutique, un suivi régulier et une surveillance accrue de la glycémie tout au long du traitement.
Des variations ponctuelles d'apports de sucre (glucose) nécessitent impérativement un ajustement
Aussi, une alimentation stable et équilibrée tout comme des mesures hygiénodiététiques sont primordiales afin de bien stabiliser sa glycémie au quotidien. Des variations ponctuelles d'apports de sucre (glucose) nécessitent impérativement un ajustement des doses d'insuline en conséquence afin d'éviter une hyperglycémie. Il est également nécessaire de savoir reconnaître les signes d'hyper ou d'hypoglycémie afin de réagir le plus rapidement possible. La conduite automobile ou de machines peut être dangereuse en cas de survenue d'une hypoglycémie. Il est déconseillé de changer de marque ou de type d'insuline en cours de traitement ; si cela doit avoir lieu, une phase transitoire avec une adaptation des doses est souvent nécessaire, en appui avec le médecin. Les doses d'insuline à injecter peuvent varier au cours du temps, en cas par exemple de modifications dans le mode de vie, dans l'alimentation, en cas de pratique ou de l'arrêt d'un sport, lors de la survenue d'une autre maladie ou en cas de prise d'autres médicaments. Certains médicaments peuvent en effet augmenter ou diminuer la glycémie ou les besoins en insuline, tandis que d'autres peuvent masquer les symptômes d'une hypoglycémie. Les autres effets indésirables de l'insuline sont des allergies locales et des lipodystrophies ou amyloïdoses cutanées au niveau des sites d'injection. Pour éviter ces effets indésirables cutanés, il est fortement recommandé d'alterner les sites d'injection et de bien maîtriser les techniques d'injection relatives à l'insuline utilisée. Enfin dans de très rares cas, une allergie généralisée peut survenir après des injections d'insuline.
Quelles sont les contre-indications de l'insuline ?
Il existe peu de contre-indication à l'insuline, sauf en cas d'allergie à l'un des composants du médicament ou d'hypoglycémie. Toutefois, l'insuline ne doit pas être injectée par voie intraveineuse en raison du risque d'hypoglycémie qu'elle peut entraîner, et il n'est pas recommandé non plus de l'administrer dans un muscle en raison d'une absorption variable et aléatoire. Il ne faut pas injecter l'insuline en dehors de ce qui est préconisé par le médecin (concernant le type d'insuline, la fréquence et les doses à administrer). De même, il ne faut pas utiliser l'insuline en dehors des préconisations du fabricant (modalités d'injection, de conservation et de manipulation du médicament).