C'est quoi la résistance à l'insuline ? Quels symptômes ?

L'insuline est une hormone sécrétée par le pancréas. Elle est chargée de réguler le taux de glucose dans le sang (glycémie).

Définition : c'est quoi ?

On parle de résistance à l'insuline, ou insulinorésistance, lorsque le glucose ne peut plus rentrer dans les cellules pour être utilisé comme source d'énergie malgré une sécrétion d'insuline persistante. A l'opposé, le défaut de production de l'insuline est à l'origine du diabète de type 1. Dans l'évolution du diabète de type 2 (lié au surpoids), s'il existe des anomalies précoces de la sécrétion, la résistance à l'insuline conduit à l'hyperglycémie et au diabète. Cet excès d'insuline dans le sang favorise le stockage du gras, pouvant être à l'origine d'une stéatose hépatique, de dyslipidémies et d'hypertriglycéridémie. 

Quels sont les symptômes de la résistance à l'insuline ?

La résistance à l'insuline se manifeste parfois brutalement par une décompensation du diabète avec :

• Une fatigue importante ;
• Une grande soif et une polyurie ;
• Une augmentation de la faim et un amaigrissement

"Le plus souvent il n'y a pas de symptômes fonctionnels mais une prise de poids avec prise de poids et de graisse " viscérale " qui provoque un tour de taille supérieur à 88 cm chez la femme et 103 cm chez l'homme (population caucasienne)", indique l'endocrinologue. 

Qu'est-ce qui provoque la résistance à l'insuline ?

"La résistance à l'insuline est favorisée par des facteurs d'insulinorésistance comme la surcharge pondérale (surpoids, obésité), la sédentarité mais aussi par d'autres mécanismes comme la grossesse, le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), les maladies cardiovasculaires. De manière exceptionnelle, il existe des syndromes d'insulinorésistance sévère qui peuvent survenir dans de le cadre de maladies orphelines rares ou être liées au VIH ainsi qu'à des obésités génétiques spécifiques", indique le Dr Olivier Dupuy.

Comment savoir si on a une résistance à l'insuline ? 

La méthode la plus simple pour évaluer l'insulinorésistance consiste à mesurer le tour de taille. En pratique, celui-ci ne devrait pas excéder 102 cm chez l'homme et 88 cm chez la femme pour les populations européennes et "caucasiennes" avec des normes différentes pour les populations asiatiques notamment. Une prise de sang à jeun est également réalisée pour mesurer le taux de sucre dans le sang. À partir de ces données, l'index de HOMA (Homeostasis Model Assessment of insulin resistance) peut être déterminé pour calculer l'insulinorésistance mais ce n'est pas un test utilisé en routine, il est essentiellement employé à des fins de recherche.

Que faire ?

Dans la mesure où la résistance à l'insuline est majoritairement liée au surpoids et à l'obésité, le traitement repose essentiellement sur des mesures hygiéno-diététiques. "Il est indispensable de faire attention à la quantité de calories consommées et de reprendre/réaliser une activité physique régulière chez tout patient qui a un syndrome métabolique ou un diabète de type 2. Cela va aider à vaincre la résistance à l'insuline et va permettre de capter le glucose de manière très efficace tout en améliorant les paramètres métaboliques. En présence d'un diabète de type 1 ou d'un diabète de type 2, un médicament antidiabétique comme la metformine peut être prescrit pour aider à réduire l'effet de l'insulinorésistance", détaille l'endocrinologue.

Quel est le régime à suivre en cas de résistance à l'insuline ?

Il convient de réduire sa consommation de sucres et de matières grasses, d'augmenter sa consommation de fruits et légumes, de favoriser les protéines maigres (viande blanche et poisson) et de diminuer sa consommation d'alcool. Les plats industriels sont autant que possible à proscrire, il est recommandé de cuisiner "maison" avec des aliments bruts. 

Merci au Dr Olivier Dupuy, Chef de service d'endocrinologie, diabétologie et nutrition de l'hôpital Paris Saint-Joseph.