Hyperinsulinisme : symptômes, quelles causes ?

L'hyperinsulinisme se définit par une sécrétion d'insuline supérieure à la normale. Non soignée, elle augmente le risque de maladies cardiovasculaires.

Hyperinsulinisme : symptômes, quelles causes ?
© 123rf-andriano

L'hyperinsulinisme se caractérise par une sécrétion excessive d'insuline, le plus souvent secondaire à un syndrome métabolique. On parle d'hyperinsulinisme lorsque le taux sanguin d'insuline à jeun est supérieur à 15 mUI/mL.

Quelles sont les causes ?

"L'hyperinsulinisme peut être d'origine génétique (maladies rares), être lié à un apport glucidique ou calorique inadapté, à une prise calorique plus importante que la normale ou à une stimulation du pancréas in utero, informe le Dr Olivier Dupuy. Si la glycémie de la maman est élevée (diabète gestationnel ou diabète "vrai"), le fœtus va fabriquer de l'insuline en excès. Le nouveau-né à la naissance est plus fragile et risque de faire des hypoglycémies puisqu'il fabrique trop d'insuline. A terme, cet excès d'insuline expose à une surcharge pondérale voire à une obésité". L'insulinorésistance (lorsque le glucose ne peut plus rentrer dans les cellules pour être utilisé comme source d'énergie malgré une sécrétion d'insuline persistante) représente également une cause d'hyperinsulinisme. Plus rarement, une tumeur du pancréas peut provoquer un hyperinsulinisme.

Quels sont les symptômes ?

Chez le nouveau-né, l'hyperinsulinisme se manifeste essentiellement par une macrosomie (bébé qui pèse plus de 4kg à terme) et éventuellement une hypoglycémie. "Chez l'adulte, l'hyperinsulinisme est souvent asymptomatique. Il peut également se manifester par un syndrome métabolique, à savoir : une augmentation du tour de taille, une hypertension artérielle, une dysglycémie (hyperglycémie modérée à jeun ou diabète) et des paramètres lipidiques anormaux, souvent associés à d'autres maladies comme la NASH ou le SOPK", précise l'endocrinologue. 

Comment faire le diagnostic ?

Le diagnostic repose sur le dosage de la glycémie et très simplement par la mesure du tour de taille. "En revanche, l'insuline plasmatique est rarement dosée car il s'agit d'un test qui n'est pas très fiable et qui coûte cher. La mesure du tour de taille est l'outil le plus simple, le plus fiable et le plus économique pour détecter un hyperinsulinisme et par extension, un syndrome métabolique", commente le spécialiste.  

Quels sont les traitements ?

À la naissance, l'hypoglycémie sévère doit être traitée en urgence. Le traitement repose sur l'administration de glucose en continue via une perfusion et une injection de glucagon pour stabiliser la sécrétion d'insuline. En première intention, on utilise du diazoxide. En cas de résistance à cette molécule, l'octréotide est ajouté. Il s'agit de traitements d'exception pour des situations rares. Par la suite, la glycémie doit être surveillée quotidiennement par capteur si possible. Par la suite, le traitement habituel de l'hyperinsulinisme repose essentiellement sur l'hygiène de vie. Il passe notamment par le respect d'un régime alimentaire spécifique, moins calorique et pauvre en sucres d'absorption rapide. L'activité physique constitue un élément majeur du traitement. "L'hyperinsulinisme est problématique parce qu'il constitue un reflet la graisse viscérale qui est délétère pour la santé, notamment en ce qu'elle est corrélée à l'augmentation du risque cardiovasculaire", conclut notre interlocuteur. 

Merci au Dr Olivier Dupuy, chef du service d'endocrinologie et diabétologie de l'hôpital Paris Saint-Joseph.