Cancer du côlon : comment sont les selles ?

Le cancer colorectal touche chaque année près de 43 000 nouveaux patients en France. Il se traduit par la présence d'une tumeur maligne dans le côlon ou le rectum. Lorsqu'il n'est pas traité, il peut se propager vers le foie, les glandes lymphatiques et d'autres parties de l'organisme. C'est dans ce contexte que chaque année, Mars bleu, porté par l'Institut National du Cancer (INCA) et soutenu par la Société Nationale Française de Gastro-Entérologie (SNFGE), rappelle l'importance de se faire dépister à partir de 50 ans, et ce, tous les 2 ans. Le dépistage repose en premier lieu sur une analyse des selles mais comment savoir si elles sont normales ou pas ?

De nombreux symptômes peuvent être associés à l'apparition d'une tumeur dans le côlon ou le rectum. Parmi eux, une modification du transit, "c'est-à-dire l'apparition d'une constipation qui n'existait pas avant", nous explique le Pr Christophe Cellier, hépato-gastro-entérologue et Président sortant de la SNFGE. Mais aussi des douleurs abdominales ou des gênes, souvent comparées à des sensations de "poids" dans le transit, dû à la présence d'obstacles à cet endroit. Sans oublier des "faux besoins", cette impression d'avoir envie d'aller à la selle et de ne rien évacuer, ainsi qu'une altération de la santé générale caractérisée par des essoufflements, de la fatigue, une perte de poids, de l'anémie ou encore de la fièvre. Mais le symptôme "le plus classique", selon notre spécialiste, se trouve dans les selles.

"Si on observe de façon répétée du sang dans les selles, il faut consulter" affirme le Pr Cellier. Les saignements peuvent avoir lieu en dehors des selles ou dans les selles. "Cela ne signifie pas toujours un cancer, nuance l'expert, c'est peut-être juste des hémorroïdes ou une inflammation, dans le cas d'une maladie inflammatoire intestinale". Cancer ou non, une visite chez un professionnel de santé permettra d'en connaitre la cause. "Il faut en tout premier lieu consulter un médecin traitant". Ce dernier pourra effectuer une palpation de l'abdomen et éventuellement un examen proctologique. En cas de doute, il prescrira une coloscopie (examen avec caméra dans le côlon).

L'objectif est de détecter le cancer avant l'apparition de symptômes, grâce au dépistage. "Quand les symptômes alertent, c'est un peu tard. cela veut dire que la tumeur est déjà un peu évoluée", expose le Pr Cellier. Le dépistage du cancer colorectal est simple, gratuit et se fait à la maison tous les 2 ans à partir de 50 ans. On peut avoir son kit de dépistage auprès du médecin traitant ou en demandant son kit sur Internet.