Calculs rénaux chez la femme : causes, quels symptômes ?
Le risque de calculs rénaux chez les femmes augmente avec l'âge, en particulier après la ménopause.
Contrairement à ce que l'on peut penser, les calculs rénaux ne sont pas si anodins. "Ils représentent 1 à 2 % des entrées aux urgences et impliquent près de 80 000 interventions par an. Et dans 8 % des cas, les patients présentent des risques de surinfection", nous explique le Dr. Richard Mallet, chirurgien urologue à l'Hôpital Privé Francheville (24). Les hommes et les femmes présentent les mêmes types de calcul rénal. "Il s'agit de calculs ou de pierres solides formés à partir de substances présentes dans l'urine. Elles se forment dans les reins et peuvent varier considérablement en taille, depuis de petites particules jusqu'à des formations plus volumineuses."
Les calculs rénaux peuvent se former lorsque la concentration de certaines substances, comme le calcium, l'oxalate ou l'acide urique, dans l'urine devient trop élevée, et que l'urine ne contient pas suffisamment de substances pour les empêcher de se cristalliser et de s'agglomérer. "Les calculs d'oxalate de calcium sont souvent liés à une consommation excessive de chocolat, noix, cacao, amande, rhubarbe ou thé." Trop de calcium est aussi risqué, le bon équilibre est 2 à 3 laitages par jour. "Par ailleurs, une hydratation insuffisante peut favoriser la concentration des minéraux dans l'urine, ce qui peut contribuer à la formation de calculs", ajoute le médecin. L'excès de thé et le surpoids (associé à des changements métaboliques) sont aussi des facteurs aggravants.
Une douleur forte et soudaine dans le bas du dos
Les symptômes des calculs rénaux sont identiques chez l'homme et chez la femme. Ils peuvent varier en fonction de la taille et de l'emplacement des calculs. "Tant que le calcul est dans le rein, ce n'est pas douloureux. C'est lorsqu'il migre vers la vessie que le patient ressent une douleur soudaine et intense dans le bas du dos ou sur le côté." Cette douleur est généralement appelée colique néphrétique et relève d'un critère d'urgence. Elle peut se propager vers le bas de l'abdomen ou de l'aine, suivant le trajet de l'uretère. "La présence de sang dans l'urine, appelée hématurie, peut également se produire en raison de l'irritation des voies urinaires par les calculs." En cas d'infection associée aux calculs (pyélonéphrite), des symptômes tels que fièvre et frissons peuvent survenir. Les calculs rénaux peuvent être diagnostiqués à l'aide d'examens d'imagerie tels que la tomodensitométrie abdominale, l'échographie rénale ou la radiographie.
Le traitement des calculs rénaux dépend de leur composition. "Seuls les calculs d'acides uriques peuvent être dissous par une alcalinisation des urines avec de la Vichy Célestin et du citrate de potassium. En revanche, les calculs de calcium ne peuvent pas se dissoudre. Selon leur taille, on pourra utiliser une sonde urinaire double J pour libérer l'urine bloquée au niveau du rein", précise le Dr Mallet. Autre technique : la lithotripsie extracorporelle par ondes de choc (LEOC). "Cette procédure utilise des ondes de choc pour fragmenter les calculs rénaux en morceaux plus petits, qui peuvent ensuite être éliminés naturellement par l'urine." Enfin, une urétéroscopie peut être réalisée pour retirer les calculs directement de l'uretère à l'aide d'un petit tube flexible (ou rigide en fonction de la localisation du calcul) équipé d'une caméra ou les détruire au laser. Dans de très rares cas (1000 interventions par an), le calcul ne peut pas être détruit par les voies naturelles. "On doit alors envisager un geste chirurgical à la travers la peau dans le dos, baptisé une néphrolithotomie percutanée", conclut le chirurgien. Une fois que les calculs ont été traités, des mesures préventives, telles que des modifications alimentaires, une hydratation adéquate et la gestion des facteurs de risque, peuvent être recommandées pour réduire le risque de récidive.