Cancer : que signifie la présence d'une "tache" à l'examen ?

Dans le milieu médical, et plus particulièrement en oncologie, la présence d'une tache lors d'un examen d'imagerie - tels que des radiographies, des mammographies, des échographies, des scanners ou des IRMs - peut être anxiogène pour le patient. "Ces anomalies peuvent être découvertes lors d'un examen de dépistage notamment le dépistage du cancer du sein, dans le cadre d'un parcours de suivi de soins oncologiques, ou de manière fortuite lors de la réalisation d'examens dans le cadre d'une autre maladie" précise le Dr Guillaume Le Bihan, oncologue-radiothérapeute. Voilà ce que ça peut vouloir dire.

Une tache au sein, poumon, foie ou cerveau ?

Une "tache" peut être détectée au niveau :

• Des seins, indiquant parfois des nodules, des kystes, des tumeurs, qu'elles soient bénignes (non cancéreuses) ou malignes (cancéreuses)…
• Des poumons, prenant la forme de nodules pulmonaires. "Ils peuvent être bénins ou malins" commente le Dr Guillaume Le Bihan, oncologue-radiothérapeute
• Des os : des taches osseuses peuvent indiquer des anomalies telles que des lésions, des fractures, des infections osseuses (ostéomyélite) ou des métastases osseuses provenant d'un cancer primaire apparu initialement ailleurs dans le corps.
• Du foie. "Elles peuvent alors être associées à des masses hépatiques, telles que des kystes, des hépatomes (tumeurs du foie) ou des métastases de cancers provenant d'autres organes."
• Du cerveau : "Des taches cérébrales détectées à l'aide de l'IRM ou du scanner cérébral peuvent être liées à des tumeurs cérébrales primaires, des métastases, des lésions vasculaires ou d'autres anomalies."

Les taches peuvent également apparaître au niveau d'autres organes tels que les reins, les organes abdominaux, le tractus gastro-intestinal…

C'est quoi une tache ? Un cancer ?

"Il s'agit d'un terme générique qui ne veut pas systématiquement dire cancer" rassure le Dr Guillaume Le Bihan. Il peut s'agir d'autres anomalies comme :

► Des lésions bénignes : certaines taches peuvent être des kystes, des nodules ou d'autres formations qui ne sont pas cancéreuses. "Par exemple, un simple kyste liquide dans le foie ou un nodule bénin dans le sein peut apparaître comme une tache sur une image médicale."

► Des fibromes (également appelés léiomyome ou fibromyome) : il s'agit de tumeurs non cancéreuses qui se développent par exemple dans le tissu musculaire de l'utérus. "Ces tumeurs sont composées de cellules musculaires lisses et de tissu conjonctif."

► Des lésions inflammatoires telles que des granulomes. "Elles peuvent prendre la forme de masse sur des images, notamment dans les poumons."

La détection d'une tache sur une image médicale peut aussi être interprétée comme une récidive d'un cancer sans forcément être une métastase.

Un signe de métastase ?

Le terme "métastase" fait référence à la propagation du cancer depuis son site d'origine (le site primaire) vers d'autres parties du corps. "Une nouvelle masse, si elle est maligne, peut néanmoins être interprétée comme une nouvelle pathologie cancéreuse et pas uniquement comme une évolution métastatique d'un cancer primaire, précise le Dr Le Bihan. Une analyse anatomopathologique par biopsie est parfois nécessaire pour faire la distinction entre ces deux situations distinctes."

Que faire ?

"Selon la taille, l'aspect radiologique de la masse et l'évaluation clinique du patient, on proposera des investigations supplémentaires, comme des biopsies. Cela permettra de déterminer si les anomalies sont bénignes (non cancéreuses) ou malignes (cancéreuses)." Une tache peut aussi nécessiter un simple second contrôle radiologique quelques mois plus tard si la première radiographie n'est pas inquiétante. Il est crucial que toute inquiétude concernant une tache détectée sur une image médicale soit discutée avec un professionnel de santé, de préférence un oncologue, radiologue ou spécialiste d'organe. "Seul un médecin peut interpréter correctement les résultats d'examens d'imagerie et recommander les étapes suivantes en fonction de la situation clinique."

Merci au Dr Guillaume Le Bihan, Oncologue-radiothérapeute au centre d'Onco-Radiothérapie des Polyclinique Bordeaux Nord Aquitaine (33) et Polyclinique Bordeaux Rive Droite (33)