Cancers qui se soignent le mieux : chiffres, pronostic, lesquels ?

Si le cancer représente la première cause de décès chez l'homme et la deuxième chez la femme, tous les cancers n'ont pas le même pronostic. Quels sont ceux qui se soignent le mieux en France ? Quel est le taux de survie moyen à 5 ans ? Réponses avec le Dr Jean-Philippe Wagner, oncologue.

Cancers qui se soignent le mieux : chiffres, pronostic, lesquels ?
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Quels sont les cancers qui se soignent le mieux en France ? 

"L'état des lieux sur la survie des patients atteints de cancers en France" publié par l'INCa (Institut national du cancer), classe les cancers en trois groupes selon leurs pronostics. Les cancers de bon pronostic sont :

  •  le cancer de la prostate,
  • le cancer du sein,
  • le cancer de la thyroïde,
  • le cancer des testicules,
  • et de la maladie de Hodgkin, pour lesquels les survies à 5 ans dépassent 80 % pour les stades locaux et régionaux.

"Les chiffres bruts ne veulent pas dire grand chose pour une personne à titre individuel. Le pronostic est variable en fonction d'un nombre de paramètres tellement important qu'il est quasiment impossible de donner un chiffre pour la personne. D'autant plus que les statistiques disponibles de survie datent souvent d'au moins 5 ans auparavant avec des traitements qui datent d'il y a plus de 10 ans, prévient le Dr Jean-Philippe Wagner. On sait cependant quels cancers peuvent être guéris et ceux qui ne peuvent pas être guéris. On sait aussi ceux qui sont classés dans les cancers "de bon pronostic" et ceux qui sont de mauvais pronostic. Cela dépend du type de cancer, du terrain, du patient et surtout essentiellement du stade de découverte de la maladie. Par exemple, un cancer généralisé du testicule peut être guéri dans 90% des cas tandis que le taux de guérison pour un cancer généralisé du pancréas est de 0%. Par convention, et pour pouvoir comparer les traitements et avancer dans la prise en charge, on parle de taux de survie à 5 ans."

Quels sont les cancers qui se guérissent le mieux chez la femme ?

"Il faut savoir que l'on soigne toujours le mieux le cancer avec nos connaissances à un instant T, il faut donc parler de pronostic de survie à 5 ans, argue l'oncologue. Chez la femme les cancers qui se soignent le mieux sont :

  • le cancer du sein,
  • le cancer de l'endomètre,
  • puis le cancer du col de l'utérus,
  • et ensuite le cancer du colon.

Le rapport de l'INCa démontre que pour certaines localisations, "l'écart de survie entre un stade local et régional est majeur, par exemple pour le côlon 90,8 % vs 69,5 % ou le col de l'utérus 91,5 % vs 57,7 %. Pour ces localisations, le diagnostic précoce modifie considérablement le pronostic. Les programmes de dépistage devraient modifier la répartition des stades au diagnostic dans le futur et augmenter le nombre de patients ayant un bon pronostic à 5 ans." 

"Dans les deux sexes, le cancer du rein est classé dans les cancers à pronostics intermédiaires"

Selon les estimations de la survie des personnes atteintes de cancer en France métropolitaine entre 1989 et 2018 publiés par Santé publique France, le service de Biostatistique-Bioinformatique des Hospices civils de Lyon, le réseau des registres de cancers Francim et l'Institut national du cancer, le nombre estimé de nouveaux cas de cancer du sein chez les femmes en France métropolitaine en 2018 était de 58 459 et le nombre estimé de décès par cancer du sein de 12 146. La survie nette standardisée est de 97% à 1 an et de 88% à 5 ans. Un taux estimé à 63% à 5 ans pour les cas de cancer du col de l'utérus diagnostiqués en 2010-2015. Quant au cancer du côlon et du rectum, la survie nette standardisée à 5 ans est de 65 % chez la femme pour les cas diagnostiqués en 2010-2015. 

Quels sont les cancers qui se soignent le mieux chez l'homme ?

Les cancers qui se soignent le mieux chez l'homme sont :

"Dans les deux sexes, le cancer du rein est classé dans les cancers à pronostics intermédiaires", commente le Dr Jean-Philippe Wagner. Chaque année, au moins 35 000 patients atteints d'un cancer de pronostic intermédiaire ont une survie relative à 5 ans ≥ à 80 %, précise l'INCa dans son rapport. La survie nette standardisée à 5 ans est de 93% pour les cas de cancer de la prostate diagnostiqués en France en 2010-2015. Quant au cancer du colon, la survie nette standardisée à 5 ans de 62 % chez l'homme en France pour les cas diagnostiqués en 2010-2015. 

Merci au Dr Jean-Philippe Wagner, oncologue.