Alopécie androgénétique : causes, diagnostic, traitements

Alopécie androgénétique : causes, diagnostic, traitements

L'alopécie androgénétique est une forme d'alopécie c'est-à-dire de perte des cheveux qui peut se manifester chez l'homme (calvitie) et la femme, surtout à partir de 50 ans. Un traitement est possible selon les causes. Explications.

Qu'est-ce qu'une alopécie androgénétique ?

Contrairement à une idée reçue, perdre ses cheveux, c'est normal. Comme ils se renouvellent en permanence, chaque jour, nous en perdons entre 45 et 60. Il est donc banal d'en trouver quelques-uns sur sa brosse ou dans le lavabo de la salle de bain. Ce n'est qu'au-delà d'une perte quotidienne de 60 cheveux que l'on parle de "chute" et que les médecins donnent à ce phénomène le nom médical "d'alopécie". "L'alopécie désigne une chute de cheveux ou de poils sur n'importe quelle partie du corps, explique le Dr. Nina Roos, dermatologue. Toutefois, dans sa forme la plus courante, dite alopécie androgénétique, elle renvoie à un phénomène de perte de cheveux progressive touchant majoritairement les hommes." On l'appelle aussi plus communément la calvitie. Elle est liée à des facteurs génétiques et hormonaux et se manifeste surtout à partir de 50 ans. Au fil de la vie de l'individu, les cycles pilaires se raccourcissent, notamment pour les follicules pileux situés sur le vertex (le haut du crâne) et les tiges pilaires deviennent de plus en plus fines, courtes et de moins en moins denses. Elle se caractérise par une chute des cheveux qui affecte en priorité les parties latérales du front, les tempes et/ou le sommet du crâne. 

A quel âge ?

Un tiers des hommes à 30 ans, près de la moitié à 50. Chez les femmes, l'alopécie androgénétique toucherait 25% entre 35 et 45 ans, et 35 à 45% de celles de 50 ans.

Quels sont les symptômes et causes chez la femme ?

L'alopécie androgénétique est moins présente chez la femme car ses taux d'androgènes sont plus bas. Elle se manifeste par un dégarnissement progressif évoluant pendant plusieurs années. Elle peut se manifester de manière aigue lors d'un changement hormonal (arrêt ou début d'une contraception orale, ménopause, post-partum...) ou après un déséquilibre alimentaire, une maladie grave, la prise de certains médicaments... La chute puis le dégarnissement prédomine au sommet du crâne.

Quels sont les symptômes et causes chez l'homme ?

Il est classique d'observer chez l'homme une raréfaction et une miniaturisation des tiges pilaires sur le haut du crâne. Cette alopécie androgénétique résulte d'une sensibilité déterminée génétiquement, des récepteurs des follicules pileux aux androgènes (hormones masculines).

Quel est le diagnostic ?

L'alopécie androgénétique débutante peut être difficile à diagnostiquer car la miniaturisation des tiges pilaires peut passer inaperçue avant l'apparition de la zone d'alopécie (zone présentant une raréfaction ou une absence de follicules pileux). Le médecin peut donc recourir à un trichogramme, examen consistant à prélever quelques cheveux sur différentes zones et à les comparer au microscope. Lorsque l'alopécie est constituée, le diagnostic est plus simple et l'on classe l'alopécie androgénétique en stades en fonction de son intensité. "Chez les femmes, il pourra également prescrire une prise de sang afin de vérifier que vous ne souffrez pas d'un dérèglement hormonal, responsable de la perte de cheveux. Si tel est le cas, le praticien pourra revoir, avec votre gynécologue, votre mode de contraception." indique la dermatologue. Le médecin interroge également sur les antécédents familiaux comme ce type d'alopécie a un caractère génétique.

Quels sont les traitements contre l'alopécie ?

L'alopécie n'étant aucunement dangereuse pour la santé, son préjudice est avant tout esthétique. La chute des cheveux peut en effet être mal vécue, ressentie comme un vieillissement prématuré, et source d'un mal-être passager ou d'un manque d'estime de soi. Une prise en charge psychologique peut s'avérer relativement utile face à cet événement traumatisant. La dermatologue propose plusieurs solutions : 

  • Adoptez un mode de vie plus sain : "Si le stress est à l'origine de ce problème, pratiquez régulièrement des exercices de relaxation (yoga, sophrologie…) ou un sport qui vous permettra d'évacuer le trop plein, recommande le Dr. Roos.
  • "Concernant l'alimentation, inscrivez à votre menu 2 ou 3 portions de viande rouge par semaine afin de recharger votre organisme en fer et profiter de sa richesse en acides aminés, deux nutriments indispensables à la force et la brillance des cheveux. Les vitamines B12 et B5 favorisent également la pousse des fibres capillaires." explique la dermatologue.
  • Côté soin, "optez pour des shampooings et des lotions sans rinçage "antichute" qui nourrissent le bulbe et réduisent la perte capillaire."  préconise l'experte. 

Si ce phénomène perdure plus d'un trimestre voire s'accentue, prenez rendez vous rapidement avec votre médecin.

⇒ Il pourra vous prescrire un traitement à base de Minoxidil. "Il se présente sous forme d'une lotion dosée à 2 % pour les femmes et à 5% pour les hommes, à appliquer matin et soir sur le cuir chevelu avec un massage. Il permet de stopper efficacement la chute des cheveux mais à la condition de l'utiliser à vie car ce traitement fonctionne tant qu'il est pris." recommande l'expert.

⇒ En complément, il pourra ajouter des comprimés de finastéride chez l'homme et d'acétate de cyprotérone chez la femme.

⇒ Enfin, en cas d'échec des traitements médicaux, on peut recourir à la chirurgie, par le biais d'une greffe d'implants capillaires, qui nécessitera un budget plus conséquent mais peut aboutir à un résultat esthétique satisfaisant. Des perruques sont également une solution esthétique.

Merci au docteur Nina Roos, dermatologue.