Adénome : définition, cause, évolution, traitement
Un adénome est une tumeur qui se développe sur une glande ou un organe. Généralement bénigne, elle entraine néanmoins des troubles à traiter et doit être surveillée pour éviter une évolution cancéreuse. Explications avec le Dr Monique Quillard, médecin généraliste.
Définition : qu'est-ce qu'un adénome ?
Un adénome est une tumeur bénigne développée au niveau d'une glande (testicule, sein, rein, thyroïde, surrénales, hypophyse…) ou de certaines muqueuses glandulaires (côlon, estomac, rectum, foie, utérus…).
Quelles sont les causes d'apparition d'un adénome ?
Elles ne sont pas connues précisément. "Dans certains cas, comme les adénomes du côlon, il existe un facteur génétique, explique le Dr Monique Quillard, médecin généraliste. On pense aussi que l'alimentation trop riche en protéines animales et pauvre en fibres aurait une responsabilité pour les adénomes coliques".
Quelles sont les localisations de l'adénome ?
L'adénome a pour particularité de copier l'apparence et la structure de la glande sur ou dans laquelle elle se développe. "Il est susceptible d'atteindre toutes les glandes et muqueuses et peut donc concerner quasiment tous les organes. On parle ainsi d'adénomes endocriniens quand il concerne la thyroïde ou l'hypophyse par exemple), d'adénome digestif quand il concerne l'estomac…", précise le Dr Quillard. Certains sont très fréquents, comme l'adénome de la prostate qui touche plus d'un homme sur deux passé 55 ans ou l'adénome du côlon qui concerne 10 % des personnes de plus de 50 ans. D'autres, comme celui du foie, sont plus rares et n'entrainent aucun symptôme.
Adénome de la prostate : symptômes et causes
Il est très fréquent puisqu'il concerne près de 60 % des hommes entre 55 et 70 ans, selon l'Association Française d'Urologie. Il se manifeste par des symptômes urinaires comme un besoin fréquent d'uriner, de jour comme de nuit, des difficultés à se retenir, l'interruption du jet d'urine, la sensation de ne pas avoir complètement vidé sa vessie, des fuites urinaires ainsi que des troubles sexuels. Ces symptômes évoluent progressivement. "Ils sont dus à la compression de l'urètre par l'adénome, gênant la vidange de la vessie. Les complications : infection urinaire, prostatite, rétention aiguë d'urines", indique le médecin.
Adénome hypophysaire
Il s'agit d'une tumeur bénigne endocrinienne. La maladie se manifeste par des troubles variés comme des troubles de la vue, des maux de tête, des étourdissements, des douleurs au visage, de la fatigue et des troubles du sommeil. "Ils peuvent également se manifester par un dérèglement hormonal (l'hypophyse étant le "chef d'orchestre" du système endocrinien), au niveau de la thyroïde, des ovaires, de la sécrétion lactée de la sécrétion de l'hormone de croissance, mais aussi diabète, HTA, dépression, obésité …", précise notre expert.
Adénome pléomorphe
Il s'agit d'une tumeur bénigne des parotides (glandes salivaires). "La tumeur située sous l'oreille, augmente lentement de volume sur plusieurs années et va comprimer le nerf facial entrainant une paralysie du visage. Le diagnostic est confirmé par échographie. Une ponction est nécessaire pour faire le diagnostic différentiel d'adénome ou adénocarcinome", explique le Dr. Quillard.
Adénome surrénalien
Un adénome surrénalien touche une glande surrénale, c'est-à-dire située au-dessus du rein. Il est silencieux très longtemps, puis provoque une hyper sécrétion de cortisol donc une obésité de type androïde, une hypertension artérielle, une grande fatigue et une insuffisance génitale.
Quel est le diagnostic ?
Il est établi en fonction des symptômes décrits par le patient et, lorsque c'est accessible, par une palpation. Par exemple, l'examen indispensable en cas de suspicion d'adénome de la prostate reste le toucher rectal pratiqué vessie vide. Une échographie, voire une IRM peuvent également être prescrites pour déterminer l'importance de la tumeur. Enfin, une biopsie est souvent nécessaire pour différencier l'adénome de l'adénocarcinome.
Quelle est l'évolution d'un adénome ?
Généralement sans danger, l'adénome peut toutefois se transformer en tumeur cancéreuse, c'est-à-dire en adénocarcinome. Plus l'adénome est gros, plus les risques sont élevés. De même, certaines personnes présentent des adénomes multiples qui, lorsqu'elles sont situées sur le côlon notamment, peuvent dégénérer en cancer. "C'est la raison pour laquelle si vous avez des antécécdents familiaux de cancer du côlon, vous devez faire des coloscopies à partir de 50 ans", recommande le Dr. Quillard.
Quels sont les traitements ?
S'il est de petite taille et n'altère pas la qualité de vie, aucun traitement n'est nécessaire. Une surveillance médicale est indispensable.
Dans certains cas, l'ablation chirurgicale de l'adénome à titre préventif peut être pratiquée, lors de la coloscopie par exemple. Cette intervention est effectuée le plus souvent sous endoscopie quand il s'agit de polypes résidant sur les muqueuses (couches de cellules tapissant l'intérieur des organes en contact avec l'air).
Peut on en guérir ?
L'adénome peut récidiver après ablation chirurgicale, essentiellement parce qu'il reste des cellules actives in situ qui vont se multiplier à nouveau. Au niveau du côlon, d'autres adénomes peuvent se développer dans différents endroits du côlon, c'est la raison pour laquelle il faut faire régulièrement des coloscopies tous les 3 à 5 ans selon les cas.
Merci au Dr Monique Quillard, médecin généraliste.