Encéphalopathie : définition, causes, symptômes et traitement
Une encéphalopathie désigne une inflammation du cerveau résultant d'une infection ou d'un dysfonctionnement de l'organisme. Hypertensive, épileptique, de gayet wernicke... Découverte avec le Dr Monique Quillard, médecin généraliste.
Définition : qu'est-ce qu'une encéphalopathie ?
L'encéphalopathie est une pathologie qui touche l'encéphale, la partie du système nerveux central situé dans la boîte crânienne et comprenant les hémisphères cérébraux, le cervelet et le tronc cérébral. Elle peut survenir dans les suites d'une infection, de certaines intoxications ou être une complication par atteinte neurologique d'une maladie chronique.
Encéphalopathie hépatique
"Il s'agit d'une complication de la cirrhose, explique le Dr Monique Quillard, médecin généraliste. Elle est due à une accumulation dans le sang de substances toxiques, notablement éliminées par le foie, et qui finissent par atteindre le cerveau, entraînant des symptômes neuro psychiatriques." L'encéphalopathie hépatique est caractérisée au départ par des modifications du rythme nycthéméral c'est-à-dire le rythme des états de veille et de sommeil au cours de la journée, et un astérixis qui se manifeste par des mouvements anormaux des poignets. Puis l'évolution se fait vers des troubles de la conscience et du comportement, une confusion pouvant aller jusqu'au stade de coma.
Encéphalopathie de Gayet-Wernicke
L'encéphalopathie de Wernicke, qui n'est pas liée à l'aire de Wernicke dédiée au langage, est une pathologie d'ordre neurologique. Ses principales manifestations sont une impossibilité à mobiliser les yeux qui effectuent pourtant des mouvements saccadés (nystagmus), une diplopie (vision dédoublée), une perte de la mémoire à court terme, des difficultés à déglutir. Une confusion mentale et une ataxie (absence de coordination des mouvements et perte d'équilibre) sont retrouvées dans un cas sur dix. Pour traiter une encéphalopathie de Wernicke, on cherche à rétablir le taux de vitamine B1 en l'injectant directement par voie musculaire ou intraveineuse car elle est due à une carence en vitamine B1, souvent à la suite d'une addiction à l'alcool.
Encéphalopathie hypertensive
Il s'agit d'une attaque cérébrale liée à une pression artérielle trop élevée. C'est une urgence médicale.
Encéphalopathie infectieuse
Il s'agit d'une atteinte infectieuse du cerveau. Elle peut être provoqué par l'herpès virus, le virus de la varicelle/zona, le VIH, la rage ou encore des infections infantiles comme la rougeole, la rubéole et les oreillons…
Encéphalopathie épileptique
Elle touche le plus souvent le nourrisson atteint de lésions cérébrales souvent plus diffuses. Elles se manifestent par des crises généralisées symptomatiques (perte de conscience transitoire, contractions musculaires, secousses musculaires…)
Encéphalopathie congénitale
"Elle est provoquée par des mutations génétiques, en particulier les maladies métaboliques d'origine génétique s'accompagnent souvent d'une arriération mentale ", indique le Dr. Quillard.
Encéphalopathie traumatique
Il s'agit d'une dégénérescence progressive des cellules du cerveau. "Elle est souvent due à des traumatismes crâniens répétés : elle se remarque chez les bébés secoués, chez les sportifs (les boxeurs notamment) ou chez les soldats exposés à des explosions ", explique le Dr. Quillard.
Encéphalopathie myalgique
Le syndrome de fatigue chronique ou encéphalopathie myalgique se manifeste par un état de fatigue permanent, même au repos, sans raison apparente, et ceci pendant une période d'au moins 6 mois. Il s'agit d'une pathologie relativement récente dont les causes ne sont pas bien connues. La sensation d'épuisement est parfois accompagnée de diverses douleurs (musculaires, articulaires), de maux de tête, d'insomnies et de pertes de mémoire. Le traitement repose sur la prise de médicaments (pour soulager les douleurs), une bonne hygiène de vie et un dialogue axé sur le plaisir de vivre.
"Certains signes peuvent persister une fois la maladie guérie comme une intense fatigue, des changements d'humeur, des problèmes de mémoire"
Quelles sont les causes ?
Chaque encéphalopathie a une cause d'apparition différente. "L'encéphalopathie hépatique est secondaire à une cirrhose, celle de Gayet-Wernicke est consécutive à une addiction à l'alcool en raison de la carence en vitamine B1 qu'entraine cette dépendance, précise notre expert. Une hypertension artérielle élevée et mal équilibrée est cause de l'encéphalopathie hypertensive. Les encéphalopathies infectieuses sont d'origines virales". Citons également la méningo-encéphalite à tiques, l'encéphalite de Hashimoto, complication de la thyroïdite d'Hashimoto. Enfin, l'encéphalite post-infectieuse peut survenir après une infection virale comme la grippe, la rubéole ou encore la varicelle ou parfois même après des vaccinations.
Quels sont les symptômes ?
Si les symptômes varient suivant la localisation de l'atteinte et la pathologie initiale en cause, ils regroupent fréquemment : maux de tête, troubles de la conscience ou du comportement et signes neurologiques localisés.
Complications
Dans de nombreux cas, l'encéphalopathie n'entraîne que des symptômes légers. Mais les cas graves, bien que très rares, peuvent être mortels. L'évolution de cette maladie dépendra de sa cause : étant imprévisible, il est conseillé de consulter dès les premiers signes. "Certains signes peuvent persister une fois la maladie guérie comme une intense fatigue, des changements d'humeur, des problèmes de mémoire ou encore des troubles de la parole, auditifs ou visuels ", prévient notre expert.
Diagnostic
Il repose sur :
- Un examen neurologique
- Une IRM qui permettrait de révéler un gonflement du cerveau
- Parfois une ponction lombaire afin d'identifier le virus en cause
- Un bilan sanguin
- Un Electroencéphalogramme
Traitement : comment soigner une encéphalopathie ?
La prise d'antalgiques permettra de calmer les maux de tête. Par la suite, le traitement dépend de la cause. "Par exemple, dans le cas d'une encéphalopathie de Gayet-Wernicke, l'adjonction de vitamine B1 et l'arrêt de la prise d'alcool sera prescrit, ajoute le Dr Quillard. En cas d'infection virale, la prise d'antiviraux sera recommandée. Des médicaments anticonvulsivants, tels que la phénytoïne permettra de stopper et de prévenir les convulsions épileptiques. En parallèle des traitements, une prise en charge sera nécessaire (psychologue, rééducation…) car les séquelles sont fréquentes ".
Merci au Dr Monique Quillard, médecin généraliste.