Thyroïdite auto-immune : reconnaître les symptômes et la soigner

Les thyroïdites auto-immunes (la plus connue est Hashimoto) sont dues à un dérèglement immunitaire avec la production d'anticorps qui s'attaquent à la glande thyroïde. Symptômes, cause, échographie de diagnostic et traitement.

Thyroïdite auto-immune : reconnaître les symptômes et la soigner
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La thyroïdite auto-immune (le plus souvent la thyroïdite de Hashimoto) est due à un dérèglement immunitaire avec la production d'anticorps qui s'attaquent à la glande thyroïde. Quels sont les symptômes d'une thyroïdite ? Est-ce grave ? Quelle est l'évolution d'une thyroïdite auto-immune ? Comment la soigne-t-on ?

Définition : qu'est-ce que la thyroïdite auto-immune ?

La thyroïde est une glande située à la partie inférieure du cou, dont le rôle est la sécrétion et la régulation des hormones thyroïdiennes exerçant de nombreuses fonctions dans l'organisme. La thyroïde peut être le siège de maladies dites auto-immunes, par action des propres anticorps de l'organisme contre des cellules thyroïdiennes. On distingue la maladie de Basedow dans laquelle des auto-anticorps se fixent sur la thyroïde et stimulent sa sécrétion d'hormones : il en résulte une hyperthyroïdie. D'autres maladies auto-immunes touchent la thyroïde et entraînent son inflammation : on parle de thyroïdite auto-immune dont l'exemple le plus typique est la thyroïdite de Hashimoto. Initialement, les thyroïdites entraînent une majoration de sécrétion des hormones thyroïdiennes, puis, à l'inverse, une hypothyroïdie s'installe. A des stades avancés, le retour au fonctionnement normal est possible, mais dans certaines formes comme la thyroïdite de Hashimoto, l'hypothyroïdie perdure.

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Schéma d'une thyroïdite auto-immune © alkov - stock.adobe.com

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​​​​​​Quels sont les symptômes d'une thyroïdite auto-immune ?

La thyroïde auto-immune se manifeste le plus souvent par l'apparition d'un goitre, sauf dans un cas spécial, la thyroïdite atrophique, où au contraire elle rapetisse. L'apparition de ce goitre ne cause pas de douleur. Les manifestations sont donc souvent en rapport avec le stade de la thyroïde. Le Dr Scheimann explique que dans sa forme débutante "la thyroïdite peut entraîner une hyperthyroïdie et donc des symptômes comme une nervosité, un amaigrissement, des tremblements, une thermophobie". S'il s'agit d'un stade plus avancé, le médecin précise qu'elle va alors entraîner "'une hypothyroïdie et donc les symptômes associés : prise de poids, fatigues musculaires, difficultés de concentration, chutes de cheveux".

Comment diagnostique-t-on une thyroïdite auto-immune ? Une échographie ?

Le dosage de la TSH, hormone chargée de stimuler la sécrétion des hormones thyroïdiennes, sera défini. Une échographie de la thyroïde puis le dosage des anticorps spécifiques (Anticorps anti-peroxydase)  en cause permettront de confirmer le diagnostic de thyroïdite auto-immune.

Comment soigner une thyroïdite auto-immune ?

Lorsque la thyroïdite ne présente pas de symptômes gênants, aucun traitement n'est demandé. Dans le cas inverse, les symptômes gênants seront traités grâce à des hormones thyroïdiennes de synthèse. Le traitement peut être nécessaire à vie en l'absence de résolution des symptômes.

 

Quelle prévention pour éviter une thyroïdite auto-immune ?

Dans le cadre d'une prévention de la thyroïdite auto-immune, il n'existe pas réellement d'attitude à adopter afin d'éviter la thyroïdite auto-immune. Le Dr Scheimman précise toutefois que "la consommation régulière de produits de la mer (poissons apportant de l'iode), une activité physique journalière et l'arrêt du tabac contribuent à réduire les risques de dysfonctionnement thyroïdien". Il peut également être bon de surveiller certaines personnes présentant différents facteurs de risques : les femmes (entre 30 et 60 ans) et les personnes ayant des antécédents familiaux ou personnels de maladie auto-immune.

Quelles sont les causes d'un dérèglement de la thyroïde ?

De nombreuses causes sont à l'origine d'un dérèglement thyroïdien :

  • Une maladie auto-immune comme dans la maladie de Basedow (hyperthyroïdie la plus fréquente), la thyroïdite d'Hashimoto (hypothyroïdie la plus fréquente) ou l'hypothyroïdie spontanée atrophique
  • Des adénomes (nodules thyroïdiens) comme dans l'adénome toxique ou le Goitre multihétéronodulaire toxique qui sécrètent de façon anormale des hormones thyroïdiennes en excès
  • Un virus (virus coxsackie, ourlien ou adénovirus) dans la thyroïdite de De Quervain
  • Des médicaments : Cordarone®, produits de contraste iodés utilisés pour l'imagerie médicale ou hormones thyroïdiennes de certains cocktails amaigrissants illégaux par exemple
  • Un traitement : ablation partielle ou totale de la thyroïde, des traitements par iode radioactif ou radiothérapie externe ;
  • Un accouchement (entre 6 semaines et 3 mois) dans la thyroïdite du post-partum
  • A la naissance à cause d'une malformation de la glande ou un dysfonctionnement
  • Par une carence en iode (Rare en France depuis que les sels de table sont supplémentés en iode)
  • Secondaire à une maladie de l'hypophyse ou de l'hypothalamus.

Merci au Docteur Alain Scheimann, endocrinologue et auteur de Et si c'était la thyroïde ? (In Press, 2017)

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