Hypothyroïdie : symptômes, femme, traitements, c'est quoi ?
L'hypothyroïdie se caractérise par un manque d'hormones thyroïdiennes. Elle touche principalement les femmes, avec une incidence qui augmente entre 35 et 60 ans. Le traitement de référence est la lévothyroxine en médicament.
L'hypothyroïdie est l'affection thyroïdienne la plus fréquente. Elle touche 1 à 2% de la population française, principalement les femmes, avec une incidence qui augmente entre 35 et 60 ans. Au cours d'une hypothyroïdie, le fonctionnement de la glande thyroïde est ralenti. La production d'hormones thyroïdiennes, T3 ou T4, est diminuée ou absente et insuffisante pour assurer un bon fonctionnement de l'organisme. Il s'ensuit un ralentissement de nombreuses fonctions. Une augmentation de volume de la thyroïde accompagnée d'un goitre peut survenir de même qu'une prise de poids. Le diagnostic est confirmé par le dosage sanguin des hormones thyroïdiennes, T3 et T4, ainsi que de la TSH.
Qu'est-ce que l'hypothyroïdie ?
L'hypothyroïdie correspond à un dysfonctionnement de la thyroïde, glande qui sécrète les hormones thyroïdiennes. La thyroïde est située dans le cou en avant de la partie initiale de la trachée. L'hypothyroïdie, à l'inverse de l'hyperthyroïdie, est la conséquence d'une faible production d'hormones par la glande thyroïde. Cette pathologie concerne surtout les femmes à partir de 50 ans.
Hypothyroïdie fruste
Alors que l'hypothyroïdie "franche" se définit par des symptômes d'hypothyroïdie, une baisse de l'hormone T4 et une augmentation de la TSH, l'hypothyroïdie "fruste", plus fréquente, est une forme pauci ou asymptomatique d'hypothyroïdie. Le traitement par lévothyroxine n'est pas systématique en cas d'hypothyroïdie fruste.
Qu'est-ce que l'hypothyroïdie congénitale ?
L'hypothyroïdie congénitale est une maladie génétique rare qui concerne 1 nouveau-nés sur 3 500 en France. Présente dès la naissance, l'hypothyroïdie congénitale se caractérise par une faible activité de la thyroïde. Ce déséquilibre hormonal peut entraîner de sérieuses complications, notamment un retard mental et un retard de croissance. Le dépistage est effectué systématiquement quelques jours après la naissance d'un bébé (mesure du taux de TSH). En cas d'hypothyroïdie, un traitement à base de lévothyroxine devra être rapidement instauré pour substituer la thyroxine défaillante et permettre à l'enfant de développer tout son potentiel intellectuel.
Quels sont les symptômes de l'hypothyroïdie ?
Les manifestations de l'hypothyroïdie sont la conséquence d'un ralentissement de nombreuses fonctions de l'organisme. Les symptômes caractéristiques de l'hypothyroïdie sont notamment :
- une fatigue importante, une envie de dormir, un manque de tonus,
- une frilosité excessive et des crampes,
- des symptômes dépressifs,
- une chute de cheveux,
- des ongles cassants
- des troubles du cycle menstruel
- des pertes de mémoire, des difficultés à se concentrer,
- un ralentissement du rythme cardiaque,
- une constipation, des ballonnements,
- une peau sèche, froide et épaisse,
- une prise de poids est possible malgré une alimentation normale,
- une baisse de la libido (désir diminué) peut être constatée.
D'intensité variable, les symptômes de l'hypothyroïdie ne sont pas spécifiques. Aussi, un symptôme isolé ne peut seul prédire une hypothyroïdie.
Quelles sont les causes de l'hypothyroïdie ?
L'hypothyroïdie est dû soit à une défaillance de la thyroïde elle-même, on parle alors d'hypothyroïdie primaire, soit à une défaillance de l'hypophyse ou de l'hypothalamus, on parle alors d'hypothyroïdies secondaire et tertiaire. La thyroïde peut mal fonctionner à cause d'un déficit en iode (très rare), d'une maladie auto-immune dite thyroïdite de Hashimoto qui entraîne la destruction progressive de la glande, dans les suites d'un traitement à l'iode radioactif, ou de la prise de certains médicaments comme l'amiodarone. Une ablation de la thyroïde ou une consommation excessive d'aliments dits "goitrigènes" (crucifères, patates douces, arachides, millets...) peuvent aussi être en cause.
Diagnostic : dosage de la TSH
Afin de détecter une hypothyroïdie, le médecin procédera à des examens qui évalueront le fonctionnement de la glande thyroïde. Le premier examen à pratiquer en cas de suspicion est un dosage de la TSH (thyréostimuline), hormone thyréotrope qui est l'hormone stimulant la sécrétion des hormones thyroïdiennes. Toutefois, il n'est pas recommandé de réaliser un dosage de la TSH s'il n'y a pas de signes cliniques évocateurs d'un dysfonctionnement de la thyroïde. A savoir que l'on ne dose pas directement les hormones thyroïdiennes car la variation de la TSH est plus rapide et plus révélatrice de l'état thyroïdien. En cas de doute, seront alors contrôlées et mesurées les hormones thyroïdiennes : la triiodothyronine (dite T3) et la thyroxine (T4) avant la mise en place du traitement.
► Hypothyroïdie avérée : TSH > 10 mUI/L et T4L < à l'intervalle de référence du laboratoire.
► Hypothyroïdie fruste (forme pauci ou asymptomatique) : TSH > l'intervalle de référence du laboratoire sur au moins 2 prélèvements à 6 semaines d'intervalle minimum et une T4L dans l'intervalle de référence.
Une fois le diagnostic fait, un bilan est nécessaire pour rechercher des complications, notamment cardiaques, mais aussi la cause du problème hormonal. A noter que le dosage des anticorps anti-TPO n'est pas indiqué pour poser le diagnostic d'une hypothyroïdie. En revanche, il est nécessaire pour détecter une origine auto-immune de la maladie (par exemple, une maladie de Hashimoto). Si la personne est bien équilibrée sous traitement par lévothyroxine, la surveillance s'effectue annuellement par un interrogatoire, un examen clinique et un dosage de la TSH.
Quand consulter ?
"Même si les causes de l'hypothyroïdies sont nombreuses, dans la plupart des cas on ne traite une hypothyroïdie qu'en cas de symptômes gênants au quotidien. Une fatigue anormale et prolongée, une frilosité, une prise de poids ou un essoufflement doivent faire consulter sans tarder pour doser la TSH", insiste le Dr Claire Lewandowski, médecin spécialisé en médecine générale, addictologie et psychiatrie. Fatigue, prise de poids, constipation… Nombre de maux d'apparence banale peuvent être les signes d'un dysfonctionnement de la thyroïde. Une consultation auprès de son médecin généraliste et une prise de sang suffisent pour orienter le diagnostic en cas de symptôme. Une consultation avec un endocrinologue est recommandée dans certains cas :
- patient non équilibré,
- antécédent de cardiopathie ischémique,
- présence d'un nodule, d'un goitre,
- grossesse ou désir de grossesse.
Quel est le traitement d'une hypothyroïdie ?
L'hypothyroïdie est une maladie que l'on ne guérit pas, mais que l'on peut contrôler grâce à la prise d'hormones de substitution afin de rétablir un métabolisme normal. En cas d'hypothyroïdie avérée, le traitement de référence est médicamenteux, avec la lévothyroxine (hormone de synthèse thyroxine (T4)), qui est aujourd'hui prescrite à environ 3 millions de personnes en France. La lévothyroxine est un médicament à marge thérapeutique étroite. Le traitement de l'hypothyroïdie est individualisé. Le choix de la dose initiale dépend des caractéristiques du patient, à savoir de son âge, de son poids, de l'état cardiaque et de la sévérité ainsi que de la durée de l'hypothyroïdie. Un suivi médical régulier est nécessaire pour dépister un surdosage ou un sous-dosage du traitement d'hormones thyroïdiennes qui peut provoquer des symptômes d'hyperthyroïdie. Généralement, un dosage de la TSH est prescrit entre 6 et 8 semaines après le début du traitement, ou après tout changement de dose ou de spécialité. Ensuite, la surveillance s'effectue une fois par an, par un interrogatoire, un examen clinique et un dosage de la TSH.
L'activité de la thyroïde augmente pendant la grossesse d'environ 50 %.
Existe-t-il des traitements naturels de l'hypothyroïdie ?
Même si la prise quotidienne d'hormones thyroïdiennes tout au long de sa vie reste le seul remède contre une hypothyroïdie, dans certains cas, toujours après l'avis de son endocrinologue, il est possible de se traiter avec des remèdes naturels. Un apport alimentaire en iode peut être complété par de la L-tyrosine et du zinc par exemple qui interviennent dans la synthèse des hormones thyroïdiennes. Une alimentation équilibrée permet aussi de limiter les carences en fer par exemple, parfois responsables d'un ralentissement de la thyroïde. Coté plantes, l'ashwaghanda et le guggul sont réputées pour leur effet stimulant sur la thyroïde.
Hypothyroïdie et grossesse : que faire ?
L'activité de la thyroïde augmente pendant la grossesse d'environ 50 % pour maintenir l'équilibre thyroïdien et compenser les besoins. En cas d'hypothyroïdie maternelle avérée, il peut y avoir des conséquences pour la femme enceinte et le bébé à naître : fausse couche, naissance prématurée, faible poids de naissance, troubles d'apprentissage… Les femmes qui veulent avoir un enfant et ont une hypothyroïdie doivent consulter leur médecin pour en parler. Rapidement, dès qu'elles apprennent leur grossesse. Les doses de lévothyroxine doivent être majorées dès le début de la grossesse. Chez les femmes ayant des risques accrus de développer une hypothyroïdie (antécédents familiaux de dysthyroïdies, maladies auto-immune…), ou rencontrant des difficultés de procréation (infertilité, fausses couches…) ou encore en parcours PMA, la Haute Autorité de Santé recommande de doser la TSH en période préconceptionnelle ou en début de grossesse.
► Traitements : En cas d'hypothyroïdie diagnostiquée en début de grossesse, la monothérapie par la lévothyroxine est le traitement de référence. La monothérapie par liothyronine est contre-indiquée.
Comment perdre du poids ?
La prise de poids causée par l'hypothyroïdie est en partie liée à la survenue d'œdèmes. Grace à un traitement équilibré avec des valeurs hormonales revenues dans les normes (en particulier une TSH inférieure à 2,5 mUI/l), il n'y a aucune raison pour que cette prise de poids demeure ou se poursuive. N'hésitez pas à consulter un médecin nutritionniste pour être accompagné dans votre perte de poids.
Source : "Dysthyroïdies : la HAS publie un socle complet de recommandations", communiqué de presse HAS, 14 mars 2023