Gamète : femelle, mâle, rôle dans la fécondation
Chez l'être humain, on distingue les gamètes mâles (spermatozoïdes) des gamètes femelles (ovules). Les deux types de gamètes sont mis en contact lors d'un rapport sexuel ou éventuellement lors d'une fécondation in vitro. L'union des deux gamètes (fécondation) peut donner lieu à la formation d'un embryon.
Définition : qu'est-ce qu'un gamète ?
"Un gamète est la cellule spécialisée qui va permettre à un individu d'avoir une reproduction. Il correspond à l'ovocyte ou ovule chez la femme et au spermatozoïde chez l'homme " définit le Dr Mikaël Agopiantz, Chef de service de Médecine de la reproduction au CHRU de Nancy.
Quelles différences entre un gamète femelle et un gamète mâle ?
"Les gamètes mâle et femelle sont comparables sur le plan génétique : ils ont un patrimoine génétique qui correspond à la moitié d'un patrimoine complet. En revanche, ils sont très différents sur les plans physiologique et fonctionnel " informe le médecin. "L'ovocyte est une grosse cellule, avec un gros noyau et un grand cytoplasme et il est immobile. Le spermatozoïde est une petite cellule très spécialisée qui a 3 fonctions : le flagelle lui permet de bouger et de se frayer un chemin du fond du vagin jusqu'à l'ovule, des protéines présentes à l'avant de la tête lui permettent de se frayer un chemin dans les cellules autour de l'ovule et enfin le noyau présent dans la tête lui permet la transmission du patrimoine génétique " décrit le Dr. Mikaël Agopiantz,
Caryotype d'un gamète
"Les gamètes mâle ou femelle ont chacun 23 chromosomes avec 1 chromosome X pour les ovocytes et 1 chromosome X ou Y pour les spermatozoïdes. Ils ont la moitié du futur patrimoine génétique de l'individu pour que le zygote (futur bébé), ait un patrimoine génétique complet " indique le spécialiste.
Rôle et fonction dans la fécondation
"Le rôle de chaque gamète est d'apporter la moitié du patrimoine génétique lors de la création du zygote, stade initial du développement embryonnaire. Alors que le spermatozoïde apporte majoritairement le patrimoine génétique, l'ovule a en outre d'autres rôles : il transmet également les mitochondries, particules intracellulaires qui font l'énergie ; le cytoplasme, intérieur de l'ovule, est aussi très important pour les premières étapes du développement embryonnaire " explique Mikaël Agopiantz. Ainsi, l'ovule amène plus que son propre patrimoine génétique.
Anomalies des gamètes : causes
Les gamètes peuvent présenter des anomalies quantitatives (même si ce sont des anomalies qui ne sont pas des anomalies en tant que telles du gamète). "Cette problématique quantitative de production de gamètes est assez fréquente. Cela peut correspondre chez l'homme à des anomalies du nombre de spermatozoïdes éjaculés ; chez la femme à des troubles de l'ovulation (non ovulation ou ovulation dysfonctionnelle liée à une anomalie de la réserve ovarienne ou de la commande ovarienne) " explique le Dr. Mikaël Agopiantz. Les anomalies des gamètes peuvent être qualitatives. "Les anomalies morphologiques des spermatozoïdes se voit lors de l'analyse de sperme. Elles peuvent par exemple concerner la tête, le flagelle. L'ovule, lui, peut être granuleux, avoir une enveloppe épaissie, irrégulière. Ces anomalies morphologiques de l'ovule sont constatées lors d'une fécondation in vitro." Les gamètes peuvent aussi présenter des anomalies fonctionnelles, par exemple un problème de mobilité des spermatozoïdes (asthénospermie). "Toutes ces anomalies peuvent diminuer la fertilité " informe le Dr Mikaël Agopiantz. "En dernier lieu, il peut y avoir des anomalies génétiques : des anomalies chromosomiques concernant un chromosome ou un gros fragment de chromosome ou des problématiques génétiques avec une anomalie sur un ou plusieurs gènes, soit avec transmission d'une maladie présente chez les parents ou une modification du gène au moment de la création d'un nouvel individu " indique le médecin. "Les anomalies chromosomiques peuvent aboutir à une fausse couche, à une mort fœtale in utero ou encore à la naissance d'un enfant porteur d'un syndrome ou d'un handicap " précise le médecin.
Anomalies des gamètes : que faire ?
Si les anomalies des gamètes sont quantitatives (de façon non complète) ou qualitative hors problèmes génétiques, des procédures d'insémination intra-utérine ou de fécondation in vitro peuvent être proposées. Si l'anomalie quantitative est totale, "sont proposées des techniques d'assistance médicale à la procréation avec tiers donneur (don d'ovocytes ou de spermatozoïdes) " indique le Dr. Mikaël Agopiantz. "En France, lorsqu'il y a des maladies génétiques ou des anomalies chromosomiques connues chez les parents, un diagnostic pré-implantatoire peut être effectué. Il s'agit d'une analyse génétique de l'embryon pour savoir si l'embryon est porteur d'une maladie ou d'un syndrome " informe-t-il. "Ce diagnostic pré-implantatoire est limité en France au fait que l'anomalie spécifique recherchée ait été démontrée comme présente chez l'un ou l'autre des parents. Il n'est pas possible de tester les chromosomes d'embryons en cas de fausses couches à répétition ou d'anomalies chromosomiques itératives, ni en cas de FIV avec échecs de transfert d'embryon " souligne le spécialiste. "C'est pourquoi la plupart des spécialistes de la question demandent de pouvoir faire un testing des embryons dans certaines circonstances médicales."
Don de gamète : en quoi ça consiste ?
Le don de gamètes consiste à donner ses spermatozoïdes ou ses ovocytes pour qu'une personne infertile puisse bénéficier d'une assistance médicale à la procréation. "Le don de spermatozoïdes dans le cadre médical existe depuis les années 1970 et a été grandement développé par le fait qu'on puisse les congeler avec une bonne fonction après décongélation. Le don d'ovocytes a été plus tardif et s'est grandement développé dans les années 2000 grâce à la vitrification ovocytaire (congélation ultra rapide) " indique le médecin. "En France, le don d'ovocytes et de spermatozoïdes est réservé aux couples hétérosexuels dans le cadre d'une infertilité dite médicale. La future Loi sur la bioéthique fera peut-être bouger cela " précise-t-il.
Merci au Dr Mikaël Agopiantz, Chef de service de Médecine de la reproduction au CHRU de Nancy.