Mort cérébrale : définition, causes, peut-on se réveiller ?

La mort cérébrale ou mort "encéphalique" correspond à l'arrêt de l'activité du cerveau. Le don d'organes est possible dans cet état. Quels sont les signes de la mort cérébrale ? Quel est le délai pour débrancher le patient ?

Mort cérébrale : définition, causes, peut-on se réveiller ?
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Le terme de mort cérébrale ou mort encéphalique désigne l'état dans lequel les fonctions du cerveau sont à l'arrêt et le cœur continue de fonctionner. Cet état peut être causé par un arrêt cardiaque ou un AVC par exemples. Il est possible de prélever des organes sur un patient en état de mort cérébrale si l'accord est prouvé. Quels sont les signes d'une mort cérébrale ? Peut-on se réveiller ? Quel est le délai pour débrancher un patient en état de mort cérébrale ?

Définition : Quand parle-t-on de mort cérébrale ?

La mort encéphalique ou "mort cérébrale" désigne un état dans lequel toutes les fonctions cérébrales sont arrêtées alors que les fonctions cardiaques sont maintenues. Le patient est alors bien décédé.

Qu'est-ce qui provoque la mort cérébrale ?

Généralement, les morts encéphaliques font suite à un manque d'oxygène prolongé après arrêt cardiaque par exemple, à des lésions cérébrales traumatiques ou à un AVC. La mort encéphalique est irréversible.

Quels sont les signes d'une mort cérébrale ?

"Le contexte est important car cette situation n'est possible que chez un patient qui se trouve en réanimation. On ne peut pas dire d'une personne décédée dans la rue qu'elle est en mort encéphalique" avertit le Pr Sigismond Lasocki, médecin Anesthésiste-Réanimateur. Certains signes permettent d'affirmer l'état de mort cérébrale : "Le patient est dans un coma très profond, il n'a aucune réaction, il n'a aucun réflexe et il ne respire pas tout seul", poursuit le médecin réanimateur.

Est-il possible de se réveiller d'une mort cérébrale ?

"Non, si on est mort, on est mort ! Ce qui est possible, en revanche, c'est d'être en état de mort apparente (notamment en cas d'hypothermie…). Pour établir le diagnostic de mort encéphalique, il faut que le patient n'ait aucun médicament d'anesthésie qui circule et qu'il ne soit pas en hypothermie", affirme le spécialiste.

Comment diagnostiquer la mort cérébrale ?

"On examine le patient, on vérifie qu'il n'a aucune réactivité, aucun réflexe archaïque persistant, qu'il ne respire pas tout seul, on fait même une prise de sang après l'épreuve d'apnée pour vérifier s'il y a du gaz carbonique dans le sang car il y en a qui s'accumule lorsqu'on ne respire pas. L'ensemble de ces éléments nous permet de faire le diagnostic de mort encéphalique. A partir de ce moment-là, on peut affirmer cliniquement que le patient est mort. Son cœur continue à battre parce que c'est un muscle qui a sa propre "pile" il continue à battre tant qu'il a suffisamment d'oxygène pour fonctionner, c'est-à-dire tant que le patient est branché à une machine pour le faire respirer", explique le médecin réanimateur.

Il est possible de faire un don d'organes en état de mort cérébrale

Quel délai pour débrancher en cas de mort cérébrale ?

"Le patient est mort, continuer à le faire respirer n'a donc pas de sens. Dès lors que la mort est prononcée, il n'y a pas de raison d'attendre pour débrancher le patient. On peut le laisser en attendant que la famille vienne mais c'est symbolique", souligne le spécialiste.

Mort cérébrale et don d'organes

Dès que l'on a établi ce diagnostic clinique, le médecin réanimateur peut débrancher la machine et faire le certificat de décès. Mais, tant que le patient est sous respirateur, le sang est oxygéné et les organes sont perfusés : on peut alors faire un prélèvement d'organes. "Toutefois, cela nécessite de prouver la mort encéphalique, soit en faisant un électroencéphalogramme avec au moins 30 minutes d'enregistrement, deux fois, à quatre heures d'intervalle, soit en effectuant un angioscanner cérébral qui nous prouve qu'il n'y a plus de circulation du sang dans le cerveau. A ce moment-là, on discute avec les proches pour savoir si le patient souhaitait donner ses organes ou non", nuance le Pr Sigismond Lasocki.

Merci au Pr Sigismond Lasocki, médecin Anesthésiste-Réanimateur et chef du pôle ASUR (Anesthésie, SAMU, Urgences Réanimation) au CHU d'Angers

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