Pilule progestative : liste, effets secondaires, pour qui ?

Pilule progestative : liste, effets secondaires, pour qui ?

Les pilules progestatives ne contiennent qu'un progestatif de synthèse. Elles sont principalement prescrites en cas de contre-indication aux pilules combinées ou en cas de règles douloureuses ou abondantes.

Contrairement à la pilule contraceptive combinée (aussi appelée œstroprogestative), la pilule progestative ne contient pas d’œstrogènes et contient un progestatif de synthèse. 

Qu'est-ce qu'une pilule (micro) progestative ?

Une pilule progestative est un traitement hormonal contenant seulement une hormone dérivée de la progestérone (le désogestrel ou le lévonorgestrel), par opposition aux pilules oestro-progestatives qui contiennent une association d'œstrogènes (de synthèse ou naturel) et d'un progestatif. "La classification "microprogestative"/"progestative" est artificielle et fait référence au type et au dosage du progestatif contenu dans la pilule. On les oppose classiquement aux "macroprogestatifs" qui sont des progestatifs inhibant fortement l'ovulation", précise le Dr Claire Proust, gynécologue médicale. 

Quels sont les noms des pilules progestatives en France ?

Exemples de pilule microprogestative : Désogestrel 75 (Optimizette ® Cérazette ®)

Exemple de pilule progestative : Drospirénone (SLINDA®)

Exemples de macroprogestatifs : Acétate de Cyprotérone (Androcur®), Acétate de Chlormadinone (Luteran®), Acétate de Nomégestrol (Lutenyl®)

Comment agit une pilule progestative ?

Il existe plusieurs mécanismes d'action des progestatifs :

  • Épaississement de la glaire cervicale empêchant le passage des spermatozoïdes du vagin dans l'utérus.
  • Atrophie de la muqueuse de l'utérus qui empêche la nidation.
  • Inhibition de l'ovulation qui est inconstante et qui va dépendre du type de progestatifs et de la sensibilité de chaque femme, qui peut varier au cours du temps.

Dans quels cas une femme peut-elle prendre une pilule progestative ?

Les pilules microprogestatives peuvent être prescrites chez toutes les femmes désireuses d'une contraception orale. Elles sont cependant principalement prescrites en cas de contre-indication aux pilules oestro-progestatives. Certaines ont des indications spécifiques (exemple : le Dienogest 2 mg est recommandé dans la prise en charge de l'endométriose) et n'ont pas l'étiquette "contraception". Chez certaines personnes, les progestatifs peuvent arrêter les règles, ce qui peut être un confort notamment en cas de règles douloureuses ou abondantes.

Quels sont les risques et effets secondaires les plus fréquents ?

Les risques des microprogestatifs sont faibles (pas d'augmentation du risque vasculaire, pas d'augmentation du risque d'augmentation du cancer du sein démontrée). C'est pourquoi ils peuvent être proposés à la majorité des femmes en âge de procréer. "Certains macroprogestatifs augmentent le risque de tumeur bénigne du cerveau (méningiome). Ce risque augmente avec la durée d'utilisation, la dose et l'âge de la femme. Ce risque est démontré pour certaines molécules (acétate de cyprotérone par exemple). Des études complémentaires sont en cours pour les autres progestatifs. Il est cependant possible de les prescrire dans des cas particuliers (hyperpilosité sévères, endométriose, pathologies mammaires, etc). Une surveillance est alors mise en place avec des IRM cérébrales régulières", explique notre interlocutrice. La survenue des effets indésirables varie selon les personnes et selon le type de progestatif. Les effets secondaires fréquents des progestatifs sont :

  • les saignements indésirables irréguliers d'abondance variable,
  • l'acné
  • une prise de poids
  • une baisse de la libido
  • des modifications de l'humeur.

Quelles sont les contre-indications ?

"Les progestatifs sont contre indiqués en cas de maladie du foie sévère (cirrhose par exemple), d'antécédent de tumeur dépendante des hormones (exemple cancer du sein), de méningiome, de caillot dans les veines ou les artères en cours", liste la gynécologue.

La pilule progestative est-elle efficace ?

Utilisée parfaitement, la pilule progestative est efficace à 99.7 % en théorie. Les oublis, les prises de pilule en cas de nausées ou de diarrhées et les interactions avec certains médicaments peuvent toutefois altérer son efficacité. Pour toutes ces raisons, on estime l'efficacité de la pilule à 91% dans l'usage courant. 

Quand démarrer sa pilule ?

Pour démarrer la pilule c'est soit le 1er jour des règles et la pilule est efficace d'emblée, soit à n'importe quel moment dans le cycle mais elle ne sera efficace qu'au bout de 7 jours.

Que faire en cas d'oubli ?

Un oubli se définit par l'absence de prise du comprimé supérieur à 12 h à partir de l'heure habituelle de prise. En cas d'oubli, il faut prendre le comprimé oublié d'emblée puis poursuivre la prise des autres comprimés à l'heure habituelle. La pilule ne redeviendra efficace qu'au bout de 7 jours, il est donc conseillé d'associer un autre moyen de contraception durant cette période. Si il y a eu un rapport sexuel dans les 5 jours précédents l'oubli, prendre une contraception d'urgence (à base de levonogestrel Norlevo  ou DIU Cuivre). Si la plaquette présente des comprimés placebos (SLINDA), et que l'oubli survient la dernière semaine avant les comprimés placebos, ne pas les prendre et enchainer avec une nouvelle plaquette.

Quel est le prix d'une pilule progestative ? Est-elle remboursée ?

La pilule progestative est prescrite par un médecin généraliste, un gynécologue ou une sage-femme, puis elle est délivrée en pharmacie et dans les centres de planification sur ordonnance médicale. Selon les marques, le prix varie de 1.88 à 14 euros par boîte (prix indicatif public). Certaines pilules sont remboursées à 65% par l'Assurance Maladie et sachez qu'il existe des génériques. 

A savoir : la pilule est prescrite pour une durée limitée (au maximum un an, par période de trois mois renouvelables).

Merci au Dr Claire Proust, gynécologue médical à Tours.