L'avenir est-il à la médecine prédictive ? Quelle est la fiabilité de ces tests ?
Cancer du sein, maladie d'Alzheimer, arthrose et compagnie... Connaître à l'avance son futur médical est désormais plus ou moins possible. Mais peut-on vraiment se fier à ces tests qui nous disent comment notre patrimoine génétique risque d'influencer notre vie ?
Réponse de Normand : ça dépend. Ca dépend des maladies et des tests. D'abord, parce que certains sont aujourd'hui bien rodés après des années d'existence et d'amélioration alors que d'autres n'en sont qu'à leurs débuts, avec les imperfections que cela peut comporter.
Mais surtout, beaucoup des maladies aujourd'hui dépistées sont dites multi-factorielles. Cela signifie que le test peut mesurer un "terrain favorable" mais qu'il ne prend pas en compte tous les autres facteurs qui vont entrer en ligne de compte pour que la maladie se développe ou non, à commencer par le facteur "chance".
Une simple indication
Exemple : même si votre risque de devenir asthmatique, selon le test, est trois fois plus élevé que la moyenne, il ne s'agit toujours que d'un risque et la probabilité est loin d'être de 100% Outre le facteur chance, le développement de la maladie dépend aussi de l'environnement dans lequel vous vivez, des allergènes auxquels vous serez exposés, etc. C'est encore plus vrai pour des maladies type cancers. Certes, vous pouvez être prédisposée au cancer du sein ou à celui du côlon. Mais le simple fait d'avoir une hygiène de vie adaptée, avec une activité physique régulière, une alimentation riche en fruits et légumes, un contrôle du surpoids, peut suffire à réduire considérablement vos risques.Selon les maladies, les tests prédictifs donnent donc une indication intéressante, à prendre en compte mais surtout pas pour argent comptant. Certains restent tout de même sans appel : trisomie 21, chorée de Huntington, drépanocytose, phénylcétonurie, mucoviscidose.... Si le test est positif (sauf erreur de manipulation), le patient est atteint par la maladie. Reste à déterminer si des soins et un mode de vie appropriés peuvent retarder ou réduire les symptômes. Pour des maladies comme la schizophrénie, la maladie d'Alzheimer ou encore le diabète, le test ne fournit qu'une indication à prendre avec beaucoup de précautions.