Ce n'est pas un rhume mais la coqueluche : ce symptôme fait la différence (mettez un masque)

Les cas de coqueluche flambent en France : "Les différents indicateurs de surveillance de la coqueluche confirment une situation épidémique installée sur le territoire avec une circulation de la bactérie très importante au cours du premier semestre 2024 et qui s'intensifie ces dernières semaines" informe Santé Publique France le 28 juin. La coqueluche n'est pas uniquement une maladie infantile, elle touche également les adultes et c'est une maladie longue à guérir.

Après contamination par la bactérie bordetella pertussis, la période d'incubation de la coqueluche est en moyenne de 2 semaines. Elle peut varier entre 7 jours et trois semaines. Cette première phase est marquée par l'absence de symptômes (le patient est asymptomatique). Après cette phase d'incubation, une rhinorrhée peut survenir. "Aux prémices, la coqueluche est facilement confondue avec un rhume, en raison de l'écoulement nasal" précise le Dr Sophie Bauer, médecin et présidente du SML (syndicat des médecins libéraux).

La seconde phase est la phase paroxystique, qui se caractérise par une toux persistante, qui dure en moyenne 7 jours. "Le symptôme phare de la coqueluche est la toux, nous confirme le Docteur Sophie Bauer. La toux est particulière : elle est sèche, saccadée et survient par quintes." Les accès de toux en cas de coqueluche sont soudains et provoquent des spasmes (toux spasmodique). "Il s'agit d'une toux majeure pouvant aller jusqu'aux vomissements. La toux en cas de coqueluche est très invalidante, en raison des quintes. Les quintes prolongées sont associées à une reprise de la respiration (inspiration) compliquée. La toux peut empêcher le patient de respirer", poursuit le médecin. Lors de cette inspiration difficile, l'émission d'un son aigu est possible, nommé parfois "le chant du coq". 

"Chez les tout-petits, les quintes de toux sont impressionnantes et provoquent parfois des accès de cyanose, une coloration bleutée de la peau en raison d'un manque d'oxygène, des bradycardie (rythme cardiaque inférieur à la normale) ainsi que des apnées" liste le Dr Bauer. La coqueluche engendre également une fatigue qui traîne longtemps. En revanche, la fièvre ne fait pas partie des symptômes." Chez l'adulte, la toux est exacerbée la nuit car la position allongée n'est pas en faveur d'un drainage correct des bronches. "La coqueluche touche surtout les adultes après 60 ans, car leur immunité vaccinale s'est émoussée voire a disparu. Il est très important de vacciner les personnes de plus de 60 ans, en particulier si elles ont des petits-enfants, pour une protection optimale de la transmission de la bactérie. La coqueluche est l'une des causes de mortalité infantile dans le monde. Le nourrisson doit être protégé de cette maladie potentiellement grave pour lui. En cas de surinfection, une pneumonie peut survenir voire des signes neurologiques graves. La bactérie se met au niveau pulmonaire, mais peut aussi causer des infections multiviscérales. La coqueluche est une maladie qui peut être mortelle chez le nouveau-né. Les risques sont majeurs chez le tout-petit. L'adulte immunodéprimé peut aussi présenter une coqueluche sévère."

Le Dr Sophie Bauer rappelle l'importance capitale de se faire vacciner en cas de grossesse et pas uniquement lors des épidémies de coqueluche. "La vaccination contre la coqueluche chez la femme enceinte peut avoir lieu entre la 20e et la 36e semaine d'aménorrhée. À la naissance et jusqu'à ses 3 mois, le bébé profite de l'immunité de sa mère, par la transmission des anticorps. Sinon, chez le tout-petit âgé entre 0 et 3 mois, l'hospitalisation est systématique en cas de coqueluche, par principe de précaution. Le traitement repose essentiellement sur les macrolides, des antibiotiques efficaces contre la bactérie bordetella pertussis. En plus d'être recommandée chez la femme enceinte, un rappel vaccinal est conseillé chez l'adulte entre 25 et 40 ans. Une antibioprophylaxie est souvent prescrite chez les sujets contacts du malade en cas de non vaccination anti-coqueluche dans les cinq années précédentes" conclut le Dr Sophie Bauer.

Merci au Docteur Sophie Bauer, chirurgien thoracique et vasculaire et président du SML (syndicat des médecins libéraux).