Générations de pilules : tableau, liste, différences
1, 2, 3, 4... Différentes générations de pilules sont commercialisées en France selon la nature du ou des progestatifs qu'elles contiennent. Leurs indications, effets secondaires ou risques ne sont pas les mêmes.
La pilule contraceptive est un moyen de contraception féminin destinée à éviter une grossesse. Elle contient des hormones, on dit donc qu'il s'agit d'une contraception hormonale. Il existe deux grandes catégories :
► les pilules qui contiennent à la fois un estrogène et un progestatif sont appelées contraceptifs oraux combinés. Il s'agit des pilules classiques, les plus couramment prescrites. Elles sont classées par "génération" en fonction de leur ancienneté. Aussi les pilules de 3e génération sont plus récentes que celles de 2e génération. Ce qui les distingue, c'est la nature du progestatif qu'elles contiennent.
► les pilules microdosées ou appelées aussi "microprogestatives" qui contiennent beaucoup moins (ou pas du tout) d'estrogènes. Elles sont conseillées aux femmes qui ont un risque de thrombose : les fumeuses, celles qui font de l'hypertension ou du diabète ou pendant la période d'allaitement.
Quelles sont les pilules de 1ère génération ?
Les pilules de 1re génération sont apparues dans les années 1960, elles sont fortement dosées en œstrogènes. Parmi leurs effets secondaires citons par exemple, le gonflement des seins, les nausées, les migraines, les troubles vasculaires. Aujourd'hui, Triella® est la seule pilule de première génération commercialisée en France.
Quelles sont les pilules de 2e génération ?
Les pilules de 2e génération ont été commercialisées dans les années 70 et 80. "Ces pilules contiennent des progestatifs (norgestrel, lévonorgestrel). Le changement de composition a permis de réduire certains des effets secondaires liés aux pilules de 1ère génération", explique le Dr Philippe Mironneau, gynécologue et obstétricien à Dijon. Les pilules de 2e génération (aujourd'hui Minidril®, Adepal®, Trinordiol®) présentent néanmoins toujours un risque de thrombose veineuse parmi leurs effets secondaires.
Quelles sont les pilules de 3e génération ?
Les pilules de 3e génération sont apparues dans les années 1990, elles associent trois nouveaux dérivés synthétiques de la progestérone, le désogestrel, le gestodène et le norgestimate. Elles sont censées limiter les effets indésirables des pilules des générations précédentes comme l'acné, les douleurs mammaires ou les nausées par exemple. Mais ces pilules sont associées à des risques d'accident thrombo-embolique (formation d'un caillot (thrombus) dans une veine, le plus souvent au niveau des jambes) plus élevés que les pilules de deuxième génération. Le risque de thrombose veineuse se dépiste en fonction de l'histoire personnelle et familiale de la patiente. Il augmente quand il existe des antécédents familiaux de thrombose veineuse ou d'embolie pulmonaire (surtout chez les apparentés au premier degré, c'est-à-dire parent, frère, sœur ou enfant).
Quelles sont les pilules de 4e génération ?
Les pilules de 4e génération, les plus récentes, contiennent un nouveau progestatif, le drospirénone. Leurs effets secondaires sont proches de ceux des pilules de 3e génération.
Tableau des pilules selon les générations
Noms des pilules |
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1ère : Triella |
2e : Adepal, Amarance Ge, Daily Ge, Evanecia Ge, Evepar, Leeloo Ge, Lovapharm, Ludéal Ge, Microval, Minidril, Optidril, Optilova, Pacilia Ge, Seasonique, Stediril, Trinordiol, Zikiale Ge |
3e : Antigone, Carlin, Cerazette, Cilest, Clareal Ge, Cycleane, Desobel Ge, Desopop, Diamilla, Efezial, Effiprev, Felixita, Harmonet, Holgyeme, Meliane, Melodia, Mercilion, Minerva, Minesse, Minulet, Moneva, Optinesse, Perleane, Phaeva, Sylviane, Triafemi, Tricilest, Triminulet, Varnoline, |
4e : Belanette, Belara, Convuline, Drospibel, Jasmine, Jasminelle, Qlaira,Rimendia, Yaz, Zoely |
Recommandations officielles
La Haute Autorisé de Santé (HAS) a mis à jour ses recommandations concernant la pilule contraceptive. La HAS explique que "les estroprogestatifs sont utilisables chez l'adolescente ne présentant pas de contre-indications (principalement d'ordre thromboembolique veineux ou artériel, hépatique, carcinologique…) et en prenant en compte les facteurs de risque de thrombose (notamment antécédents personnels ou familiaux de thrombose veineuse ou artérielle, thrombophilie biologique connue, immobilisation prolongée, obésité, HTA, diabète, dyslipidémie, tabagisme, migraine…)".
Concernant les pilules de 3e génération contenant du désogestrel ou du gestodène, et de 4e génération contenant de la drospirénone, la HAS rappelle qu'elles "exposent à un risque accru d'accidents thromboemboliques par rapport aux pilules contenant du lévonorgestrel ; elles ne doivent pas être utilisées en première intention". Et de conclure : "Les autres estroprogestatifs (dont anneaux et patchs) ne devraient être réservés qu'aux cas d'intolérance aux pilules de 1re ou 2e génération et aux femmes pour lesquelles un autre type de contraception n'est pas possible".
Merci au Dr Philippe Mironneau, gynécologue et obstétricien à Dijon.