Pertes jaunes : le signe de quoi ?
Les femmes ont des pertes vaginales de façon physiologique. Plus ou moins abondantes ou de couleur différente (vertes, jaunes, blanches...) à certaines périodes comme la grossesse ou la ménopause sans qu'il n'y ait de pathologie. Lorsque ces pertes s'accompagnent d'autres symptômes, il faut consulter pour détecter et soigner une infection.
D'où viennent les pertes du vagin ?
Les femmes ont des pertes vaginales et c'est tout à fait normal. "Les sécrétions vaginales ont trois origines", informe le Pr Bernard Hédon, gynécologue-obstétricien au CHU de Montpellier. Il existe une sécrétion liée au col utérin tout d'abord. "Cette glaire cervicale est sécrétée en partie sous l'action des œstrogènes pendant la période ovulatoire. Les pertes sont alors translucides et un peu glaireuses", explique-t-il.
Deuxième origine des sécrétions vaginales, les parois du vagin elles-mêmes. "La muqueuse du vagin produit des cellules. C'est le film microbien ou microbiote vaginal, source de sécrétions liquides", informe le gynécologue. Enfin, les sécrétions vaginales sont liées à l'excitation pendant le rapport sexuel des glandes situées à l'entrée du vagin, dont la glande de Bartholin, la principale. "Ces pertes vaginales physiologiques ne sont en général pas gênantes", indique le Pr Hédon. Elles peuvent cependant être abondantes et tâcher les sous-vêtements.
Les pertes jaunes avant les règles
"Avant les règles, les pertes vaginales changent d'aspect"
Avant les règles, les pertes vaginales changent d'aspect. "De glaireuses avait l'ovulation, elles s'assèchent et s'épaississent après celle-ci. Comme elles sont plus épaisses, elles paraissent plus jaunes", explique le gynécologue-obstétricien. "C'est un mécanisme de protection de l'utérus pour ne plus laisser entrer de spermatozoïde", précise-t-il.
Pertes jaunes avec ou sans odeur
"La couleur des pertes n'est pas forcément un signe de pathologie, pas plus que les odeurs qui sont liés à la présence ou non d'un type de microbes dans la flore vaginale", informe le Pr Bernard Hédon. "C'est la présence de symptômes associés tels que brûlures, démangeaisons vaginales, douleurs pendant les rapports sexuels, qui doit alerter" complète-t-il.
Pertes jaunes et vertes
Les pertes vaginales blanchâtres et épaisses accompagnées de démangeaisons, brûlures vaginales, rapports sécurisés douloureux sont souvent le signe d'une mycose vaginale (candidose). Des pertes de couleur verte ou jaunâtre, mousseuses, s'accompagnant de brûlures vaginales peuvent être un signe d'une infection sexuellement transmissible, l'infection à Trichomonas vaginalis.
Pertes jaunes à la ménopause
A la ménopause, les pertes vaginales sont beaucoup moins importantes. "Elle paraissent épaisses et jaunes indique le Pr Bernard Hédon. Les pertes vaginales à la ménopause peuvent aussi être dues à l'atrophie vaginale. Le vagin, plus sec, se défend moins bien contre les microbes. Une infection vaginale peut expliquer ces pertes, qui s'accompagnent d'autres symptômes".
Pertes jaunes et grossesse
"Pendant la grossesse, les pertes vaginales sont augmentées car la présence hormonale est plus importante. La progestérone épaissit les pertes", informe le Pr Bernard Hédon. Des pertes vaginales plus abondantes et plus épaisses, de couleur plus jaunâtre que translucide, sont donc normales. "Ce qui doit faire consulter pendant la grossesse ce sont des symptômes de type démangeaisons, brûlures, rougeur...", indique le gynécologue.
Que faire et quand consulter ?
"L'abondance et l'aspect des pertes ne sont pas un signe d'inquiétude, rappelle le Pr Bernard Hédon. Ce sont les signes associés (douleurs, douleurs pendant les rapports sexuels voire rapports sexuels devenus impossibles, démangeaisons, brûlures vaginales...)ou une très forte gêne qui doivent amener à consulter", informe-t-il. Ces signes peuvent être ceux d'une infection vaginale ou d'un mauvais équilibre vaginal.
Le gynécologue effectue la plupart du temps un prélèvement vaginal afin de rechercher la présence d'une mycose ou d'une bactérie, d'analyser la composition des pertes, et de prescrire le traitement le plus adapté.
Quels traitements ?
"Lorsqu'il y a une infection, nous prescrivons un anti-infectieux local", indique le Pr Bernard Hédon. Les mycoses sont traitées avec des antifongiques, les infections avec des antibiotiques. S'il n'y a pas d'infection mais une gêne, "nous traitons par rééquilibrage du PH vaginal" informe le gynécologue. Des probiotiques vaginaux sous forme d'ovule rééquilibrent le microbiote vaginal.
Merci au Pr Bernard Hédon, gynécologue-obstétricien au CHU de Montpellier.