Infections vaginales : symptômes, comment les soigner ?

Infections vaginales : symptômes, comment les soigner ?

Les femmes peuvent être touchées par différentes infections vaginales, qui peuvent s'attraper lors de rapports sexuels non protégés ou en cas de transpiration excessive. Une consultation chez un médecin permettra de déterminer la cause et de prescrire le traitement adapté.

Définition : c'est quoi une infection vaginale ?

Il existe plusieurs infections vaginales, qui ont des causes différentes les unes des autres :

L'infection à champignons, appelée mycose.

► L'infection des germes naturellement présents dans le vagin, comme le streptocoque B, les staphylocoques, les colibacilles, qui peut entraîner un inconfort.

La plupart des infections vaginales sont transmissibles. "Les infections venant des bactéries sont le plus souvent sexuellement transmissibles (ce sont des infections sexuellement transmissibles – IST). Certaines peuvent entraîner des infections des trompes et avoir des conséquences sur la fertilité", résume le Dr Pia de Reilhac, présidente de la  Fédération Nationale des Collèges de Gynécologie Médicale et gynécologue à Nantes. Dans les IST, citons le gonocoque, le trichomonase, mais aussi la chlamydiae, "très fréquent et en recrudescence chez les 16-22 ans".

Quelles sont les causes d'une infection vaginale ? 

S'il s'agit d'une IST (infections sexuellement transmissibles), l'infection vaginale a été transmise lors de rapports sexuels non protégés. S'il s'agit d'une mycose, elle peut être liée à :

► La prise d'antibiotiques,

► Une transpiration excessive : en effet, les champignons se prolifèrent dans les milieux chauds et humides.

► Un contact prolongé avec le sable des plages, l'eau des piscines ou le matériel des salles de sport.

► Des rapports sexuels (plus rare). Il est cependant conseillé de les éviter tant que la mycose n'est pas guérie.

Quels sont les symptômes d'une infection vaginale ?

► "La mycose se caractérise par un prurit prononcé (démangeaison) avec plus ou moins une dysurie (difficulté à uriner). Les leucorrhées (pertes blanches) sont grumeleuses, comme du lait caillé, et collantes. La vulve est sèche, plus ou moins gonflée avec des lésions de grattage. Le vagin est très rouge", énumère le Dr Pia de Reilhac.

► La trichomonase provoque des leucorrhées verdâtres, mousseuses, abondantes et nauséabondes (à l'odeur âcre). Le vagin est rouge et il peut y avoir des brûlures pendant les rapports sexuels ou la miction.

► L'infection à chlamydiae présente peu de symptômes. La glaire cervicale peut paraître anormale, voire "sale". "Au moindre doute, il faut faire une recherche, par un prélèvement dans le col de l'utérus ou dans les urines, car cette infection peut atteindre les trompes et ainsi entraîner une stérilité", prévient le Dr Pia de Reilhac.

► Le gonocoque se caractérise par des leucorrhées jaunes-verdâtres et purulentes. Là encore, le vagin peut être rouge, même saignant au contact. "En cas de doute, il faut faire un prélèvement ou une recherche dans les urines. Cette infection peut entraîner une atteinte de l'endomètre et des trompes. Et donc là encore amener une stérilité", précise le Dr Pia de Reilhac. 

Quels sont les traitements contre les infections vaginales ?

Pour soigner une mycose, le traitement classique repose sur l'insertion d'ovules dans le vagin et d'application de crème anti-mycosique. En cas de mycoses plus ou moins chroniques, le traitement peut également se faire par voie orale. Pour soigner une trichomonase, le médecin prescrit généralement d'un antibiotique appelé Métronidazole (500 mg deux fois par jours pendant 10 jours). Pour soigner une infection à chlamydiae, un traitement par Zythromax (4g en une seule prise) est souvent administré. Enfin, un traitement par Ceftriaxone (1 injection IM de 500 mg) est prescrit pour soigner un gonocoque. De manière générale, lors d'une IST, tous les partenaires doivent être traités, symptomatiques ou non. Et rappelons que la seule manière d'éviter de contracter une IST, c'est d'utiliser un préservatif (masculin ou féminin). Pour traiter les germes normaux (de type streptocoque B, staphylocoques, colibacilles…), un traitement par voie locale est préconisé. "Mais surtout, il faut rétablir l'équilibre de la flore vaginale en prenant des probiotiques", glisse le Dr Pia de Reilhac. Et d'ajouter "il faut consulter pour tous symptômes semblant anormaux par rapport à son état habituel et ne pas tout mettre sur le dos d'une mycose, car l'auto-médication entraîne facilement un déséquilibre de la flore vaginale et peut retarder un diagnostic d'IST compromettant pour l'avenir si elle n'est pas traitée."

Merci au Dr Pia de Reilhac, présidente de la  Fédération Nationale des Collèges de Gynécologie Médicale et gynécologue.

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