Quels sont les effets de la drogue 2C-B ?
Drogue principalement vendue sous forme de poudre, le 2C-B est principalement consommé dans un contexte festif pour ses effets psychédéliques et hallucinogènes. Attention cependant au surdosage et aux fausses appellations.
C'est quoi la drogue 2C-B ?
Selon l'observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), le 2C-B est une substance découverte dans les années 1970. Elle est connue sous le nom chimique 4-Bromo-2,5-dimethoxyphenethylamine. Le 2C-B est généralement vendu sous forme de poudre.
Quels sont les effets du 2C-B ?
"Le 2C-B est une drogue de synthèse dont le composé est à la fois hallucinogène et stimulant. Sa structure se rapproche ainsi de l'amphétamine et de la mescaline, un hallucinogène issu d'une plante", explique Alexandra Boucher, responsable du centre addictovigilance du CHU de Lyon. Le 2C-B est donc principalement consommé pour ses propriétés psychédéliques, hallucinogènes (modifications des perceptions sensorielles comme la vue, le toucher, l'ouïe), stimulantes et empathogènes. D'après l'OFDT, ce produit est surtout consommé par des usagers avertis et amateurs d'hallucinogènes en contexte festif.
Est-ce légal en France ?
Le 2C-B est inscrit sur la convention internationale de 1961 de l'ONU sur les stupéfiants et figure dans l'Arrêté du 22 février 1990 fixant la liste des substances classées comme stupéfiants en France. Sa diffusion sur le territoire est très restreinte, assure l'OFDT.
Quels sont les dangers du 2C-B ?
L'OFDT explique que, comme d'autres molécules hallucinogènes naturelles, l'intoxication peut se manifester par des symptômes physiques (nausées, vomissements, élévation de la température pouvant aller jusqu'à l'hyperthermie, tachycardie) mais également à travers des effets indésirables psychiatriques (anxiété, paranoïa, état psychotique). Et Alexandra Boucher d'ajouter : "Les hallucinations peuvent être très perturbantes et la personne peut être très agitée et présenter un tableau délirant voire être prise de convulsions."
Peut-on être addict au 2C-B ?
"Il existe assez peu de données à ce sujet car cette drogue n'a pas un niveau d'expérimentation très élevé dans la population générale. Au-delà d'un niveau d'usage restreint en France, il n'y a que peu voire pas d'études expérimentales animales ou cliniques humaines à disposition sur le sujet du potentiel addictogène du 2C-B. Mais on ne peut pas exclure que le risque d'addiction existe. Comme tout psychotrope, il y a forcément un risque d'adaptation de l'organisme à des expositions de plus en plus répétées", souligne Alexandra Boucher.
"Ne pas mélanger le 2C-B à d'autres drogues"
Quelles précautions prendre quand on consomme du 2C-B ?
"Il convient d'être prudent dans la classification du produit et de faire la distinction entre le 2C-B et d'autres mélanges, le plus souvent de MDMA et de kétamine, qui sont vendus à tort sous le même nom. Ce mélange est souvent appelé la "tucibi" ou encore "cocaïne rose". Or, les effets ne sont pas les mêmes que le 2C-B", prévient l'OFDT. De nombreux sites internet proposent du 2C-B à la vente mais, comme l'explique l'OFDT, mieux vaut être prudent sur le contenant qui peut être différent du 2C-B. Alexandra Boucher conseille également de ne pas en consommer en étant seul, de commencer par la plus petite quantité, de ne pas en reprendre si l'effet recherché n'arrive pas dans le délai escompté, un surdosage pourrait entraîner des effets négatifs. Il est aussi important de "ne pas mélanger le 2C-B à d'autres drogues qui ont le même profil stimulant car cela ne fera que cumuler les effets négatifs. Cela vaut pour toutes les drogues ou produits d'abus. La polyconsommation majore le risque d'effets délétères : risque d'agitation et de désinhibition si la drogue est associée à de l'alcool; risque d'hallucinations majoré en cas d'association avec d'autres hallucinogènes."
Quel est le prix du 2C-B ?
Selon les témoignages publiés sur le forum du site Psychoactif, un gramme de 2C-B coûterait entre 120 et 160 euros. Un comprimé de 10 mg coûterait donc 1 à 3 euros.
Merci à Alexandra Boucher, responsable du centre addictovigilance de Lyon et à l'observatoire français des drogues.