Hypertonie : définition, causes, que faire ?
Qu'elle soit la conséquence d'un AVC, d'un traumatisme crânien ou d'une maladie neurodégénérative, l'hypertonie peut fortement impacter le quotidien. Le point sur ce trouble du tonus musculaire avec le Dr Alexis Schnitzler, spécialiste en médecine physique et de réadaptation.
Définition : qu'est-ce que l'hypertonie musculaire ?
L'hypertonie désigne un tonus musculaire trop élevé et se manifeste par une contraction pathologique du muscle. On distingue deux grands types d'hypertonie : l'hypertonie spastique et l'hypertonie plastique.
Hypertonie spastique : c'est quoi ?
On parlera d'hypertonie spastique ou élastique lorsque le membre mobilisé retrouve sa position initiale une fois qu'il n'est plus manipulé. "Par exemple, si le médecin essaie, de déplier le coude du patient, une résistance va s'amorcer et l'avant-bras reviendra brusquement à sa position de départ quand on le relâchera, explique le Dr Alexis Schnitzler. L'hypertonie spastique peut s'observer après un accident vasculaire cérébral, un traumatisme crânien ou une lésion de la moelle épinière. On estime d'ailleurs qu'un tiers des patients ayant eu un AVC développera une hypertonie."
Hypertonie plastique : c'est quoi ?
Au contraire de l'hypertonie spastique, l'hypertonie plastique se distingue quant à elle par la résistance du membre à la mobilisation. "Celle-ci s'exerce avec une force constante et peut céder par à-coup, précise le spécialiste en médecine physique et de réadaptation. On la rencontre dans certaines pathologies neurodégénératives comme la maladie de Parkinson par exemple."
Hypertonie vagale
On parlera d'hypertonie vagale lors d'une sollicitation trop importante du nerf vagal qui pourra provoquer un malaise. Le malaise vagal ou vasovagal est un trouble généralement bénin qui résulte d'une chute de pression artérielle associée à un ralentissement du rythme cardiaque.
Hypertonie oculaire
L'hypertonie intra-oculaire correspond à une élévation anormale de la pression à l'intérieur du globe oculaire. Le risque à terme est la détérioration du nerf optique et l'apparition d'un glaucome.
Quelles sont les causes d'une hypertonie ?
Les causes sont multiples. L'hypertonie peut être la résultante d'un accident vasculaire cérébral, d'un traumatisme crânien sévère ou de lésions neurologiques dues à une maladie neurodégénérative comme la maladie de Parkinson ou la sclérose en plaques.
Quels sont les symptômes d'une hypertonie ?
Les symptômes de l'hypertonie sont principalement l'enraidissement de l'articulation liée à l'augmentation du tonus musculaire.
Quand et qui consulter ?
Lorsque l'incommodité engendrée par l'hypertonie impacte fortement leur possibilité de marche ou leur quotidien - difficultés à s'habiller ou à se laver, etc. - les patients peuvent être pris en charge par un médecin spécialisé en médecine physique et de réadaptation. "Le degré de gêne est très variable d'un sujet à un autre, confie le Dr Alexis Schnitzler. Ainsi, une spasticité importante est parfois sans conséquence, voire bénéfique, pour le patient. Par exemple : l'hypertonie du quadriceps qui facilite le verrouillage du genou et la station debout. C'est au spécialiste d'évaluer la gêne et d'établir un contrat d'objectif avec son patient."
Quel est le diagnostic ?
Il est essentiel de connaître l'historique du patient et d'effectuer un examen clinique rigoureux afin de déterminer l'importance de l'hypertonie et ses conséquences réelles sur la vie du patient. Cela passera par une mesure du tonus musculaire via l'échelle d'Ashworth et une évaluation du retentissement de l'hypertonie sur l'amplitude articulaire, la gêne au mouvement, etc. "L'examen doit répondre aux questions suivantes : la spasticité est-elle gênante et si oui, en quoi l'est-elle ? Est-elle localisée à un groupe musculaire ou diffuse ? De ces réponses dépendront ensuite les choix thérapeutiques, précise le spécialiste. Tout malade spastique ne nécessite pas systématiquement de traitement."
Quels sont les traitements d'une hypertonie ?
En première intention, le traitement de l'hypertonie spastique repose sur des injections de toxine botulique. "Réalisées à l'aide d'une fine aiguille, ces injections nécessitent un repérage du muscle par électrostimulation ou par échographie, explique le Dr Alexis Schnitzler. Elles sont relativement bien tolérées et améliorent la vie du patient." Le bémol ? Elles demandent une prise en charge hospitalière et doivent être renouvelées tous les trois mois.
Merci au Dr Alexis Schnitzler, spécialiste en médecine physique et de réadaptation.