Reflux chez le bébé (RGO) : symptômes, comment les soulager ?

Définition du RGO chez le bébé

Plus d'un tiers des enfants sont concernés par des problèmes de RGO à l'origine de régurgitations. Ces symptômes représentent une importante cause de motifs de consultations chez le médecin. Elles sont le plus souvent sans danger et sans aucune conséquence sur le développement de l'enfant et disparaissent généralement au moment de la diversification alimentaire ou des premiers pas, lorsque l'enfant se tient plus droit.

Un reflux doit être considéré comme anormal s'il survient loin des repas.

Dans certains cas, les régurgitations sont plus sévères et provoquent des symptômes gênant la croissance du bébé. Un reflux doit être considéré comme anormal s'il survient loin des repas, au cours de la nuit, de manière fréquente ou abondante ou bien s'il survient en changeant le bébé de position, si les pleurs surviennent après les repas ou au cours de la nuit ou enfin en cas de présence de sang dans les régurgitations.

Les RGO n'ont pas de conséquence sur la croissance du bébé.

Symptômes normaux

En cas de RGO physiologique, les symptômes sont des régurgitations après les repas en faible volume. Ils débutent avant l'âge de 3 mois et n'ont pas de conséquence sur la croissance du bébé. L'appétit reste normal.

Symptômes plus sévères

Lors d'un RGO pathologique, les régurgitations sont particulièrement nombreuses et s'accompagnent parfois de vomissements. Contrairement aux régurgitations simples, elles surviennent à n'importe quel moment de la journée, y compris pendant le sommeil, et paraissent sans relation avec la prise du biberon et la survenue de rots. Si le bébé est irritable, pleure à la déglutition ou durant le sommeil, et refuse le biberon, c'est peut-être qu'il souffre d'une œsophagite pouvant se manifester par des saignements et une anémie. Dans les cas extrêmes et non traités, une sténose peptique, aujourd'hui exceptionnelle en France, ou un endobrachyoesophage (œsophage de Barrett), également très rare, peuvent se constituer. Enfin, l'anorexie et les vomissements peuvent être à l'origine d'une stagnation ou d'un ralentissement de la croissance pondérale.

Le RGO peut aussi être la cause de laryngite aiguë récidivante ou chronique, de broncho-pneumopathies, d'asthme, d'otites séreuses et même de malaise grave du nourrisson.

Différence entre vomissement et régurgitation

Les régurgitations s'effectuent sans efforts alors que les vomissements nécessitent la contraction des muscles abdominaux. Mais il arrive que les vomissements et les reflux soient associés.

Comment éviter les reflux chez le bébé ?

Le RGO diminue spontanément dans 80 % des cas au cours de la première année de vie. Des mesures simples peuvent l'aider :

• Epaissir l'alimentation en utilisant des farines épaississantes (maïzena, caroube, amidon de riz) à ajouter au lait, ou en utilisant des laits anti-régurgitations (laits AR) tout en adaptant correctement le débit de la tétine au lait anti-reflux.
• Eviter la formation de grumeaux dans le biberon.
• Eviter le tabagisme passif.
• Installer l'enfant bien droit lorsqu'il mange afin de ne pas comprimer son abdomen.
• Ne pas trop serrer ses couches.
• Coucher le bébé sur le dos et incliner son matelas à 30 ou 40 degrés grâce à un système de cale-bébé.
• Ne pas trop le bouger après le repas et le laisser au calme.
• Eviter de lui donner des jus de fruits et des céréales.
• Espacer les repas ou les tétées.
• Diminuer le débit de la tétine.
• Garder le bébé dans ses bras après lui avoir donner à manger.
• Ne pas lui donner de trop grandes quantités.
• Prendre son temps pour lui donner à manger.

Quels traitements pour les soulager ?

Un traitement médical est parfois prescrit afin de protéger les parois de l'oesophage et de neutraliser l'acidité anti-reflux. Les traitements sont en général prescrits jusqu'à l'âge de la marche, étape permettant au bébé de se tenir plus droit, attitude améliorant les manifestations du reflux.

Il est parfois nécessaire d'effectuer un bilan comprenant une pH-métrie et une fibroscopie afin de vérifier l'intensité et les raisons du reflux, d'adapter le traitement médicamenteux et d'envisager si nécessaire une intervention chirurgicale.

Des médicaments ?

Les médicaments prescrits sont des pansements gastrique anti-acides qui agissent en oblitérant la jonction œsophage-estomac (gels d'alumine, smectite, alginates, gel de polysilane), des stimulants de la motricité digestive (Dompéridone), ou des inhibiteurs de la sécrétion acide (Oméprazole).

Un coussin anti reflux ?

L'utilisation d'un coussin anti reflux permet de surélever le haut du corps pour tenter de diminuer les régurgitations. Il doit toujours être placé sous le matelas.

De l'homéopathie ?

En cas de RGO physiologique, sans symptôme de gravité, il est possible d'aider l'enfant avec ANTIMONIUM CRUDUM 5CH, 3 granules 2 à 4 fois par jour pendant quelques jours, jusqu'à amélioration. S'il renvoie du lait caillé, on préfèrera AETHUSA CYNAPIUM 5CH 3 granules 2 à 4 fois par jour pendant quelques jours, jusqu'à amélioration. En cas de reflux pathologique, il faut toujours prendre l'avis du médecin et il est possible de compléter la prise en charge avec MURIATICUM ACIDUM  15ch et 30ch 1dose à 10 jours d'intervalle.

Mes conseils

N'attendez pas les complications pour consulter votre médecin traitant ou votre pédiatre qui vous conseillera pour adapter le lait et la prise alimentaire de votre bébé.

Pour aller plus loin : Société Nationale Française de Gastro-entérologie