Envie fréquente d'uriner : définition, traitement de la pollakiurie

Envie fréquente d'uriner : définition, traitement de la pollakiurie

Le terme "pollakiurie" ou "vessie hyperactive" signifie un besoin d'uriner trop fréquemment (plus de 7 fois dans la journée), parfois plusieurs fois par heure. En cause : le muscle pelvien, qui se situe au niveau inférieur de la vessie et se contracte trop souvent. C'est un symptôme non une maladie présent dans plusieurs pathologies urinaires.

Définition : qu'est-ce que la pollakiurie ?

Le terme "pollakiurie" ou "vessie hyperactive" signifie un besoin d'uriner trop fréquemment (plus de 7 fois dans la journée), parfois plusieurs fois par heure. En cause : le muscle pelvien, qui se situe au niveau inférieur de la vessie, se contracte trop souvent, intempestivement, ce qui provoque l'envie d'uriner alors que la vessie n'est pas pleine. La quantité d'urine émise au cours d'une journée n'est cependant pas augmentée, les mictions sont juste de plus petit volume. Parallèlement, d'autres signes de troubles de la miction peuvent être présents, comme la nécessité de forcer pour uriner, ou l'existence de gouttes retardataires, de fuites, ou de brûlures. La pollakiurie n'est pas toujours associée à l'envie pressante d'uriner.

Plusieurs maladies inflammatoires, comme l'urétrite, la cystite ou la prostatite peuvent entraîner une pollakiurie. Des affections prostatiques, notamment l'hypertrophie bénigne de prostate ou le cancer de la prostate, sont souvent suspectées chez l'homme. Des maladies causant une hyperactivité du muscle détrusor, le muscle de la miction, sont également des causes fréquentes. Enfin, des origines psychologiques sont possibles.

C'est quoi la pollakiurie diurne ?

La pollakiurie diurne survient essentiellement la journée. Elle est évaluée par la fréquence à laquelle le patient doit se rendre aux toilettes pour uriner. Cette impression est généralement due à une irritation au niveau d'un organe des voies urinaires. Les causes d'irritation sont très nombreuses :

  • inflammation de la vessie appelée "cystite" (classiquement nommée "infection urinaire"),
  • prostatite, inflammation de la prostate,
  • hypertrophie bénigne de prostate chez l'homme.

C'est quoi la pollakiurie nocturne ?

La pollakiurie nocturne gêne essentiellement la nuit, et se quantifie par le nombre de levers nécessaires pour aller uriner. L'hypertrophie bénigne de prostate se découvre classiquement par cette pollakiurie nocturne.

Quelles causes ?

Plusieurs facteurs de risques peuvent être associés à un syndrome de vessie hyperactive. La vessie hyperactive concerne autant les femmes que les hommes, même si les hommes sont généralement moins affectés par la notion d'incontinence d'urgence. 

Parmi les causes : 

  • les maladies sexuellement transmissibles (MST). Deux principaux germes sont en cause : Chlamydia trachomatis et Neisseria gonorrhoeae (gonocoque), mais d'autres germes sont possibles.
  • un diabète avancé et surtout avec une neuropathie diabétique, une pollakiurie peut apparaître à cause d'une atteinte du contrôle neurologique du muscle détrusor.
  • l'infection urinaire associée à des brûlures mictionnelles, voire même du sang dans les urines. Le diagnostic est conforme par bandelette urinaire positive et un ECBU.
  • une compression du nerf sciatique : l'inconfort et l'hypersensibilisation pelvienne (pouvant aller parfois jusqu'à une anesthésie "en selle" de la zone génitale), peuvent provoquer des troubles urinaires comme une pollakiurie, et une dysurie.
  • la ménopause : une pollakiurie peut apparaître à cause d'un problème de commande neurologique de l'appareil urologique, et en particulier du muscle détrusor, muscle lisse situé dans la paroi de la vessie. Lorsqu'il est détendu (la plupart du temps), il permet le remplissage passif de la vessie par l'urine en provenance du rein. Mais en cas de micro-contractions anormales, il peut inciter à uriner plus souvent des quantités plus petites d'urine.
  • une mycose vulvaire et/ou vaginale (en particulier a Candida Albicans). Il ne s'agit pas du seul symptôme, une odeur nauséabonde et des pertes pâteuses inhabituelles sont souvent associées. Un prélèvement est nécessaire pour rechercher le champignon en cause.

En savoir plus : 

Envie fréquente d'uriner chez l'homme  

Chez l'homme, la pollakiurie peut être due à différents troubles de la prostate : un adénome, un cancer ou une prostatite (infection de la prostate). Une consultation médicale et des examens complémentaires sont nécessaires pour faire le diagnostic.

Quand consulter ?

Il est préférable de consulter en cas de miction fréquente (parfois toutes des 15 minutes), courte, avec un volume peu abondant (souvent moins de 100 ml, soit l'équivalent d'un petit verre d'eau), et parfois incomplète.

Diagnostic

Le diagnostic de la pollakiurie est posé à l'interrogatoire du patient (passé obstétrical pour les femmes, adénome de la prostate pour les hommes). Des examens complémentaires peuvent être réalisés, afin de découvrir la cause de ce symptôme. Il peut s'agir de touchers pelviens, d'un examen uro-génital, d'un examen neurologique, d'un examen cytobactériologique des urines (ECBU), d'un bilan urodynamique, ou d'une échographie des voies urinaires.

Traitements

Pour traiter la pollakiurie, le traitement de sa cause est nécessaire. Selon celle-ci, le traitement passera par des médicaments (antibiotiques, anticholinergiques...), des mesures hygiéno-diététiques, une rééducation, ou des traitements chirurgicaux. Certains médicaments peuvent être précieux (essentiellement les anticholinergiques), mais ils ne sont pas dénués d'effets secondaires (constipation et sécheresse buccale essentiellement).

  • Il s'agit d'abord de rectifier des mauvais comportements et d'éviter les facteurs irritatifs (alcool, thé, café). Il convient de diminuer ou de modifier le rythme des boissons (ne pas se priver de boire de l'eau mais éviter d'en absorber en trop grand quantité avant d'aller se coucher), de traiter les maladies causales et d'éliminer les obstacles. La rééducation peut être envisagée pour apprendre à retarder le besoin d'uriner.
  • Pratiquer des sports comme le cyclisme ou la natation, moins traumatisants pour les muscles concernés que le jogging ou la gymnastique.
  • Si ces mesures échouent, il est possible d'envisager des injections de toxine botulique directement dans le muscle détrusor. Les traitements chirurgicaux par implantation d'un pace maker vésical (neuromodulation) ou les techniques d'agrandissement de la vessie ont leur place dans des instabilités vésicales invalidantes, rebelles aux autres mesures thérapeutiques. 

Evolution

Le syndrome de la vessie hyperactive n'est pas forcément évolutif, il est bénin mais peut poser problème au quotidien : besoin d'avoir des toilettes à proximité en permanence, fuites urinaires… Cela peut créer un handicap aussi bien au niveau personnel que professionnel.

Les conseils du médecin

Les causes infectieuses à l'origine d'une pollakiurie sont souvent accompagnées de saignements dans les urines visibles à l'œil nu et de brûlures mictionnelles. Elle nécessite dans ce cas une consultation rapide avec son médecin, surtout en cas de grossesse.

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