Implant dentaire : étapes de pose, risques, prix, pour qui ?
L'implant dentaire est une prothèse fixée dans l'os de la mâchoire destinée à la pose d'une couronne, en remplacement d'une dent extraite. Elle se fait sous anesthésie locale et un délai de 4 à 6 mois est nécessaire pour permettre à l'implant de bien s'intégrer à l'os.
L'implant dentaire est une prothèse qui remplace une ou plusieurs dents manquantes. Comment se passe la pose ? Qui peut la pratiquer ? Combien de séances ? Quels sont les inconvénients d'un implant ? Quel est le temps de cicatrisation ? Est-ce douloureux ?
C'est quoi un implant dentaire ?
L'implant dentaire est une racine artificielle (en titane généralement) placée dans l'os de la mâchoire. L'implant permet de remplacer une ou plusieurs dents absentes. Il s'agit là de prothèses dentaires fixes. Les implants permettent aussi de stabiliser une prothèse amovible. Cette solution est généralement proposée aux patients dont une ou plusieurs dents ont été extraites. Elle permet de retrouver une fonction de mastication, un meilleur confort au quotidien et une esthétique dentaire.
Comment se passe la pose d'un implant dentaire ?
La procédure est réalisée par un chirurgien-dentiste et se déroule généralement sous anesthésie locale.
► Avant la pose : une consultation initiale avec le chirurgien-dentiste qui prendra en charge la chirurgie implantaire est essentielle avant d'envisager un traitement en implantologie. Une évaluation rigoureuse de la condition buccodentaire du patient doit être réalisée afin d'élaborer un plan de traitement personnalisé. " Le patient devra également réaliser un DentoScan. Cet examen en 3D permettra de déterminer la hauteur et l'épaisseur de la zone où on veut poser l'implant. Par exemple, en cas de proximité trop importante du sinus maxillaire à la mâchoire supérieure, on pourra utiliser la technique chirurgicale du sinus lift, également appelée élévation du plancher sinusien, pour obtenir une hauteur suffisante pour la mise en place de l'implant souhaité", explique le Dr Christophe Lequart, chirurgien-dentiste.
► La pose : L'implantologie dentaire commence par la planification du traitement en fonction des examens effectués : radiographie, scanner, moulage de la bouche, éventuellement une modélisation informatique. La pose de l'implant est réalisée sous anesthésie locale. La gencive est légèrement incisée et l'implant en titane est posé dans l'os après forage.
>> Dans le cas d'implant posé à ciel fermé, "un délai de 4 à 6 mois doit ensuite être observé afin de permettre à l'implant de bien s'intégrer à l'os. C'est ce qu'on appelle l'ostéointégration. On peut ensuite placer la vis de cicatrisation et entamer un traitement prothétique pour placer la fausse dent sur l'implant ", précise l'expert.
>>Dans le cas de pose d'implant sur les dents de devant, le dentiste peut décider de poser une couronne provisoire immédiatement après la pose de l'implant pour des raisons esthétiques (implant à ciel ouvert).
>> Dans le cas d'un ajout d'un pilier sur l'implant dentaire : Après l'insertion de l'implant dentaire dans l'os alvéolaire, un pilier implantaire doit être fixé à celui-ci afin de recevoir la prothèse, qui peut être soit une seule couronne, dans le cas d'un implant unitaire, un pont pour remplacer plusieurs dents absentes ou encore un système d'attachement pour une prothèse complète, laquelle remplace toutes les dents d'une arcade.
La pose d'un implant dentaire est-elle douloureuse ?
La mise en place des implants dentaires se pratique sous anesthésie locale et est indolore. La durée de l'intervention varie selon la complexité de l'intervention (nombre et localisation des implants, volume d'os disponible…). " Durant les jours qui suivent l'intervention, la zone autour de l'implant peut être douloureuse et enflée. Vous pouvez recourir à des antalgiques et de la glace pour en atténuer les effets ", conseille le praticien.
Quel est le temps de cicatrisation d'un implant dentaire ?
"Un délai de 4 à 6 mois doit être observé afin de permettre à l'implant de bien s'intégrer à l'os", répond notre interlocuteur.
En quoi sont faits les implants dentaires ?
La majorité des implants dentaires sont en titane. Les implants en céramique d'oxyde de zirconium, dits implants zircone, font partie des plus récentes innovations de l'implantologie moderne. Ils permettent d'éliminer les risques d'allergies potentielles au titane. La vis peut être conique ou droite, et mesure entre 10 et 15 mm.
Quelles sont les contre-indications à la pose d'un implant dentaire ?
La principale condition pour recevoir un implant dentaire est d'avoir un os en bon état. En revanche, la pose d'un implant est contre-indiquée lorsque le patient présente certaines affections et tout traitement médical en cours doit également être signalé au chirurgien-dentiste. :
- Diabète (surtout insulino-dépendant)
- Maladies cardiaques touchant les valves
- Traitements de l'ostéoporose
- Traitements de certains cancers par biphosphonates
- Insuffisance rénale
- Tabagisme
- Hypertension
- Bruxisme sévère…
- L'âge ne constitue pas de contre-indication à l'implantologie dentaire. Néanmoins, chez les enfants, il faut attendre la fin de la croissance des maxillaires (en général 17-18 ans).
Lorsque la pose d'un implant n'est pas possible, d'autres solutions sont indiquées : appareillage dentaire ou bridge s'appuyant sur les dents adjacentes.
Quels sont les inconvénients d'un implant dentaire ?
Comme toute chirurgie, la pose d'un implant dentaire comporte des risques comme des risques de rejet, des saignements, des infections (des bactéries peuvent pénétrer dans le site de l'implant et provoquer une péri-implantite, une infection qui peut entraîner une perte osseuse) ou des engourdissements...
Combien coûte un implant dentaire ? Est-ce remboursé ?
Un implant dentaire coûte en moyenne 1 000 euros. A ce prix doit être ajouté le prix de la couronne (jusqu'à 1 000 euros) qui est pris en charge par l'Assurance maladie (indemnisation à hauteur de 70 % du tarif de base de la Sécurité sociale (107,50 euros). Il faut également rajouter le prix du pilier sur implant (de 300 à 500 euros), qui fait la jonction entre l'implant et la couronne. Les implants dentaires ne sont pas remboursés par l'Assurance maladie puisque c'est un acte hors nomenclature. Néanmoins, la Sécurité sociale peut rembourser une partie des soins et une partie de la couronne dentaire. " Le coût de l'ensemble du soin doit être pris en compte, depuis les premiers examens complémentaires jusqu'à la pose de la couronne prothétique. Le montant varie donc fortement selon les soins demandés, selon le nombre de dents traitées et selon le type de couronne choisie. Le traitement fait l'objet d'un devis", insiste le chirurgien-dentiste. Pour ce qui est de l'implant lui-même : les mutuelles ou assurances santé mettent un forfait annuel à disposition de l'assuré et de sa famille.
Merci au Docteur Christophe Lequart, chirurgien-dentiste et porte-parole de l'UFSBD (Union Française pour la Santé Bucco-Dentaire).