Douleur à l'adducteur : que faire, comment la soulager ?
On peut souffrir d'une douleur aux muscles adducteurs après l'effort, par exemple après une série de squats, une séance de musculation ou encore d'équitation. Comment la reconnaître, la soigner et la prévenir ? Voici les conseils du Dr Marc Perez, médecin du sport et ostéopathe.
Définition : qu'est-ce qu'une douleur à l'adducteur ?
Les adducteurs sont des muscles. Leur principal rôle est de permettre l'adduction, c'est-à-dire le mouvement rapprochant les membres auxquels ils sont raccordés du reste du corps. Les muscles adducteurs se trouvent à différents emplacements du corps humain : au niveau du bras, de la main, des doigts, de la face intérieure de la cuisse et du pied. Certains muscles adducteurs peuvent cumuler d'autres fonctions ; ceux de la cuisse notamment permettent aussi une partie de la flexion et de la rotation de la jambe.
Quand on parle de douleur aux adducteurs, il s'agit en général des muscles qui rapprochent la cuisse de l'axe du corps. "Les adducteurs permettent de resserrer les cuisses. Ils s'étendent du pubis au fémur et sont très puissants, à tel point que les anciens les appelaient" gardiens de la virginité ". Il ne faut pas les confondre avec les abducteurs qui ont un rôle inverse : ils permettent d'écarter les cuisses et sont situés sur la partie latérale de la fesse et vont jusqu'au fémur externe", explique le Dr Marc Perez.
Quels sont les symptômes ?
"La douleur à l'adducteur correspond à une douleur du bas pubis et de l'intérieur de la cuisse. On distingue des douleurs sur le pubis, au niveau de l'insertion du tendon (tendinopathie) et des douleurs du muscle situé à l'intérieur de la cuisse voire les deux. On parle alors de pubalgie inférieure que nous abordons ici par lésion des adducteurs. La caractéristique de cette douleur, c'est qu'elle survient à la contraction du muscle, donc à l'écartement de la cuisse, mais n'existe pas au repos", explique le médecin du sport.
Quelles sont les causes ?
Les douleurs aux adducteurs touchent essentiellement les sportifs faisant beaucoup appel à ces muscles (ex. : football, tennis, course à pied, danse). "La douleur aux adducteurs peut être due à un surmenage sportif, un étirement mal effectué voire un claquage partiel du muscle", explique le spécialiste.
Comment faire le diagnostic ?
Pour établir le diagnostic, il faut consulter un médecin du sport. "Celui-ci va effectuer un examen comparatif avec l'autre côté qui souvent ne fait pas mal. Il va faire une mesure comparative des mouvements : palpation du muscle, étirement, contraction contrariée par la main du médecin puis il va prescrire une échographie chez un radiologue spécialisé", souligne le Dr Marc Perez.
Ne pas prendre une douleur aux adducteurs à la légère
Quels traitements pour soulager une douleur à l'adducteur ?
Le traitement dépend de la cause, mais que ce soit dans le cas d'une simple tendinite ou d'une élongation, l'arrêt temporaire de l'activité sportive pratiquée est obligatoire. Le repos total et la prise d'anti-inflammatoires suffisent en général à faire disparaître les douleurs. Des infiltrations de corticoïdes et des séances de kinésithérapie peuvent également être prescrites. "Cependant, il y a de nombreux cas rebelles, notamment avec des patients qui ne supportent pas les anti-inflammatoires ou qui ne veulent pas prendre de cortisone", nuance le médecin du sport.
Heureusement, des alternatives existent : "Pour la tendinose d'insertion : repos sportif pendant un mois, ultra sons, mésothérapie ou ondes courtes. Pour l'élongation ou la déchirure : repos durant un mois, application de glace au début, électrothérapie, ondes cicatrisantes. Enfin, la phytothérapie antalgique avec de l'harpagophytum en gélules et de la silice améliorent la lésion. La vitamine D3 et le Zinc accélèrent quant à eux la cicatrisation", rassure le spécialiste.
Prévention : comment éviter la douleur à l'adducteur ?
Il ne faut pas prendre une douleur aux adducteurs à la légère. D'abord parce cette douleur, d'abord simplement gênante, peut rapidement gâcher la vie et évoluer vers la chronicité. D'où l'importance de consulter. La prévention est possible à l'aide d'entraînements adaptés et d'un échauffement complet avant chaque match ou entraînement. "Les étirements sont, eux aussi, d'une importance primordiale, ainsi qu'une bonne hydratation avant, pendant et après l'effort. En parallèle, il est recommandé de suivre un régime riche en fruits et légumes bio", conclut le médecin du sport.
Merci au Dr Marc Perez, médecin du sport et ostéopathe, auteur de plusieurs livres dont "Ostéo-gym" aux éditions Leduc.S.