Comment reconnaître un claquage musculaire et le soigner ?

Brutal et douloureux, le claquage est une blessure qui survient pendant le sport ou après un choc. Il s'agit d'une déchirure musculaire incomplète des fibres musculaires, fréquemment du muscle de la cuisse ou du mollet. Quels sont les symptômes typiques d'un claquage ? Combien de temps de guérison ? Comment soigner et accélérer la guérison d'un claquage ?

C'est quoi un claquage ?

Le claquage correspond à la rupture incomplète des fibres musculaires qui composent le muscle. Il survient généralement au départ d'une course à pied, lors d'un changement brusque de direction ou après un choc. Les muscles les plus touchés sont ceux des cuisses ou des mollets. Officiellement, il y a 5 stades de lésions musculaires qui sont, du moins graves au plus graves :

• La courbature : typiquement, c'est la lésion musculaire courante après le sport. L'atteinte des fibres musculaires est réversible et tout rentre dans l'ordre assez rapidement. 
• La contracture : la lésion est un peu plus sévère car la fibre du muscle est atteinte et irréversible. Comme il s'agit d'une petite atteinte, il n'y a pas nécessairement besoin d'une prise en charge particulière.
• L'élongation : le tissu conjonctif (tissu de soutien) est atteint et la lésion est plus sévère. Une petite quantité de fibres musculaires est atteinte. 
• Le claquage : c'est ce qu'on appelle une déchirure incomplète. Le tissu conjonctif (tissu de soutien) est atteint et la lésion est plus sévère. Une quantité de fibres un peu plus importante est atteinte. 
• La déchirure : elle correspond à une rupture partielle ou totale du muscle. 

"Dans le langage courant, les patients utilisent souvent un mot pour l'autre et ce n'est pas très grave. C'est surtout à l'échographie (plus rarement à l'IRM) qu'on va voir le degré de l'atteinte et poser le diagnostic précis", tient à préciser le Dr Sophie Bur, médecin du sport et médecin de Médecine Physique et de Réadaptation.

Quels sont les symptômes d'un claquage ?

La douleur apparaît généralement pendant l'effort et nécessite d'arrêter l'effort. Elle est brutale et parfois, le patient peut même entendre "le claquement du muscle qui lâche". Elle est plus permanente et s'accompagne généralement d'un hématome qui peut être visible s'il est présent sur un muscle superficiel (mollet, cuisse...). 

Quelles sont les causes d'un claquage ?

Le claquage survient généralement pendant un effort sportif ou consécutif à un choc direct sur un muscle contracté. Parmi les facteurs déclenchants, on cite souvent un échauffement ou un étirement insuffisant ou une fatigue musculaire. "La question des étirements est largement discutée. Certains médecins disent qu'on vient finalement étirer un muscle qui est déjà "abîmé" par l'effort, ce qui peut favoriser le risque de lésion et provoquer une déchirure. D'autres médecins continuent à conseiller les étirements après le sport. Il n'y a pas à date de vrai consensus. Difficile donc de donner une recommandation officielle. On peut par exemple faire de petits étirements avant et après la séance sans trop forcer", préconise l'experte. 

Combien de temps de guérison pour un claquage ?

Le temps de guérison dépend de chaque patient, mais globalement il faut compter environ 1 mois et demi. 

Faut-il mettre du chaud ou du froid ?

"Dans les premiers jours, il est conseillé de mettre du froid pour limiter l'hématome", répond notre interlocutrice. 

Quel est le traitement d'un claquage ?

Pour se remettre d'un claquage, il faut un repos relatif (l'immobilisation complète est déconseillée) et ne pas faire d'efforts qui provoquent une douleur. "C'est le patient qui doit s'écouter et juger de ce qu'il peut faire ou pas", souligne Sophie Bur. On peut mettre un bandage un peu serré autour du muscle abîmé pour comprimer le saignement. Si le claquage concerne la jambe, le patient peut surélever la jambe quand il est allongé pour favoriser le retour veineux. "Pour soulager la douleur, on peut prendre des antalgiques de palier I et II comme le Doliprane, la Codéine ou le Tramadol selon l'intensité de la douleur et en respectant bien les conditions d'utilisation et la posologie. Dans ce genre de lésion, les anti-inflammatoires ne sont pas indiqués, du moins au début (48-72 premières heures), car ils favorisent le saignement et peuvent retarder le processus de réparation", poursuit-elle. Quand la période la plus douloureuse est passée, on passe à la rééducation qui consiste à renforcer et à étirer le muscle, ou faire des massages "défibrosants" pour enlever la fibrose et les adhérences du muscle. Dans de rares cas, on peut opérer, notamment chez des sportifs de haut niveau. Dans tous les cas, il est conseillé de reposer ses muscles et ne pas faire du sport 7 jours/7 ou du moins, varier les sports pour ne pas solliciter toujours les mêmes muscles, de bien s'hydrater et de reprendre le sport de manière progressive. 

Merci au Dr Sophie Bur, médecin du sport et médecin de Médecine Physique et de Réadaptation, Pôle de MPR IURC Strasbourg