Quels sont les effets du Ramadan sur le corps ? Bon ou mauvais ?

Quels sont les effets du Ramadan sur le corps ? Bon ou mauvais ?

Le Ramadan est une période de jeûne du lever au coucher du soleil. Il pousse le corps à puiser de l'énergie dans ses réserves et a plusieurs effets sur l'organisme. Quels effets sur la santé ? Le corps ?

Le Ramadan est une période qui consiste à jeûner la journée, ce qui a plusieurs répercussions sur le corps. Passage en revue des effets d'un tel jeûne avec notre experte. 

Quels sont les effets du Ramadan sur le corps ? 

Le corps entre dans un état de jeûne environ 8 heures après le dernier repas car c'est le moment où les intestins finissent d'absorber les nutriments présents dans les aliments. Le corps commence alors à puiser de l'énergie dans le glucose stocké dans le foie et les muscles, puis il s'attaque aux graisses une fois que les réserves de glucoses sont épuisées.

► Les 5 premiers jours de jeûne : pour fournir du glucose au cerveau, un mécanisme de néoglucogenèse se met en place : le glucose est principalement synthétisé à partir des acides aminés des protéines musculaires. 

► A partir du 5e jour environ ; les acides gras produits sont soit oxydés directement soit transformés en corps cétoniques. La concentration en corps cétoniques augmente. Les corps cétoniques peuvent être utilisés par le cerveau ce qui diminue les besoins en glucose. Les acides gras et les corps cétoniques deviennent ainsi la principale source d'énergie au lieu des protéines.

Si le jeûne est bien pris en charge, il peut être bénéfique mais les premiers jours du Ramadan, il n'est pas impossible que cette baisse de sucre dans le sang entraîne un état léthargique. Il faut alors avoir une bonne alimentation, une bonne hydratation et limiter ses dépenses physiques.  

Quels sont les effets du Ramadan sur le cerveau ? 

La faim engendre une production d'acétone par le cerveau qui stimule et favorise les facultés cognitives. La sensation de faim peut ainsi disparaître au bout de quelques jours de jeûne et apparaît alors une impression de "légèreté". Le jeûne à visée thérapeutique a d'ailleurs déjà été proposé et utilisé pour soulager certaines maladies mentales comme les troubles obsessionnels compulsifs en Russie, en Allemagne ou encore aux Etats-Unis, rappelle l'Inserm

Quels sont les bienfaits santé du Ramadan ? 

Même si le jeûne du Ramadan dure longtemps, la période de jeûne et la période d'alimentation sont plus ou moins identiques. "Finalement, notre rythme est simplement inversé, c'est comme si on mangeait la nuit et dormait le jour", souligne Léa Lang, nutritionniste. Le Ramadan peut avoir des bénéfices pour notre santé : "Le jeûne ralentit le processus de digestion, petit à petit l'organisme se nettoie et déstocke les mauvais sucres". Pour cela, l'idéal est de manger, lors de la rupture du jeûne, des repas équilibrés comme lors d'une journée habituelle. "Il faudrait avoir une alimentation peu riche en sucre et penser à bien s'hydrater", conseille la nutritionniste. 

Quels sont les effets secondaires ou méfaits du Ramadan ? 

L'énergie utilisée durant la journée est bien plus importante que celle utilisée durant la nuit. La nuit, le fonctionnement du corps tourne au ralenti. "Si on mange trop gras, trop sucré, trop salé, notre corps fait des gros stocks qui auront une influence sur la digestion et la prise de poids. On peut également manquer de certains minéraux et ainsi développer des carences". Une mauvaise alimentation et une mauvaise hydratation peuvent également entraîner une mauvaise haleine, des nausées, des maux de tête, une faiblesse générale

Quels sont les risques du Ramadan sur la santé ? 

Selon Léa Lang, les risques durant le Ramadan sont limités car les pratiquants se nourrissent quand même. "Les jeûnes qui durent plus de 12 heures ou jusqu'à 24 heures sont plus risqués", assure-t-elle. En revanche, les personnes atteintes de maladies chroniques, de diabète, les femmes enceintes ou allaitantes ou encore les personnes âgées sont plus fragiles et peuvent être plus à risque de faire des malaises.  

Merci à Léa Lang, nutritionniste. 

Source : Evaluation de l'efficacité de la pratique du jeûne comme pratique à visée préventive ou thérapeutique, Rapport de l'Inserm, 10 janvier 2014

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