Huile de palme : conséquences santé, danger et alternatives

Quand on parle d'huile de palme, on pense "Nutella" ! Pour cause, la production de cette pâte à tartiner impose d'intensifier les plantations de palmiers à huile ce qui participe à la déforestation. Mais elle présente aussi dans d'autres aliments. Pourquoi est-elle mauvaise pour la santé ? Par quoi la remplacer ? Guide pratique.

Huile de palme : conséquences santé, danger et alternatives
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Quand on parle d'huile de palme, pense tout de suite "Nutella" ! Pour cause, la production de Nutella impose d'intensifier les plantations de palmiers à huile ce qui participe à la déforestation. C’est de cette plante qu’est extraite l’huile de palme, matière grasse constituant à 20 % la célèbre pâte à tartiner.

C'est quoi l’huile de palme ?

Cette huile végétale est obtenue à partir des fruits d’un palmier originaire d’Afrique de l’Ouest, qui peut atteindre une vingtaine de mètres de hauteur : le palmier à huile (de son nom scientifique Elaeis guineensis). Ses petits fruits sont de couleur rouge orangée, et la fameuse huile est obtenue en pressant leur pulpe très riche. Celle-ci est principalement utilisée en agro-alimentaire. Au cœur du fruit, le noyau de couleur blanche fournit, lorsqu’il est pressé, l’huile de palmiste qui entre dans la composition de produits d’hygiènes et de cosmétiques. Depuis le début des années 2000, les plantations de palmiers à huile se sont multipliées, notamment en Asie du Sud-Est, remplaçant plusieurs millions d’hectares de forêts naturelles. L'intérêt soudain pour cette matière grasse vient de son usage pour relayer les matières grasses hydrogénées, considérées néfastes pour la santé. Mais qu'en est-il pour ce récent substitut ?

Quels sont les dangers santé de l'huile de palme ?

L'huile de palme est obtenue en 
pressant les fruits riches en matière
grasse du palmier à huile.
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Outre les questions environnementales qu’elle pose, l’huile de palme suscite des inquiétudes et de vives controverses quant à ses impacts sur la santé des consommateurs. À première vue, de par son statut d’huile végétale, elle semble meilleure pour la santé que les graisses d’origine animales. Mais ce n’est pas si simple ! Tout dépend de la nature des lipides : ceux-ci sont en réalité constitués d’un enchaînement de petites unités répétées, les acides gras. Il en existe deux types : les acides gras saturés et les acides gras insaturés. Ces derniers, présents par exemple dans l’huile d’olive ou les noix, même s’ils contiennent la même quantité de calories que les saturés, représentent un risque plus faible pour la santé. A l'inverse, l’huile de palme contient 50 % d'acides gras saturés, donc de mauvaises graisses.Ainsi, de par leur structure, ils participent à l’augmentation du cholestérol et du taux de graisse dans le sang, accentuant le risque de maladies cardiovasculaires. Plusieurs études ont ainsi mis en évidence une corrélation entre consommation d’huile de palme et taux élevé de lipides plasmatiques, indicateurs du risque cardiovasculaire. Mais "l’impact de sa consommation sur les marqueurs de risque cardiovasculaire doit être nuancé : il dépend des comparateurs bien entendu, mais aussi des quantités consommées, du contexte nutritionnel (teneur en acide linoléique et en cholestérol de l’alimentation, apport lipidique total)", remarque Jean-Michel Lecerf, endocrinologue nutritionniste à l’Institut Pasteur de Lille dans un article publié en mars 2013 dans le journal scientifique Oilseeds and fats, Crops and Lipids (OCL).

Que faut-il retenir ? Si vous êtes attentif à votre alimentation en général, l'huile de palme ne représente pas un danger pour votre santé. Vous pouvez donc vous laissez aller à votre gourmandise, de temps en temps. Tout est question de dosage. De même, tout dépend de votre état de santé. Il est bien évident que si votre taux de cholestérol est élevé, les graisses saturées et donc l'huile de palme doivent être limitées.

Par quoi remplacer l'huile de palme ?

Le consommateur peut préférer à l'huile de palme des graisses insaturées telles que l'huile de colza, de tournesol, d'olive ou de soja, en gardant à l'esprit que l'apport alimentaire de lipides est essentiel à l'équilibre alimentaire ! En pâtisserie, l'huile de coco est une très bonne alternative à l'huile de palme. Pour remplacer l'huile de palme par une huile moins chargée en acides gras saturés dans votre alimentation, une des solutions peut être de cuisiner vous-mêmes certains gâteaux, sauces ou plats que vous achetez préparés. L'avantage sera double puisque vos plats faits maisons contiendront aussi moins de sel. Il existe même des recettes de Nutella® fait maison... Alors, à vos tabliers ?

Où trouve-t-on de l’huile de palme ?

Dans notre alimentation, difficile de passer à côté ! Sur les étiquettes, l’huile de palme peut aussi être référencée par la mention "huile végétale" ou "matière grasse végétale". Outre la pâte à tartiner, l’huile de palme participe à la composition de gâteaux salés apéritifs, de barres chocolatées, de viennoiseries (industrielles ou en boulangerie), de biscottes et petits pains grillés, de céréales, de gâteaux secs, mais aussi de desserts glacés, de crème chantilly, de plats, pizzas et quiches préparés et de sauces prêtes à l’emploi. Elle est aussi utilisée en cosmétique et produits d’hygiène dans des rouges à lèvres, des mascaras, des crayons à yeux et à lèvres, des crèmes hydratantes, des gels douches, des shampoings ou encore des dentifrices.

Pourquoi les industriels utilisent l'huile de palme ?

L’huile de palme présente l’avantage d’être solide à température ambiante, ce qui en fait un ingrédient de choix pour garantir une bonne tenue et une bonne conservation des produits qui se gardent en dehors du réfrigérateur. De plus, elle confère une texture fondante et moelleuse, souvent recherchée en pâtisserie. Son goût neutre et le fait qu’elle ne rancisse pas présentent aussi l’avantage de limiter l’ajout d’arômes ou de conservateurs. Dernier intérêt, loin d’être le moindre : la productivité des plantations de palmiers à huile est très élevée. La rentabilité par hectare de plantation atteint quatre tonnes, chiffre loin d’être égalé par ses concurrents l’huile de soja (0,5 tonne) et de colza (0,6 tonne).

 

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