C'est quoi l'Ozempic ? Pour maigrir ? Sans ordonnance ?

C'est quoi l'Ozempic ? Pour maigrir ? Sans ordonnance ?

Sur les réseaux sociaux, des jeunes mettent en avant la prise d'Ozempic pour maigrir. Or ce médicament n'est pas autorisé dans la perte de poids en France, mais uniquement chez les diabétiques de type 2. Les risques à connaître.

L'Ozempic est LE nouveau médicament pour maigrir à la mode sur les réseaux sociaux. Mais attention ! Si ce médicament (dont la substance active est le sémaglutide) peut avoir des effets sur la perte de poids, il n'est autorisé en France que chez les diabétiques de type 2. Donc pas pour maigrir ! Il répond (comme tous médicaments) à des indications et posologies encadrées par les autorités sanitaires. En dehors, le risque d'effets secondaires ne peut être écarté.

Qu'est-ce que l'Ozempic ? 

Ozempic est un analogue du GLP-1 appelé sémaglutide prescrit dans le traitement du diabète de type 2. "GLP-1 est une hormone fabriquée naturellement par l'intestin lorsque l'on mange et qui ralentit la vidange gastrique, améliore la fabrication de l'insuline, agit sur la production du sucre par le foie et sur les centres de l'appétit situés directement dans le cerveau. Il s'agit d'un médicament utilisé depuis une dizaine d'années dans le traitement du diabète de type 2", explique le Dr Emmanuelle Lecornet-Sokol, endocrinologue. L'Ozempic est produit par le laboratoire Novo Nordisk et commercialisé depuis avril 2019 en France. 

L'Ozempic est-il autorisé pour maigrir ? 

Non, l'Ozempic n'est pas autorisé dans le traitement de l'obésité. Pourtant, "des remontées de terrain font état d'un usage détourné chez des personnes non diabétiques dans un objectif de perte de poids" a rapporté l'Agence nationale du médicament le 1er mars 2023. Environ 1% des prescriptions entre octobre 2021 et septembre 2022 étaient en dehors de son autorisation de mise sur le marché ou AMM (2000 Français). Ces prescriptions hors AMM entrainent des pénuries pour les diabétiques et exposent les patients à des risques. "Ozempic doit être prescrit uniquement dans le diabète de type 2 insuffisamment contrôlé, conformément à son autorisation de mise sur le marché (AMM). (...) Ce médicament peut entraîner des effets indésirables potentiellement graves, tels que des troubles gastro-intestinaux, des pancréatites ou des hypoglycémies" a rappelé l'ANSM. 

► Le Wegovy (sémaglutide plus fortement dosé que dans l'Ozempic) est autorisé pour la perte de poids et le maintien du poids, chez des adultes obèses ou en surpoids s'ils présentent un facteur de comorbidité lié au poids (prédiabète ou diabète de type 2), hypertension artérielle, dyslipidémie, apnée du sommeil, maladie cardiovasculaire), conformément à son RCP.

Peut-on avoir de l'Ozempic sans ordonnance ?

Non, ce médicament est inscrit sur la liste I des médicaments et n'est disponible que sur ordonnance.

Quels sont les effets secondaires ?

L'Ozempic peut entraîner des effets indésirables potentiellement graves, tels que des troubles gastro-intestinaux, des pancréatites ou des hypoglycémies. "Il y a un doute sur la possibilité que cela puisse entraîner des tumeurs du pancréas et de la thyroïde", énonce le Dr Emmanuelle Lecornet-Sokol. Aussi il est important de respecter les indications et les posologies du médecin.

Comment manger avec Ozempic ?

Que son utilisation intervienne dans le cadre d'un diabète de type 2 ou d'une obésité, l'utilisation de l'un de ces médicaments doit s'intégrer dans une démarche de perte de poids globale avec une alimentation équilibrée et une activité physique régulière. 

Comment arrêter les injections ?

"Il est important d'être suivi par son médecin traitant ou par un spécialiste tel qu'un endocrinologue pour limiter la reprise de poids. La plupart du temps, les injections s'arrêtent progressivement". 

Quel est le prix de l'Ozempic ? Est-il remboursé ? 

L'Ozempic coûte 77 euros. Son taux de remboursement par l'Assurance maladie est de 30%. Il est pris en charge s'il est prescrit en cas de diabète de type 2, en association avec certains médicaments uniquement (soit avec la metformine, soit avec la metformine ou un sulfamide hypoglycémiant).

Merci au Dr Emmanuelle Lecornet-Sokol, endocrinologue, présidente de la Fenardediam, co-auteur avec Caroline Balma Chaminadour du livre " Et si c'était hormonal " (éditions Marabout poche).