C'est quoi la résistance à l'insuline ? Quels symptômes ?

Lorsque l'insuline ne régule plus la glycémie, l'organisme développe une résistance. La méthode la plus simple pour évaluer l'insulinorésistance - responsable de diabète - consiste à mesurer le tour de taille.

C'est quoi la résistance à l'insuline ? Quels symptômes ?
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L'insuline est une hormone sécrétée par le pancréas. Elle contrôle la capacité des cellules à absorber le glucose pour être utilisé comme source d'énergie ce qui permet de réguler le taux de glucose dans l'organisme (glycémie). En cas de résistance à l'insuline, ou insulinorésistance, le glucose ne peut plus rentrer dans les cellules malgré une sécrétion d'insuline persistante pour y parvenir. Cet excès d'insuline dans le sang favorise le stockage du gras, pouvant être à l'origine d'une stéatose hépatique, de dyslipidémies et d'hypertriglycéridémie. Par ailleurs, la résistance à l'insuline est associée à un excès de sucre circulant dans le sang soit une hyperglycémie qui, à long terme et sans prise en charge, mène au diabète.

Quels sont les symptômes de la résistance à l'insuline ?

"Le plus souvent il n'y a pas de symptômes fonctionnels mais une prise de poids avec prise de graisse "viscérale" (graisse qui se dépose autour des organes comme le foie, ndlr) qui provoque un tour de taille supérieur à 88 cm chez la femme et 103 cm chez l'homme (population caucasienne)", indique le Dr Olivier Dupuy, Chef de service d'endocrinologie, diabétologie et nutrition de l'hôpital Paris Saint-Joseph. A un stade plus avancé, la résistance à l'insuline peut se manifester brutalement par une décompensation du diabète avec :

  • Une fatigue importante ;
  • Une grande soif et une polyurie ;
  • Une augmentation de la faim

Qu'est-ce qui provoque la résistance à l'insuline ?

"La résistance à l'insuline est favorisée par des facteurs d'insulinorésistance comme la surcharge pondérale (surpoids, obésité), la sédentarité mais aussi par d'autres mécanismes comme la grossesse, le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), les maladies cardiovasculaires. De manière exceptionnelle, il existe des syndromes d'insulinorésistance sévère qui peuvent survenir dans de le cadre de maladies orphelines rares ou être liées au VIH ainsi qu'à des obésités génétiques spécifiques", indique le Dr Olivier Dupuy.

Comment savoir si on a une résistance à l'insuline ? 

La méthode la plus simple pour évaluer l'insulinorésistance consiste à mesurer le tour de taille. En pratique, celui-ci ne devrait pas excéder 102 cm chez l'homme et 88 cm chez la femme. Une prise de sang à jeun est également réalisée pour mesurer le taux de sucre dans le sang. À partir de ces données, l'index de HOMA (Homeostasis Model Assessment of insulin resistance) peut être déterminé pour calculer l'insulinorésistance mais ce n'est pas un test utilisé en routine, il est essentiellement employé à des fins de recherche.

Que faire ?

Dans la mesure où la résistance à l'insuline est majoritairement liée au surpoids et à l'obésité, le traitement repose essentiellement sur des mesures hygiéno-diététiques. "Il est indispensable de faire attention à la quantité de calories consommées et de reprendre/réaliser une activité physique régulière chez tout patient qui a un syndrome métabolique ou un diabète de type 2. Cela va aider à vaincre la résistance à l'insuline et va permettre de capter le glucose de manière très efficace tout en améliorant les paramètres métaboliques. En présence d'un diabète de type 1 ou d'un diabète de type 2, un médicament antidiabétique comme la metformine peut être prescrit pour aider à réduire l'effet de l'insulinorésistance", détaille l'endocrinologue.

Quel est le régime à suivre en cas de résistance à l'insuline ?

Le meilleur régime est le régime méditerranéen. Il faut réduire sa consommation de sucres et de matières grasses, augmenter sa consommation de fruits et légumes, favoriser les protéines maigres (viande blanche et poisson), manger peu de viande rouge, et diminuer sa consommation d'alcool. Les plats industriels sont autant que possible à proscrire et il est recommandé de cuisiner "maison" avec des aliments bruts. 

Merci au Dr Olivier Dupuy, Chef de service d'endocrinologie, diabétologie et nutrition de l'hôpital Paris Saint-Joseph.

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