Syndrome de Leigh : cause, évolution, survie, c'est quoi ?

Le syndrome de Leigh désigne une maladie neurologique génétique rare et progressive qui provoque des lésions du système nerveux central. Quels sont les symptômes ? L'espérance de vie ? Le traitement ?

Syndrome de Leigh : cause, évolution, survie, c'est quoi ?
© czgur - 123RF

Définition : qu'est-ce que le syndrome de Leigh ? 

Le syndrome de Leigh, aussi appelé encéphalomyopathie nécrosante subaiguë, est une maladie neurologique génétique rare et évolutive qui se caractérise par une dégénérescence du système nerveux central, plus particulièrement du tronc cérébral et des noyaux gris centraux. La prévalence est estimée à 1/36 000 naissances. On distingue différentes formes de maladie de Leigh.  "La forme classique se manifeste habituellement chez le nourrisson ou chez le petit enfant, le plus souvent avant l'âge de deux ans. Mais, certaines formes peuvent apparaître beaucoup plus tardivement et se révéler à l'adolescence voire à l'âge adulte. On parle de syndrome parce qu'il s'agit à l'origine d'une description d'anomalies radiologiques associés à des symptômes cliniques qui traduisent un mauvais fonctionnement du système nerveux central", développe le Dr Nathalie Guffon, médecin responsable du centre de référence des maladies héréditaires du métabolisme au CHU de Lyon.

Quelle est la cause du syndrome de Leigh ? 

Elles ont toutes pour point commun un mauvais fonctionnement des mitochondries, les usines énergétiques de nos cellules.

Le syndrome de Leigh regroupe un ensemble de pathologies assez complexes qui s'intègrent dans les maladies mitochondriales. S'il existe plusieurs étiologies, elles ont toutes pour point commun un mauvais fonctionnement des mitochondries, les usines énergétiques de nos cellules, dispersées dans tout le corps, en raison d'une anomalie du matériel génétique. "En cas d'altérations du matériel génétique classique qui se trouve dans le noyau des cellules, la maladie va se révéler chez un enfant dont les deux parents sont porteurs sains. Il peut aussi s'agir d'une mutation du matériel génétique propre des mitochondries qui est transmis uniquement par l'ovule, auquel cas soit il s'agit d'un accident au moment de la conception, soit d'une transmission maternelle (syndrome de Leigh à hérédité maternelle)", détaille la spécialiste.  

Quels sont les symptômes du syndrome de Leigh ?

Les symptômes dépendent de la sévérité de la maladie. La forme classique, qui débute chez le nourrisson ou le petit enfant, se traduit essentiellement par :

  • une hypotonie (le nourrisson n'arrive pas à tenir sa tête dans les formes les plus graves),
  • un retard dans les acquisitions motrices voire une régression de ces dernières avec le temps,
  • des troubles de l'équilibre,
  • des troubles de la déglutition,
  • des vomissements.

D'autres signes neurologiques peuvent apparaître :

  • mouvements involontaires des yeux,
  • une paralysie de certains mouvements oculaires,
  • des difficultés respiratoires d'origine cérébrale.
  • À ces symptômes neurologiques peuvent s'ajouter des atteintes cardiaque, rénale ou hépatique.
  • Dans les formes moins sévères, les symptômes typiques sont souvent des signes neurologiques avec des troubles de l'équilibre, des troubles de la coordination et une atteinte de la rétine. 

Quelle est l'évolution du syndrome de Leigh ?

Le syndrome de Leigh évolue vers une dégradation de l'état général qui n'est pas forcément linéaire. "On peut observer une détérioration aiguë, souvent déclenchée par une infection banale, avec parfois une récupération partielle ou totale, jusqu'à la prochaine détérioration", informe la spécialiste. 

Comment pose-t-on le diagnostic du syndrome de Leigh ?

Outre les signes cliniques évocateurs, le diagnostic repose sur l'IRM cérébrale qui va mettre en évidence des lésions caractéristiques des noyaux gris centraux et du tronc cérébral. Les taux de lactate sont toujours trop élevés dans le liquide céphalorachidien, et souvent dans le sang. Le diagnostic étiologique repose sur la mise en évidence du déficit enzymatique et/ou des anomalies génétiques.

Quel est le traitement du syndrome de Leigh ?

Il n'existe pas de traitement curatif spécifique pour le syndrome de Leigh. Des vitamines comme la thiamine (vitamine B1), vitamine B2 et du coenzyme Q10 peuvent être proposés pour essayer de faire fonctionner les petits chaînons des mitochondries qui fonctionnent le mieux. Dans certains déficits, il peut également être préconisé de faire un régime cétogène, c'est-à-dire très riche en graisses et restreint en sucre. 

Quelle est l'espérance de vie en cas de syndrome de Leigh ?

Le pronostic du syndrome de Leigh est très sévère avec une survie qui dépasse rarement quelques années après le début des symptômes.

Merci au Dr Nathalie Guffon, pédiatrique responsable du centre de référence des maladies héréditaires du métabolisme au hospices civils de Lyon

Autour du même sujet