Les 5 symptômes d'une rhinite allergique

Qui dit pollens, dit souvent "rhinite allergique". Ce rhume toucherait 1 Français sur 4.

Les 5 symptômes d'une rhinite allergique
© SHOTPRIME STUDIO - Adobestock

Nez qui coule, bouché... Vous êtes enrhumé ? Il s'agit peut-être d'une rhinite allergique, surtout si vous êtes sensible aux pollens. "La rhinite allergique est une rhinite qui va apparaitre dans une unité de temps et une unité de lieu c'est-à-dire que l'on va avoir un facteur déclenchant dans l'environnement. 25% de la population est concerné par la rhinite allergique" nous explique le Dr Catherine Quequet, allergologue. On distingue la rhinite persistante ou "chronique" qui va durer plus de 4 semaines de la rhinite intermittente qui dure moins de 4 semaines. "Il y a 5 symptômes principaux de la rhinite allergique" :

  1. Démangeaisons au niveau du nez : "les patients se frottent régulièrement le nez de bas en haut" 
  2. Rhinorrhée : "Le nez coule soit comme une fontaine par les narines soit par l'arrière gorge"
  3. Salves d'éternuements
  4. Le nez bouché
  5. Troubles de l'odorat (pas toujours). "Dans ces cas là, on envoie le patient chez l'ORL au cas où il y aurait d'autres pathologies ORL comme une polypose dans le nez"

 "Une allergie au cyprès peut induire une allergie à la pêche"

"Ces symptômes sont parfois associés à une conjonctivite et un asthme" indique le Dr Quequet, allergologue. Par ailleurs, "les individus atteints de rhinite allergique ont la particularité d'avoir le fond du palais qui démange et ils essaient de le gratter avec leur langue". La fatigue est aussi un symptôme récurrent des allergiques qui n'arrêtent pas d'éternuer. "Ils décrivent une grande fatigue, et il peut y avoir des difficultés de concentration" rapporte notre experte.

Quelles sont les causes de la rhinite allergique ?

La cause des rhinites allergique est une hypersensibilisation à certains allergènes :

  • Des allergènes à l'intérieur de la maison : acariens, animaux de compagnie, moisissures.
  • Des allergènes extérieurs : les pollens. "En sachant que ce sont les pollens anémophiles (véhiculés par le vent) qui sont allergisants" poursuit notre spécialiste. Lorsqu'il fait beau et qu'il y a du vent, il y a plus de pollens et davantage d'allergies. "Les moisissures peuvent également provenir de l'extérieur avec celles présentes dans les forêts, rouleaux de foin l'été".
  • Les rhinites allergiques professionnelles : "les coiffeurs et coiffeuses peuvent souffrir de rhinites aux persulfates, les boulangers de l'asthme du boulanger qui aura commencé par une rhinite allergique par exemples".

Attention aux allergies croisées

Quand il y a une rhinite allergique, il faut systématiquement rechercher des allergies alimentaires. "Une allergie aux pollens de bouleau peut provoquer des allergies à la pomme crue, poire crue, carotte, cèleri, arachide, noisette, châtaigne, fruits à noyaux, kiwi" développe l'allergologue. On parle d'allergie "croisée". "Une allergie au cyprès peut induire une allergie à la pêche par exemple avec un risque de choc anaphylactique". La rhinite aux acariens peut aller de pair avec des allergies aux escargots, crevette, calamar, insectes.

Comment distinguer rhinite allergique et asthme ?

Les symptômes ne sont pas les mêmes. "Un patient atteint d'un asthme, lors d'une crise aigüe a les poumons qui sifflent à l'expiration, tousse et se sent essoufflé" indique le Dr Quequet. "Lors d'une rhinite pollinique, on va systématiquement recherche un asthme parce que certaines personnes ont un asthme sans le savoir. 40% des gens qui ont rhinite allergique sont asthmatiques. 80% des asthmatiques ont une rhinite allergique"

Quels sont les traitements d'une rhinite allergique ? 

On soigne une rhinite allergique sur trois bases :

► La gestion de l'environnement ; limiter les acariens, les animaux (ou les laver), aspirateurs avec filtres à haute efficacité pour les particules aériennes (HEPA)

► Le traitement médical à savoir des "antihistaminiques que l'on associe en général avec des corticoïdes en intranasal" 

► La désensibilisation : une immunothérapie spécifique par voie sublinguales, c'est-à-dire sous forme de gouttes. "Si ce sont les acariens, on prévoit une désensibilisation tous les jours pendant 3 à 5 ans. On peut commencer le traitement dès l'âge de 5 ans. On augmente les gouttes et les concentrations puis on maintient une dose d'entretien. Pour les pollens, comme c'est une allergie saisonnière, on va commencer la désensibilisation quelques mois avant la saison pollinique, on poursuit pendant la saison puis on arrête. On poursuit ce rythme 3 à 5 ans" développe la spécialiste.

Comment soigner une rhinite allergique enceinte ?

"Pour soigner une rhinite allergique pendant la grossesse, on peut également prendre certains antihistaminiques autorisés prescrits par le médecin (liste à consulter sur le CRAT)" indique l'allergologue. Concernant la désensibilisation, si elle a démarré avant le début de la grossesse on peut la poursuivre, mais on ne peut pas la commencer pendant une grossesse. "Une désensibilisation déjà en place est connue comme supportée par le patient donc ne posera pas de problème pour le bébé" précise le Dr Quequet.

Merci au Dr Catherine Quequet, allergologue et auteur du livre "Les nouvelles allergies", éditions du Rocher.

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