Ostéonécrose : causes, traitements, c'est quoi ?
Aussi appelée "infarctus osseux", cette maladie se caractérise par la décomposition et la destruction du tissu osseux. Elle peut toucher le genou, la hanche, le pied, la mâchoire... Comment survient-elle ? Quelle évolution ? Quels sont les traitements possibles ?
Qu'est-ce qu'une ostéonécrose ?
"L'ostéonécrose est la mort anormale et prématurée d'un tissu osseux, en raison d'un défaut de vascularisation intra-osseuse", explique le Dr Monique Quillard, médecin généraliste. Si elle peut toucher tous les os du corps, ce sont en particulier les os longs, comme le fémur, qui sont concernés.
Ostéonécrose de la hanche
Elle peut toucher la tête fémorale et entrainer sa destruction partielle ou totale. Elle survient à la suite d'une fracture du col du fémur ou d'une luxation de la hanche.
Ostéonécrose du genou
Elle touche le condyle interne du fémur et provoque la destruction de l'os par nécrose. Le condyle est la zone qui s'articule avec le tibia pour faire fonctionner l'articulation du genou.
Ostéonécrose de la mâchoire
Cette lésion touche l'os mandibulaire et met la mâchoire à nu. Si elle peut être très douloureuse, pour certaines personnes elle est asymptomatique.
Ostéonécrose du pied
Elle peut toucher la cheville, comme la partie avant du pied, c'est-à-dire les métatarses et en particulier ceux à proximité du gros orteil.
Quelles sont les causes ?
Elle peut être :
- Liée à un problème vasculaire, sorte d'infarctus au niveau d'une épiphyse osseuse le plus souvent.
- Liée à une maladie générale : drépanocytose, alcoolisme, obésité, diabète, maladie des caissons, maladie de Gaucher etc…
- Post-traumatique, suite à un accident
- Secondaire à un traitement : radiothérapie, à un traitement de l'ostéoporose par biphosphonates.
- D'origine génétique et héréditaire.
- La prise de corticoïdes durant une longue période.
- Idiopathique dans 30% des cas.
Elle apparaît entre 30 et 60 ans et touche plus d'hommes que de femmes.
Quels sont les symptômes ?
"Les symptômes sont insidieux au début, ils s'apparentent à ceux d'une arthrose. L'évolution se fait très lentement", précise le Dr Quillard. L'ostéonécrose se manifeste de la manière suivante :
- Une forte douleur y compris au repos.
- Une diminution de la mobilité au niveau de l'articulation touchée.
- Un affaissement de l'os touché.
Est-ce contagieux ?
Du tout ! Cette maladie se développe seule, en interne et n'est pas liée à un virus ou une bactérie transmissible.
Quel est le diagnostic ?
"Le diagnostic d'une ostéonécrose s'effectue tout d'abord par le biais d'un interrogatoire au cours duquel le médecin tente de déceler les antécédents familiaux, les facteurs de risque et la durée des douleurs", indique notre expert. Il procède ensuite un IRM, l'examen d'imagerie de référence. "La radiographie est déconseillée car elle ne donne de résultats probants qu'à un stade très avancé de la maladie, quand l'os nécrosé s'est totalement affaissé", remarque le Dr Quillard.
Quels sont les traitements ?
Dans un premier temps, il consiste à ménager l'os touché, en évitant de trop le solliciter afin de limiter les douleurs et de ralentir la maladie. La prise d'analgésiques aide à calmer le mal. La prise en charge des facteurs de risque est essentielle : alcool, surpoids, éviction des médicaments responsables. Ensuite, vient le forage osseux. "C'est un traitement de conservation indiqué dans les premiers stades de la maladie. Elle consiste à creuser un tunnel dans l'os nécrosé afin de forcer la production de cellules nouvelles. Cette solution s'accompagne souvent d'une greffe osseuse, généralement une autogreffe osseuse ou d'une autogreffe de moelle osseuse ", explique le médecin. D'autres techniques chirurgicales sont aussi envisageables, comme l'injection de ciment acrylique et un comblement des cellules souches osseuses. Dans les cas les plus graves, le chirurgien optera pour une prothèse totale de l'articulation. C'est fréquemment le cas quand la hanche est touchée. L'ostéonécrose de la mâchoire nécessite une prise en charge spécifique par un spécialiste en stomatologie.
Merci au Dr Monique Quillard, médecin généraliste.