Cervicite : symptômes, causes, quels traitements ?
La cervicite correspond à une inflammation du col de l'utérus. Comment la reconnaître ? Quelles sont ses causes ? Avec quels traitements la soigner et comment éviter les récidives ? Eclairage du Dr Odile Bagot, gynécologue.
Définition : qu'est-ce qu'une cervicite ?
La cervicite est une inflammation du col de l'utérus, généralement causée par des maladies sexuellement transmissibles ou un germe opportuniste. Parfois, la cervicite est asymptomatique mais elle peut causer des saignements ou des pertes vaginales, des mictions fréquentes si elle est associée à une urétrite dans certaines MST, et des rapports sexuels douloureux. La cervicite se diagnostique à l'examen gynécologique des prélèvements analysés en laboratoire. Pour soigner la cervicite, il faut en traiter la cause.
Quelles causes chez la femme ?
Les causes de la cervicite sont infectieuses. Parmi les maladies sexuellement transmissibles qui provoquent une cervicite, la plus fréquente est l'infection à Chlamydia, suivie par le gonocoque et l'herpès génital. Les bactéries ureaplasme et mycoplasme, qui ne sont pas sexuellement transmissibles en elles-mêmes, peuvent aussi donner des cervicites. La cervicite peut aussi être due à une infection vulvo-vaginale globale. "Dans les infections à papillomavirus, on peut mettre en évidence, mais uniquement à l'examen au spéculum, une colpite - autrement dit une cervicite - virale sous la forme d'un piqueté rouge. Elle est asymptomatique, la recherche d'HPV (human papillomavirus) est positive et le plus souvent le frottis cytologique mettra en évidence des anomalies cellulaires liées à l'infection à HPV, les dysplasies", précise le Dr Odile Bagot.
La faute du stérilet ?
Le stérilet n'est pas responsable dans la cervicite parce qu'il se trouve au-dessus du col
"Le stérilet (DIU) est hors de cause dans la cervicite parce qu'il se trouve au-dessus du col. En revanche, plusieurs études démontrent qu'une cervicite peut remonter plus facilement au niveau du col de l'utérus avec un stérilet en cuivre. De manière générale, le stérilet en cuivre augmente le risque d'infection, avec un risque supérieur au moment de la pose. C'est pour cette raison qu'il est préférable de faire un prélèvement avant de poser le stérilet", explique la gynécologue, auteur du livre Vagin et Cie, on vous dit tout, aux Editions Mango.
Quels sont les symptômes ?
La cervicite est souvent associée à une vaginite, autrement dit elle entraîne des pertes qui ont tendance à être colorées, parfois odorantes voire purulentes quand il s'agit d'un gonocoque, mais elles peuvent aussi passer quasiment inaperçues quand il s'agit d'un Chlamydia ou d'un ureaplasma. Outre des douleurs dans le bas ventre, il peut y avoir une sensibilité du col pendant les rapports sexuels ou au toucher vaginal si on touche le col. Il arrive aussi que la cervicite n'entraîne aucun symptôme.
Diagnostic et examens gynécologiques
En cas de symptômes faisant penser à une cervicite, le gynécologue va rechercher des pertes et/ou des saignements au niveau du col, le toucher et effectuer un prélèvement pour rechercher des micro-organismes impliqués dans des maladies sexuellement transmissibles. La cervicite étant souvent asymptomatique, il se peut aussi qu'elle soit découverte de manière fortuite, au cours d'un examen gynécologique de routine.
Traitements : comment soigner une cervicite ?
Le traitement de la cervicite repose sur l'antibiothérapie qui est déterminée en fonction du germe en cause. Par exemple, pour une infection à Chlamydia, l'Azithromycine est indiquée. En cas de gonorrhée, on prescrit du Ceftriaxone. "Dans la colpite virale à HPV, c'est le frottis du col qui guide la conduite à tenir (colposcopie, surveillance, conisation…)", commente la spécialiste.
Comment prévenir les récidives ?
"Pour prévenir la cervicite, il faut se protéger contre les infections sexuellement transmissibles en mettant un préservatif pendant les rapports sexuels. On peut aussi prendre des probiotiques pour reconstituer la flore vaginale", conseille le Dr Odile Bagot.
Merci au Dr Odile Bagot, gynécologue.