Angine de poitrine : symptômes chez la femme, espérance de vie
Si elle n'est pas prise en charge, l'angine de poitrine conduit à l'infarctus du myocarde. Les symptômes peuvent être atypiques chez la femme donc ne pas alerter tout de suite.
Le risque d'angine de poitrine augmente avec l'âge. Elle concerne davantage les hommes plus de 50 ans, en particulier les fumeurs, souffrant de diabète, d'un excès de cholestérol, d'hypertension artérielle ou d'obésité. Si l'angine de poitrine n'est pas prise en charge médicalement, elle conduit à l'infarctus du myocarde.
Définition : c'est quoi une angine de poitrine ?
L'angor, appelé aussi "angine de poitrine" est une atteinte des artères coronaires du cœur qui ne lui apportent pas l'oxygène nécessaire pour fonctionner correctement. Ce manque d'apport essentiel est à l'origine d'une souffrance cardiaque. Il peut conduire à l'infarctus. On distingue :
► l'angine de poitrine stable (ou angor stable ou maladie coronaire) pour laquelle les caractéristiques n'évoluent pas au fil du temps (même cause, même intensité, même durée). Elle survient pendant un effort et disparait à son arrêt.
► et l'angine de poitrine instable, plus grave. Elle correspond à un stade plus avancé avec des crises survenant même au repos, souvent plus fréquentes et plus longues. L'électrocardiogramme, l'échographie, la scintigraphie et la coronarographie permettent de confirmer le diagnostic. Cette angine de poitrine instable est considérée comme une menace d'infarctus du myocarde (on parle de syndrome coronaire aigu) et impose une hospitalisation en urgence dans une unité cardiologique.
Quels sont les symptômes de l'angine de poitrine ?
Aux premiers stades, une douleur dans la poitrine derrière le sternum apparaît uniquement lors de l'effort, de la digestion ou d'une émotion, des moments où le cœur nécessite davantage d'oxygène. La douleur est dite "angineuse", c'est-à-dire qu'elle correspond à un serrement en étau à l'arrière du sternum avec des irradiations possibles dans le bras ou dans l'épaule, accompagnée parfois d'une toux. Si l'obstruction des coronaires s'accroît, les symptômes peuvent survenir au repos, c'est l'angor instable qui peut être un signe précurseur d'un infarctus du myocarde.
Chez la femme ?
Les symptômes d'une crise d'angine de poitrine diffèrent d'un individu à l'autre. Chez la femme particulièrement, ils peuvent être "atypiques" et se traduire par des symptômes respiratoires et/ou digestifs au premier plan.
Si on ne fait rien, l'angine de poitrine conduit à l'infarctus du myocarde.
Quelles sont les causes d'une angine de poitrine ?
L'angine de poitrine est provoquée par un rétrécissement du calibre des artères qui va freiner le flux sanguin qui arrive au cœur. La cause la plus fréquente est l'athérosclérose, c'est-à-dire la formation de plaques d'athéromes à l'intérieur des artères coronaires à cause des facteurs de risques cardiovasculaires : tabac, surpoids, sédentarité, hypertension artérielle, diabète, hypercholestérolémie et les antécédents familiaux. Cependant, certaines crises d'angor peuvent aussi être en lien avec des spasmes des artères coronaires qui entraînent une constriction suffisante pour diminuer le débit sanguin dans ces vaisseaux comme dans le cas de l'angor de Prinzmetal dont l'origine est inconnue.
Quelle est l'espérance de vie ?
Sans suivi médical et mesures hygiéno-diététiques, l'angine de poitrine conduit à l'infarctus du myocarde. Ce risque est majoré s'il s'agit d'un angor "instable". Dans ce cas, l'hospitalisation doit se faire en urgence. Pour prévenir la crise d'angor, il faut contrer l'athérosclérose (phénomène qui bouche les artères et prive le coeur de sa bonne oxygénation). Ainsi :
- Réduire son poids si on est en surcharge pondérale (à voir avec le médecin)
- Supprimer le tabac
- Traiter l'hypertension artérielle si elle est présente
- Corriger son taux de cholestérol s'il est trop élevé - Suppression du tabac - Correction d'une HTA - Maintien du cholestérol
"Grâce aux différents traitements (contrôle des facteurs de risque, médicament, pontage...), la douleur d'angine de poitrine peut disparaître et une vie tout à fait normale – active voire même sportive (mais pas n'importe quel sport ni n'importe comment) –, est possible" informe la Fédération française de cardiologie.
Quels tests faire pour savoir ?
Le bilan d'une douleur thoracique est réalisé par le médecin traitant, en coordination avec un cardiologue. Les examens habituels comprennent :
- un bilan sanguin (hémogramme, ionogramme, glycémie, bilan lipidique et rénal) ;
- un électrocardiogramme (ECG) au repos, réalisé si possible pendant ou juste après un épisode douloureux d'angine de poitrine ;
- une échocardiographie transthoracique de repos ou une IRM si l'échographie n'est pas réalisable. Elle élimine les autres causes de douleurs (anomalie d'une valve, maladie du muscle cardiaque, péricardite, fissure de l'aorte), analyse les mouvements du cœur et calcule la fraction d'éjection du ventricule gauche (recherche d'une insuffisance cardiaque).
Parfois une radiographie du thorax est prescrite si le médecin suspecte une maladie pulmonaire pouvant expliquer les symptômes (pneumonie par exemple). Des examens spécifiques, appelés tests d'ischémie, sont réalisés de façon adaptée à chaque cas :
- une épreuve d'effort : ECG d'effort, échocardiographie d'effort ou de stress ;
- une scintigraphie ou IRM de stress...
En cas d'urgence, une coronarographie peut être réalisée. Cet examen peut être nécessaire pour identifier directement les sténoses des artères coronaires (zones rétrécies).
Traitement : médicament, pontage
Les traitements de l'angor peuvent être initialement médicamenteux, mais à des stades avancés, l'angioplastie ou le pontage coronarien deviennent indispensables. Le traitement consiste en l'administration de dérivés nitrés (Lénitral ou trinitrine). Il est important de distinguer la douleur angineuse de la douleur rencontrée en cas d'infarctus du myocarde qui ne cède pas à l'administration de trinitrine et qui nécessite une prise en charge en urgence. En cas d'angor instable, le traitement de base est connu sous l'acronyme BASIC : Bétabloquants, Antiagrégants plaquettaires, Statines, Inhibiteurs de l'enzyme de conversion et Correction (alimentation, réduction des facteurs de risque).