Chirurgie vasculaire : définition, quand est-elle utile ?

Cette discipline assure la prise en charge des maladies vasculaires à l'exception des artères du cœur. Dans quels cas a-t-on recours à cette chirurgie ? Comment se déroule une intervention d chirurgie vasculaire ? Quels sont les risques ?

Chirurgie vasculaire : définition, quand est-elle utile ?
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Définition : c'est quoi la chirurgie vasculaire ?

La chirurgie vasculaire est la discipline qui traite les maladies associées à des anomalies des vaisseaux sanguins (veines et artères), excepté les vaisseaux du cœur et du cerveau. 

Quelles sont les indications de la chirurgie vasculaire ?

Elle est envisagée en cas de maladies artérielles ou veineuses qui empêchent une bonne circulation du sang et entraîne des complications telles que des sténoses (rétrécissement important d'une artère), une ischémie aiguë d'un membre (vascularisation d'un membre interrompue par un caillot sanguin), des anévrismes (dilatation des artères) ou enfin une insuffisance veineuse (varices)
"Il existe deux techniques d'intervention : la chirurgie classique avec une opération comportant une ouverture de la peau et l'angioplastie, explique le Dr. Jean-François Renucci, médecin vasculaire au CHU de la Timone, à Marseille. Cette dernière consiste à introduire un ballonnet ("stent") pour augmenter le calibre de l'artère après l'avoir dilatée. L'alternative est de court-circuiter l'obstacle en réalisant un pontage soit avec un morceau de veine soit avec une prothèse synthétique. Pour les anévrismes, il faut soit ouvrir la dilatation et refermer de manière classique soit placer à l'intérieur une endoprothèse réalisée sur mesure. Pour les veines variqueuses, on peut soit les retirer (éveinage ou "stripping") ou les coaguler avec un faisceau laser".

Qui consulter pour faire de la chirurgie vasculaire ?

Votre médecin traitant ou un spécialiste (Médecin Vasculaire) vous orientera vers un chirurgien vasculaire en fonction de la pathologie qui vous concerne. 

Comment se préparer à une chirurgie vasculaire ?

Pour un maximum de sécurité le jour J, voici quelques recommandations :
Etre à jeun : aucune prise d'aliments solides environ 6 heures avant l'intervention et jusqu'à 2 heures avant pour les boissons comme café, thé et eau (à l'exception de la chirurgie ambulatoire pour les varices où il n'y a qu'une anesthésie locale).
Ne pas consommer d'alcool ni de tabac dans les 24 heures qui précèdent l'intervention
Etre transparent sur vos traitements en cours afin que l'anesthésiste s'assure qu'il n'y ait pas d'interactions médicamenteuses possibles
Ne pas prendre d'aspirine dans les 10 jours précédents l'intervention pour des varices, car elle fluidifie le sang et augmente les risques de saignement ou au contraire débuter ce traitement pour une intervention sur les artères. "Si vous suivez un traitement anticoagulant, parlez-en avec votre médecin : dans certain cas, il faudra le suspendre quelques jours", précise le Dr. Renucci.
Ne pas porter de vernis à ongles afin que l'anesthésiste puisse mesurer le taux d'oxygène de vos sang grâce à des pincettes placées au bout de vos doigts

Quel type d'anesthésie pour une chirurgie vasculaire ?

La plupart des interventions de chirurgie vasculaires artérielle se déroulent sous anesthésie générale, locale pour des dilations simples ou des phlébectomies (ablation de varices).

Comment se passe une opération vasculaire ?

L'intervention se passe au bloc opératoire, après anesthésie totale ou partielle du patient. Des incisions de quelques centimètres sont effectués au niveau de la zone à traiter pour accéder aux artères et/ou veines. Selon les cas, le chirurgien peut effectuer un pontage, placer un "stent" dans une artère ou réaliser une phlébectomie (retrait de veine). Le patient est ensuite conduit en salle de réveil où il reste sous surveillance jusqu'à son réveil. Il est ensuite reconduit dans sa en chambre.

Quels sont les risques ?

Ils sont identiques à toutes interventions chirurgicales et sont en lien avec l'âge et l'état de santé du patient. 

  • Risques anesthésiques
  • Infection post-opératoire
  • Thrombose veineuse
  • Quelques douleurs peuvent se faire sentir.

Le chirurgien prescrira des antalgiques afin de pouvoir les calmer ainsi que des anticoagulants, si nécessaire. 

Quelles sont les contre-indications ?

"En pratique, c'est l'état de santé général du patient qui conditionne son "opérabilité", précise le Dr. Renucci. Certaines interventions classiques avec anesthésie générale et ouverture de l'abdomen pour un anévrisme de l'aorte par exemple ne sont pas réalisables chez des patients fragiles. C'est pour cela que se sont développées les techniques de pose d'endoprothèse beaucoup moins dangereuses." Pour les veines il n'y a pas véritablement de contre-indications.

La chirurgie vasculaire est-elle remboursée ?

La chirurgie vasculaire est prise en charge par la sécurité sociale, en fonction de la pathologie. Un dépassement d'honoraires peut éventuellement être appliqué, il sera pris en charge en partie, en totalité ou non selon la mutuelle.

Merci au Dr. Jean-François Renucci, médecin vasculaire au CHU de la Timone, à Marseille.