Hystéroscopie : indications, déroulé, risques, douleur
L'hystéroscopie est un examen sans douleur qui a pour but d'explorer l'intérieur de la cavité utérine à l'aide d'une minuscule caméra. Indications, préparations, risques, hystéroscopie opératoire, diagnostique... L'essentiel à savoir avec Laetitia Rocca, gynécologue au centre hospitalier de Bastia.
Définition : qu'est-ce qu'une hystéroscopie ?
L'hystéroscopie est une intervention chirurgicale qui permet de visualiser l'intérieur de l'utérus en y introduisant un hystéroscope (un tube avec un petite caméra) par les voies naturelles. L'hystéroscope passe donc d'abord par le vagin, puis traverse le col de l'utérus jusqu'à la cavité utérine. "L'hystéroscopie permet d'étayer un diagnostic. Grâce à cette intervention, on peut réellement voir ce qu'il se passe à l'intérieur de l'utérus", précise Laetitia Rocca, gynécologue obstétricienne à l'hôpital de Bastia.
Quelles sont les indications ?
Il existe deux types d'hystéroscopie : l'hystéroscopie diagnostique et l'hystéroscopie opératoire que l'on pratique dans différents cas.
► L'hystéroscopie diagnostique. Elle se pratique sans anesthésie avec un hystéroscope d'un diamètre de 3 mm. "On peut voir l'intérieur de la cavité utérine et on peut effectuer certaines biopsies mais, si on constate la présence d'une lésion, on ne pourra pas la retirer", explique la gynécologue. On effectue donc une hystéroscopie diagnostique pour établir un premier diagnostic en cas de saignements chez une femme ménopausée, d'infertilité, de crampes, ou encore pour diagnostiquer un fibrome ou dépister une anomalie au niveau de l'endomètre (un épaississement de la muqueuse intra-utérine par exemple).
► L'hystéroscopie opératoire. Cette forme d'hystéroscopie, quant à elle, s'effectue sous anesthésie générale ou locorégionale. Le médecin utilise un hystéroscope plus épais d'un diamètre de 7 ou 9 mm. Il y a une indication d'hystéroscopie opératoire dans le cas où une lésion a été constatée lors d'un premier examen (écographie pelvienne ou hystéroscopie diagnostique) et que celle-ci doit être retirée. C'est notamment le cas dans le cadre d'une ablation d'un fibrome et d'un polype ou d'une endométrectomie. Après une hystéroscopie opératoire, le tissu retiré est envoyé en analyse au laboratoire.
Comment se préparer à une hystéroscopie ?
Avant l'opération, la patiente bénéficie systématiquement d'une consultation pré-anesthésique. Elle est ensuite hospitalisée la veille ou le matin de l'opération. Un tranquillisant est administré à la patiente avant de la conduire au bloc opératoire où une anesthésie générale ou locorégionale est réalisée. Sous anesthésie, le gynécologue procède alors à un toucher vaginal juste avant l'intervention pour connaître la taille de l'utérus et vérifier son orientation.
Comment se déroule une hystéroscopie ?
Dans le cas d'une hystéroscopie diagnostique, le ou la gynécologue n'a pas besoin d'utiliser un speculum tant l'hystéroscope est fin (3 mm) "Nous devons cependant instiller du sérum physiologique afin de dilater et explorer la cavité utérine, explique Laetitia Rocca. Dans certains cas, à la suite d'une hystéroscopie diagnostique, les gynécologues effectuent un curetage au bloc opératoire. "Si l'on constate un épaississement de l'endomètre sans réelle lésion individualisable, on gratte les quatre faces de l'utérus avec une curette, un instrument qui ressemble à toute petite cuillère." Lors d'une hystéroscopie opératoire, "on effectue d'abord un toucher vaginal pour savoir comment est orienté l'utérus", rappelle la gynécologue. Une vidange de la vessie est ensuite effectuée avant la mise en place du speculum. "On utilise une pince de Pozzi qu'on accroche à la partie antérieure du col de l'utérus pour orienter l'utérus horizontalement. On dilate ensuite progressivement le col grâce à des bougies de différentes tailles et on utilise du sérum physiologique qui s'écoule directement de l'optique avant d'insérer l'hystéroscope à l'intérieur de la cavité utérine", détaille Laetitia Rocca. L'intervention débute toujours par l'exploration de la cavité puis le médecin effectue une résection des lésions observées, c'est-à-dire qu'il coupe les tissus malades ou en trop.
Après l'opération, il peut arriver que certaines femmes ressentent des douleurs semblables à celles des menstruations
Est-ce douloureux ?
Durant l'hystéroscopie, aucune douleur n'est ressentie mais après, il peut arriver que certaines femmes ressentent des douleurs semblables à celles des menstruations mais celles-ci restent tout à fait supportables.
Quels sont les risques ?
L'hystéroscopie est une opération courante qui comporte très peu de risques. Au cours de l'intervention, le risque est de perforer l'utérus en utilisant les bougies qui aident à dilater le col. Cela peut entraîner des saignements et ainsi le risque d'une hémorragie. L'autre danger est l'infection génitale (endométrite) qui pourra être soignée par des antibiotiques mais qui est toutefois très rare.
Quelles précautions après une hystéroscopie ?
Après une hystéroscopie, il est conseillé de surveiller ses saignements vaginaux. Des saignements modérés sont cependant normaux. Bien que dans leur fiche d'informations, le collège national des gynécologues assure qu'une activité sportive et des rapports sexuels peuvent être repris après l'arrêt des saignements, Laetitia Rocca, elle, préfère le déconseiller. "Je préconise à mes patientes de ne pas avoir de rapports sexuels, de ne pas mettre de tampons et de ne pas aller à la piscine pour limiter le risque infectieux jusqu'au rendez-vous de contrôle." Toutes les patientes sont reçues par leur gynécologue 15 jours à 3 semaines après l'intervention. Ensuite, si tout va bien, un suivi gynécologique annuel est suffisant.
Merci à Laetitia Rocca, gynécologue au centre hospitalier de Bastia.