Main : anatomie, schéma, os, maladies, examens
La main est un organe constitué d'os, de nerfs, de vaisseaux et de tendons miniatures, le tout servant essentiellement à saisir des objets. Le Dr Aurélien Martinage, chirurgien plasticien et chirurgien de la main, nous explique son rôle, son anatomie, les maladies et les examens liés.
Définition : qu'est-ce qu'une main ?
La main désigne la partie terminale reliée à l'avant-bras par le poignet. Cet organe sert essentiellement à saisir des objets. Il est dit "préhensile". La main humaine est constituée de plusieurs ensembles osseux qui forment les phalanges, le métacarpe et le carpe. Les doigts de la main sont formés par trois phalanges chacun à l'exception du pouce qui, lui, ne compte que deux phalanges. Toutes ces phalanges sont liées entre elles par des articulations qui leur permettent de rester mobiles. Chez l'homme, plus que chez les animaux, la main revêt une importance particulière puisqu'elle offre une multitude de possibilités d'actions. Elle joue un rôle primordial, notamment, au niveau du sens du toucher.
Anatomie et schéma de la main
"La main est un organe très spécifique et particulièrement complexe, constitué d'éléments osseux, vasculo-nerveux et tendineux miniatures. Seul un chirurgien de la main, spécialisé et formé à la microchirurgie, pourra intervenir à ce niveau", explique le Dr Aurélien Martinage, chirurgien plasticien et chirurgien de la main. La main s'articule au bras par l'intermédiaire du poignet et compte cinq doigts : le pouce (1), l'index (2), le majeur (3), l'annulaire (4) et l'auriculaire (5) (petit doigt). On distingue la face palmaire (la paume) et la face dorsale sur laquelle on retrouve des ongles au bout de chaque doigt. Dans le détail, la main se compose de 27 os répartis en trois groupes osseux : le carpe, le métacarpe et les phalanges : Les 8 os du carpe constituent le poignet et sont placés sur deux rangées : la proximale (près du bras) avec le scaphoïde, le semi-lunaire, le pyramidal et le pisiforme et la distale (près des doigts) comprend le trapèze, le trapézoïde, le grand os et l'os crochu. Les 5 os du métacarpe, un par doigt, sont les os longs qui forment la structure élargie de la main. Ils sont situés entre les os du poignet (le carpe) et les os des doigts (les phalanges). La main compte enfin 14 phalanges, qui se séparent en trois catégories : les proximales, prolongées par les médianes et les distales qui forment l'extrémité des doigts. Seul le pouce en contient deux (proximale et distale).
De nombreux muscles participent à la mobilité et à la souplesse de la main. On distingue deux catégories :
► Les muscles extrinsèques, situés dans l'avant-bras, transmettent les mouvements, aux mains et aux doigts, par l'intermédiaire de longs tendons parcourant soit sur la paume (on parle alors de tendons fléchisseurs qui assurent la flexion des doigts), soit au dos de la main (on parle alors de tendons extenseurs qui étendent les doigts).
► Les muscles intrinsèques, situés dans la main, transmettent les mouvements précis des doigts. Les muscles interosseux, dorsaux (dos de la main) ou palmaires (paume), permettent respectivement d'écarter et de rapprocher les doigts. Les muscles lombricaux, présents entre chacun des 5 doigts, participent à la flexion et à l'extension tandis que les muscles thénariens servent à la mobilisation du pouce et les muscles hypothénariens à celle de l'auriculaire.
"A noter que les doigts ne comportent pas de muscles, mais uniquement des ligaments et des tendons, provenant des muscles de la main et de l'avant-bras". La main est innervée par trois nerfs principaux issus du plexus brachial : le nerf médian (il innerve les muscles de l'avant-bras et de la main), le nerf radial (les muscles de la paume) et le nerf cubital ou ulnaire (les muscles du dos de la main).
Quel est le rôle de la main ?
La main est avant tout l'organe de la préhension. "L'une des particularités d'un primate, qui le différencie des autres animaux, est qu'il possède des mains préhensiles avec 5 doigts dont le pouce est opposable aux quatre autres doigts. L'Homme est un primate", poursuit notre spécialiste. Elle permet donc d'assurer nos fonctions essentielles comme le fait de se nourrir. Grâce à la très grande mobilité des doigts, elle permet aussi de toucher et de manipuler des objets. C'est également un outil de communication. Grâce au langage des signes, les personnes muettes peuvent communiquer et les personnes aveugles lire le braille.
Quelles sont les maladies de la main ?
"Il existe différentes pathologies de la main, poursuit notre interlocuteur. Les plus fréquentes rencontrées en chirurgie de la main sont le canal carpien, le doigt à ressort, la maladie de Dupuytren, les kystes et l'arthrose du pouce (rhizarthrose ".
Le syndrome du canal carpien fait partie des syndromes de compression nerveuse. Dans ce cas, il s'agit de la compression du nerf médian au poignet soit par une cause externe (arthrose-fracture), ou par un épaississement de la synoviale qui entourent les tendons. Le syndrome du canal carpien se traduit au début par des fourmillements, une sensation d'engourdissement et parfois des douleurs du pouce, de l'index et du majeur. Et surtout la nuit. L'atteinte des 2 mains est très fréquente. Le diagnostic peut être confirmé par l'électromyographie et les études de la conduction nerveuse. Le traitement varie en fonction de l'importance de la compression et/ou de la perte de sensibilité. Cela peut aller d'une attelle nocturne, à l'infiltration de corticoïdes jusqu'à la chirurgie.
Le doigt à ressort : "il peut exister une inflammation autour des tendons fléchisseurs dans la paume de la main occasionnant un conflit dans le canal digital et un "doigt à ressort" invalidant et douloureux. Son traitement peut être médical (infiltration de cortisone) ou le plus souvent chirurgical".
La maladie de Dupuytren est une déformation des mains entraine une contraction et une rétraction des doigts qui se plient progressivement et empêchent l'extension complète. Elle se développe chez les personnes ayant une prédisposition génétique. "Ces déformations peuvent être provoquées par une lésion traumatique, l'arthrose ou par des maladies comme la polyarthrite rhumatoïde". En général, les médecins posent le diagnostic à partir d'un examen de la main. Lorsque la pose d'une orthèse et les exercices sont inefficaces, la chirurgie peut être nécessaire.
La rhizarthrose est une arthrose qui touche la base du pouce et se traduit par une douleur particulièrement dans les gestes de la vie quotidienne comme tourner une clé, ouvrir un bocal, ouvrir une fenêtre. Le diagnostic est confirmé par des radios. Le traitement initial associe repos, anti-inflammatoires et une attelle à porter la nuit.
Quels sont les examens de la main ?
Pour poser un diagnostic, le médecin va tout d'abord procéder à un examen clinique à travers un interrogatoire et un examen physique de la main et du poignet. Il peut aussi s'appuyer sur des radiographies (de face et en rotation) de la main. En complément, plusieurs examens peuvent être indiqués selon les caractéristiques de la maladie et de la douleur : l'échographie (qui permet notamment de visualiser les tendons), le scanner pour certaines fractures), l'IRM (pour analyser les ligaments, les épanchements…) ou un électromyogramme en cas de doute du diagnostic du syndrome du canal carpien. "La radiographie standard et le scanner analysent préférentiellement les os, tandis que l'échographie et l'IRM seront plus performants pour étudier les parties molles (structures vasculo-nerveuses et tendineuses)", précise le chirurgien.
Quel est le spécialiste de la main ?
En premier lieu, consulter son médecin traitant qui orientera si besoin vers un spécialiste : rhumatologue, chirurgien de la main (orthopédiste ou plasticien spécialisé en pathologie chirurgicale de la main et microchirurgie). "En cas d'urgence de la main, il faut s'orienter si possible vers un SOS Main agréé où un chirurgien de la main spécialisé est disponible en permanence. La clinique Saint George a le label SOS Main", conclut le Dr Martinage.
Merci au Dr Aurélien Martinage, chirurgien plasticien et chirurgien de la main à la clinique Saint George à Nice.