Ablation du rein (néphrectomie) : indications, risques, conséquences ?
Le traitement des cancers du rein repose principalement sur la néphrectomie. Est-elle partielle ou radicale ? Quels sont les risques associés ? Explications avec le Dr Vincent Hupertan, chirurgien urologue et sexologue à la clinique Turin à Paris.
Définition : qu'est-ce qu'une néphrectomie ?
La néphrectomie est une intervention chirurgicale qui consiste à retirer une partie ou la totalité d'un rein. On distingue la chirurgie ouverte de la chirurgie laparoscopique.
Indications : dans quels cas retirer un rein ?
La principale indication de la néphrectomie est le cancer du rein. Cette chirurgie peut également être préconisée chez des personnes atteintes de tuberculose rénale, d'une multikystose congénitale (kystes au niveau du rein), d'un reflux vésico-urétéral non traité ou d'une infection rénale qui peut entraîner de graves complications.
Ablation totale ou partielle ?
"L'objectif est de réaliser une chirurgie qui va minimiser la perte néphrotique, c'est-à-dire les capacités de filtration, donc quand cela est possible, il faut envisager une chirurgie partielle. Lorsque la tumeur est trop grosse et que le chirurgien sait qu'il n'arrivera pas à laisser un rein fonctionnel, l'ablation totale est indiquée ", explique le Dr Vincent Hupertan.
Technique : comment se déroule l'ablation d'un rein ?
La chirurgie robot-assistée est la technique privilégiée car le rein étant un organe très vascularisé, il peut saigner beaucoup. Elle permet à l'urologue de contrôler le robot à distance et d'effectuer le geste avec précision. " En revanche, si la tumeur est trop grosse ou qu'elle est mal placée, la chirurgie partielle ne pourra pas être envisagée, il faudra retirer le rein dans sa totalité. Parfois, on ne peut pas envisager le vidéoscope et on réalise une laparotomie. Mais de toute manière, il faut toujours une incision abdominale pour pouvoir retirer le rein ", souligne le spécialiste.
Durée de l'opération
La néphrectomie étant une intervention délicate mais dont le risque chirurgical est maîtrisé, elle dure entre 1 et 3 heures.
Risques de complications et douleurs
"L'artère et la veine rénale étant de taille importante, il existe un risque hémorragique et il n'est pas rare que cette chirurgie nécessite une transfusion. Dans la chirurgie partielle, ce risque est d'autant plus présent puisque l'on coupe le rein, observe le spécialiste. Comme il s'agit d'une chirurgie au niveau abdominal, il existe également un risque digestif et un risque infectieux. Par la suite, comme il n'y aura qu'un seul rein fonctionnel, il est possible de souffrir d'une insuffisance rénale. Enfin, il existe les risques inhérents à la chirurgie en elle-même qui sont les mêmes pour toute intervention ".
Conséquences sur la santé
"Tout dépend de l'état du rein restant mais il faut savoir qu'un rein suffit largement pour vivre convenablement, rassure le Dr Vincent Hupertan. Si le deuxième rein du patient est un peu fatigué, le seul risque est l'insuffisance rénale ".
Cicatrice
La taille de la cicatrice va dépendre de la technique utilisée. On distingue la chirurgie ouverte de la chirurgie laparoscopique. La deuxième laisse une plus petite cicatrice, entraîne moins de douleurs et réduit le temps de convalescence.
Convalescence
"Les douleurs, la fatigue, la récupération…. Le corps doit se remettre de ce choc qui est quand même la perte brutale d'un rein ", admet le chirurgien urologue. L'hospitalisation dure entre 4 et 14 jours. Il faudra ensuite plusieurs semaines de convalescence.
Régime alimentaire après l'ablation d'un rein
Dans la quasi-totalité des cas, il n'y a pas de régime particulier à suivre. "Après la convalescence, il faut vivre normalement, faire du sport, et surtout boire beaucoup d'eau ", conseille le spécialiste.
Merci au Dr Vincent Hupertan, chirurgien urologue et sexologue à la clinique Turin à Paris (groupe "Urologie Paris Opera").