Quels examens confirment la mort ?

Tout décès doit être constaté par un médecin. Quels sont les examens prouvant l'état de mort cérébrale ? De mort subite ? De mort subite cardiaque ? Réponses avec le Dr Stéphane Malbranque, médecin légiste au CHU d'Angers.

Quels examens confirment la mort ?
© Yuriy Klochan-123RF

Définition médicale de la mort

La mort désigne la cessation de toute vie à l'intérieur d'un organisme. La mort survient lorsque tous les processus organiques ont cessé de fonctionner. La mort signifie la fin de la vie. Chez l'être humain, la mort est déterminée par l'arrêt des fonctions cérébrales et le début de la décomposition du corps. L'arrêt du cœur ne signifie pas la mort et est qualifié de mort clinique.

Constat de la mort par le médecin

La mort doit être constatée par un médecin.

Examens et mort cérébrale

"Il y a des éléments qui nous permettent de dire que la personne est officiellement décédée, même si elle est encore sous assistance respiratoire. Par exemple, le fait d'avoir deux électroencéphalogrammes plats, c'est-à-dire qui ne relèvent aucune activité électrique, à 24 heures d'intervalle. Quand la personne n'est pas en hypothermie ni sous l'emprise de barbituriques, on peut considérer qu'elle est officiellement décédée. L'autre façon de le prouver légalement, c'est de faire un scanner cérébral avec injection de produit iodé dans les artères pour constater que le cerveau n'est plus irrigué. C'est le constat de cette mort cérébrale qui fait valoir officiellement le décès", explique le Dr Stéphane Malbranque, médecin légiste au CHU d'Angers. En cas de mort cérébrale, sous respiration artificielle, les fonctions organiques peuvent être maintenues, notamment en vue d'une transplantation.

Examen et mort subite

En cas de mort subite, des examens post-mortem sont réalisés pour essayer de trouver une cause. "On va d'abord regarder s'il y a un organe qui est malade sur le plan macroscopique puis on va prélever une partie des tissus qui semblent malades pour procéder à une étude microscopique, c'est ce qu'on appelle l'étude anatomopathologique", note le médecin légiste. Des prélèvements sanguins sont ensuite effectués. "On va rechercher des maladies génétiques qui donnent des troubles du rythme cardiaque, notamment lorsque le cœur s'est arrêté sans signe de souffrance à l'autopsie, et remarquer s'il y a des signes d'infection car certains germes peuvent entraîner une détresse respiratoire", ajoute le spécialiste. Il y a donc une recherche génétique mais aussi une recherche infectieuse de germes pouvant entraîner le décès voire des recherches biochimiques si jamais les gens étaient atteints de pathologies rares.

Examen et mort subite cardiaque

"On fait d'abord une autopsie puis une analyse du cœur à la recherche de pathologies microscopiques et après on fait des recherches génétiques pour voir s'il n'y a pas des mutations génétiques qui peuvent entraîner des troubles du rythme ou des problèmes de circulation du calcium dans les cellules cardiaques", observe le spécialiste.

Merci au Dr Stéphane Malbranque, médecin légiste au CHU d'Angers.