Quels stérilets hormonaux peuvent causer une dépression ?
Les stérilets avec hormone (Mirena®, Jaydess®, Kyleena®...) pourraient augmenter le risque de risque de dépression ou d'humeur dépressive, alerte l'ANSM. Les femmes qui en portent doivent surveiller certains symptômes.
Le port d'un stérilet hormonal (DIU au lévonorgestrel) pourrait être associé à un risque de dépression ou d'humeur dépressive, rapporte l'Agence du médicament (ANSM) dans un communiqué du 14 février 2023, citant l'étude GIS Epi-Phare étudiant la consommation de psychotropes (antidépresseurs, anxiolytiques et hypnotiques) dans les 2 ans suivant la pose du stérilet. Liste des modèles concernés, symptômes d'alerte et marche à suivre pour les femmes qui en portent.
Quels sont les stérilets concernés par ce risque ?
Tous les DIU hormonaux (ou stérilets hormonaux) contiennent du lévonorgestrel et sont donc potentiellement concernés par ce risque. Un DIU hormonal diffuse localement du lévonorgestrel, une hormone progestative de synthèse qui épaissit la glaire cervicale entre le vagin et l'utérus. C'est notamment cet épaississement qui bloque le passage des spermatozoïdes et assure la contraception. Il s'agit d'un médicament. Et comme tout médicament, il est associé à des effets secondaires. Voici les DIU hormonaux commercialisés en France :
DIU au lévonorgestrel | Dosage | Indication | Durée maximale de pose |
---|---|---|---|
Mirena® | 52 mg |
Pour ménorragies fonctionnelles Pour une contraception |
5 ans 8 ans |
Donasert® | 52 mg |
Pour ménorragies fonctionnelles Pour une contraception |
3 ans 6 ans |
Kyleena® | 19.5 mg | Pour une contraception | 5 ans |
Jaydess® | 13.5 mg | Pour une contraception | 3 ans |
NB : le DIU à 52 mg de lévonorgestrel est le seul stérilet hormonal dont les indications ne sont pas seulement contraceptives ; il est également indiqué en cas de de règles trop abondantes comme lors d'une endométriose par exemple.
Quel est le risque de dépression avec les stérilets aux hormones ?
Les résultats de cette étude épidémiologique montrent que les femmes porteuses d'un DIU avec un dosage plus élevé en lévonorgestrel (52 mg) ont un risque très légèrement augmenté d'utilisation d'antidépresseurs dans les 2 ans suivant la pose du DIU par rapport à un DIU moins dosé en progestatif. En revanche, l'étude n'a pas montré d'augmentation du recours aux anxiolytiques ou hypnotiques. Cette étude est la première à montrer un risque de troubles dépressifs dépendant de la dose de lévonorgestrel contenue dans le DIU. Toutefois, ce risque semble faible et reste à préciser avec d'autres études complémentaires.
Quel est le risque de dépression avec un stérilet Mirena ?
Le risque de dépression ou d'humeur dépressive existe avec les stérilets Mirena®, même si l'étude n'a pas pu quantifier ce risque. Il apparaît comme faible.
Quel est le risque de dépression avec un stérilet Jaydess ?
Tout comme avec les DIU Mirena®, le risque de dépression ou d'humeur dépressive existe avec les stérilets Jaydess®, même si l'étude n'a pas pu quantifier ce risque. Ce risque apparaît plus faible chez les femmes porteuses d'un DIU Jaydess® (DIU moins dosé en hormone : 13.5 mg) que pour les femmes porteuses d'un DIU plus dosé en progestatif comme Mirena® (52 mg).
Quel est le risque de dépression avec un stérilet Kyleena ?
Les stérilets hormonaux Kyleena® ont comme potentiel effet secondaire l'apparition de troubles dépressifs. Néanmoins, les femmes porteuses d'un DIU Kyleena® auraient un risque très légèrement diminué d'utilisation d'antidépresseurs dans les 2 ans suivant la pose du DIU par rapport à un DIU plus dosé en progestatif comme Mirena® (52 mg).
Quels sont les symptômes d'alerte ?
Les DIU avec hormones peuvent être associés à des effets indésirables, mais ce n'est pas systématique, rassure l'ANSM. Les effets indésirables les plus fréquemment observés sont :
- Fièvre
- Maux de tête intenses ou migraines avec troubles de la vision
- Modification de l'humeur ou dépression
- Pertes vaginales inhabituelles
- Douleurs intenses ou persistantes dans le bas-ventre
- Rapports sexuels douloureux
- Saignements persistants en dehors des règles.
Quelle est la marche à suivre pour les femmes ?
En cas de changements d'humeur et de survenue de symptômes dépressifs, y compris en début de traitement :
► Il est conseillé aux femmes de contacter leur médecin généraliste, gynécologue, sage-femme, ou pharmacien.
► Si la situation le justifie, elles peuvent envisager, avec leur médecin, une alternative à leur contraception actuelle (DIU au cuivre par exemple).
► Un DIU avec hormone nécessite un suivi médical spécifique : un examen médical de contrôle doit être réalisé 4 à 6 semaines après la pose, puis une fois par an, ou plus fréquemment si nécessaire. La carte patiente remise au moment de la pose permet de noter la date d'insertion et la date limite de retrait du DIU, indiquées par le professionnel de santé. Elle est à apporter à chaque consultation.
Sources : Les stérilets contenant le plus d'hormone présenteraient davantage de risque de troubles dépressifs, ANSM, 14 février 2023 / Etude GIS Epi-Phare menée sur les données de remboursement de l'Assurance Maladie (SNDS) et publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA)